Under Defeat – Test 1

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Année de sortie : 2005
Genre : Shoot’em Up
Développeur : G.Rev
Système : Naomi GD-Rom / Dreamcast
Testeur : Sulf’
Testé le 6 Avril 2006

Entré dans la cour des grands depuis le très bon Border Down et sa participation aux cotés du mythique studio Treasure et de Konami pour l’excellent Gradius V, le studio G.Rev a réussi en quelques jeux à se doter d’une très bonne réputation en matière de Shoot’em up.
Inutile donc de vous décrire à quel point Under Defeat leur dernier rejeton sur Dreamcast était attendu par les fans du genre.

Mais cassons le suspense de suite et commençons par la fin (et non la conclusion, celle-ci sera tout en bas de la page) :
Oui Under Defeat est un bon shoot
Non ce n’est pas le jeu ultime pour tout shooteux qui se respecte

En plus d’être annoncé comme le énième dernier jeu de la dreamcast (le premier fut Ikaruga) Under Defeat innove dans son packaging.
En effet il met un terme au boitier crystal CD des jeux japonais en étant présenté dans un étui DVD comme les jeux PS2 que ce soit pour la version simple ou la version collector contenant en plus l’OST du jeu.
Ceci plaira ou pas, là ce n’est qu’une question d’appréciation personnelle et je vous laisse seul juge.

Edition collector d'Under Defeat

Le second point sur lequel tente d’innover Under Defeat c’est sur son gameplay.
En effet après avoir relancé le laser à la sauce Metal Black (de Taito) et intégré une gestion particulière du niveau de difficulté dans Border Down.
Après avoir réinventé le concept du shoot / jeu de baston dans Senko No Ronde comme l’avait initié Change Air Blade, nous avons ici un mix entre Zero Gunner 1 et 2 avec une pincée de Twin Cobra (de Taito).
G.Rev est donc passé maître dans l’art de remettre avec succès au goût du jour d’anciens concepts. Et si je vous dis que sur les 8 personnes de G.Rev 5 sont des anciens de chez Taito, je suppose que vous ne serez pas surpris.

Les influences dans les jeux G.Rev

Metal Black
Change Air Blade
Border Down

Senko No Ronde

Les influences pour Under Defeat

Twin Cobra

Zero Gunner
Zero Gunner 2

Le Gameplay

Under Defeat propose donc un déroulement de jeu à l’ancienne, càd que les ennemis arrivent et tirent de haut en bas et nous, nous tirons de bas en haut. Et oui Space Invaders à tout inventé.
Sauf que tout de même ici nous sommes aux commandes d’un hélicoptère et que la particularité de cet engin est de pouvoir pivoter sur l’axe de son rotor tout en avançant.

Le jeu se joue donc à deux boutons. Un pour tirer et un autre pour la smart bombe (qui au passage est absolument magnifique).
Le fait de rester appuyé sur le bouton de tir bloque celui-ci dans la direction dans laquelle vous étiez. Le relâcher permet de varier votre angle de tir vers la gauche ou la droite. Vous aurez au mieux un angle de 45° de chaque côté ce qui nous fait donc un angle de tir total de 90° (oui oui 45*2).
Par contre vous n’aurez jamais le loisir de tourner sur vous-même et donc de tirer en arrière. De toute manière hormis quelques rares exceptions vous n’aurez que peu d’ennemis arrivant de l’arrière.

Vous avez aussi la possibilité d’utiliser 3 types d’options qui viendront renforcer le tir de votre vaisseau qui au passage ne possède pas d’upgrade.
Ces options seront utilisables dès le moment où vous ne tirerez pas. Une petite barre de chargement apparaîtra et dès lors qu’elle sera pleine dès que vous appuyerez à nouveau sur le bouton de tir celle-ci se déclenchera automatiquement.
Suivant l’option utilisée, elle mettra plus ou moins de temps à se charger et donc vous serez plus vulnérable aux tirs ennemis puisque pendant le temps de la charge vous ne pouvez détruire aucun ennemi.
Il faut donc l’utiliser au moment opportun.
Pour les adeptes du scoring, sachez que le fait de détruire des ennemis via une option apporte plus de points qu’avec le tir principal.

Sticker de présentation du gameplay

Aïe mes yeux !

Un point sur lequel Under Defeat mettra tout le monde d’accord c’est au niveau de ses graphismes.
Lorsque l’on lance la galette dans la dreamcast pour la première fois la première phrase qui sort de la bouche c’est : P****n c’est beau !
Le jeu est absolument magnifique. Mais de toute manière il ne reste que peu de pratiquants de la secte du : « La dream c’est moche mon emotion engine elle la satellise » et 5 ans après l’arrêt de production de la console tout le monde sait qu’elle est capable du meilleur d’un point de vu visuel.

Le jeu en plus d’être beau à tomber, est bourré de détails vous verrez donc les arbres bouger à cause des déflagrations des ennemis abattus ou lorsque vous passerez au dessus d’eux. Vous verrez les douilles de vos balles tomber des ailes de votre hélicoptère lorsque vous tirerez, des engins volants ennemis faisant une jolie vrille avant de s’écraser au sol, bref du tout bon.

Au niveau de l’environnement on passera d’un arsenal maritime à une ville ravagée en faisant un détour par un canyon. Les 5 stages s’enchaînent sans fausse note et de manière naturelle.
Ils sont là pour servir un scénario qui est basé sur une uchronie se déroulant à une époque qui doit être située durant la seconde guerre mondiale. Tout rappelle cette époque sauf bien évidement les hélicoptères, les missiles et autres joyeusetés dans le genre.
Et c’est là où le scénario semble pour le moins étrange. En effet nos héros ont de bonnes têtes de nippons et ceux qui ne dormaient pas pendant les cours d’histoire de monsieur Panigada en 4ème se souviennent qu’à cette époque nos amis japonais faisaient parti des forces de l’Axe et étaient donc du côté des allemands.
Donc lorsque l’on arrive au boss du 5ème stage et que l’on entend des voix en allemand, ça m’a donné un sentiment étrange. Mais certainement y a-t-il une explication dans le scénario du jeu à propos de cette situation pour le moins « bizarre » puisqu’apparement le conflit est basé sur l’union luttant contre l’empire
La série des Strickers45 de Psykio utilisait déjà ce type de scénario et de level design et personne n’a râlé alors pourquoi commencer, d’autant plus que ce n’est pas l’élément le plus important du jeu.

Car ce qui est fondamental c’est le plaisir de jeu.
Et pour celui-ci chacun devrait y trouver son compte. On prend plaisir à avancer après un premier stage qui n’est qu’une mise en bouche. D’autant plus que le jeu utilise un système de Rank maintenant bien rôdé dans les shoots.

C’est-à-dire que plus on avance dans le jeu sans se faire toucher et plus celui-ci est difficile. Pour un même stage vous aurez plus d’ennemis à abattre, les tirs seront plus rapide et mettront vos nerfs à rude épreuve.
Le Rank est d’ailleurs bien balancé de n’induit pas d’aberrations comme dans un Battle Garrega vous incitant à mourir volontairement à certains moments du jeu pour passer quelques passages délicats.
Mais ne vous y trompez pas, Under Defeat n’est pas un jeu facile loin de là et le one créditer sera un challenge réservé aux meilleurs d’entre nous.

D’ailleurs pour cette catégorie de joueurs G.Rev à tout prévu en implémentant un second loop du jeu augmentant exponentiellement la difficulté. Celui-ci a été travaillé avec le strict minimum puisque bien que le ton des couleurs des stages soit modifié il consiste simplement à refaire les 5 précédents en mode miroir (comme dans un bon Ridge Racer).


Et ça swing aussi musicalement parlant ?

A l’instar d’un bon Border Down, Under Defeat propose des musiques différentes de ce que l’on a l’habitude d’entendre dans les shmups habituels avec même parfois des effets de style sympathiques comme le début du dernier stage que je vous laisserais découvrir.
Après on aime ou pas, moi j’adore.

Et il est bien habillé ?

Dernier point avant la conclusion de ce test, l’interface du jeu.
Certains la trouveront sobre, moi je la trouve efficace. On trouve tout ce que l’on veut en peu de temps.

Le fameux second loop directement accessible après avoir terminé une première fois le jeu.
Une galerie d’images se débloquant au fur et à mesure de vos exploits.
Un comptage de votre temps de jeu. Vous gagnez d’ailleurs un nouveau crédit à chaque heure de jeu.
La possibilité de modifier la disposition de l’écran pour deux bons vieux modes yoko des familles ou un mode tate. D’ailleurs il est possible en cour de jeu de modifier la disposition de l’écran en plus du gadget durant une pose de s’amuser à faire des zooms ou rotations de l’écran de jeu.
Un mode practice permettant de s’entraîner sur tous les stages et même de sélectionner l’endroit où l’on souhaite réaliser son practice. Si vous souhaitez simplement vous entraîner sur le boss du stage vous pouvez le faire.
Vous aurez aussi la possibilité de sauvegarder votre replay pour regarder ultérieurement votre prestation.
Là encore il est dommage de ne pouvoir sauvegarder ses replays qu’en mode practice. Il aurait été bien vu de pouvoir sauvegarder une partie entière comme dans Zero Gunner 2.
Il y a enfin la possibilité de regarder des replays de la machine. Ils sont de deux types, normaux et avec le score le plus élevé possible comme ceux proposés dans Border Down.

Bon et maintenant on achète ou pas ?

Je conçois que la dernière phrase de mon introduction ait pu heurter la sensibilité des plus enthousiastes d’entre vous, vous m’en voyez donc navré.
Etant allergique aux manics c’est avec une joie à peine dissimulée que j’attendais ce shoot à l’ancienne qui allait faire crier de bonheur la lentille de ma dreamcast. Sur ce point le contrat est rempli.
Under Defeat est tel que je l’attendais. Et c’est peut-être son plus gros défaut.
En effet il est d’un classicisme effronté et j’attendais un peu plus de surprises de la part du studio G.Rev qui nous a développé le déjà mythique Border Down.

Le jeu est certe efficace mais n’a pas la réalisation d’un gradius V, la classe d’un border Down ou le gameplay surprenant d’un Zero Gunner 2.
D’ailleurs je me suis remis avec plaisir sur ce dernier que j’avais délaissé depuis quelques mois après 7 heures de jeu sur Under Defeat. Déjà lassé ? Je n’espère pas.

Donc oui Under Defeat est un bon shoot, il est même très bon, mais non ce n’est pas le jeu ultime.
Pour du très grand G.Rev, essayez Border Down.

Si vous souhaitez échanger sur le jeu où le test, merci de cliquer


Sulf’