Fatal Fury 2 / Garou Densetsu 2

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Année de sortie : 1992
Genre : Baston
Développeur : SNK
Système : NeoGeo MVS, AES, CD
Testeur : Squaregio
Testé le 10 Septembre 2004

Un premier logo défile disant « the 100 mega shock » suivi d’une phrase qui résonnera dans ma tête des semaines durant : « Again, legendary men return… » !!! Dans ce même temps les trois héros du volet précédent défilent l’un après l’autre avec une classe inégalée jusque là dans un jeu vidéo. Enfin le titre apparaît et le commentateur s’exclame : « Fatal Fury 2 » ! A l’époque de sortie du jeu, cette intro m’avait marqué singulièrement ! Et aujourd’hui encore ce « Again, legendary men return » suscite en moi des émotions fortes mélangées à de la nostalgie !


L’histoire

Un an après les événements qui avaient eu lieu à Southtown, les héros de Fatal Fury reçoivent une invitation pour participer au « The sultan of slugs battle royale » organisé par Wolfgang Krauzer qui sera un des boss à revenir régulièrement dans la série des Fatal Fury ! Ils ne seront pas seuls dans ce tournoi qui aura lieu dans plusieurs pays…

Les personnages

Terry Bogard (maître en arts martiaux) et son frère Andy (spécialiste du Koppo) sont à nouveau de la partie, accompagnés bien sur par leur fidèle ami Joe Higashi (le champion du muetai). Dans les rangs des personnages jouables on voit apparaître certaines figures emblématiques comme Kim Kap Hwan (le titan de taikwando), Chin Shin Zan (le gros qui a des pouvoirs psychiques) et surtout Mai Shiranui (la petite amie de Andy à forte poitrine et accessoirement puissante ninja). On trouve également deux autres personnages au potentiel énorme, mais qui ne réapparaîtront hélas que dans le Fatal Fury Spécial pour ensuite disparaître à jamais… Big Bear (ancien garde du corps de Geese sous le nom de Raiden mais toujours catcheur) et Jubei Yamada (le diable du judo un peu pervers). Le nombre total de combattants jouables s’élève donc à 8. Bien plus que dans le premier opus, autant que dans le premier Street Fighter 2, mais moins que son concurrent direct du moment, Street Fighter 2’ (qui comprenait 12 combattants jouables). Pourtant, il y a déjà dans ce jeu le je ne sais quoi de différent et de passionnant qu’on ne trouve pas dans le titre de capcom. Les combattants ont des styles de combat bien différents de ceux de leur rival (Street Fighter 2). Les prises de corps à corps de Jubei sont particulièrement jouissives. Le taikwando de Kim est d’un dynamisme qui ferait pâlir même Chun Li ! A noter que les 4 boss de ce jeu ne sont pas jouables. Il faudra pour cela attendre Fatal Fury Special.

Le Game play

Tout en s’en rapprochant dans les bases, le gameplay s’éloigne beaucoup de la recette de Capcom. Les techniques sortent pour la plupart de la même manière que dans un Street, à savoir les éternels et efficaces quarts de tour + poing ou pieds. Mais des innovations qui deviendront indispensables à tout bon jeu de baston font leur apparition ici (voire pour chipoter sont reprises de Art Of Fighting). Tout d’abord, l’esquive en arrière qui sert comme son nom l’indique à esquiver mais aussi à s’éloigner un peu de l’adversaire. Le système de fury fait son apparition ici. La manipulation à effectuer est particulièrement compliquée et placer cette attaque était à l’époque parfois un vrai chalenge. Mais dans le cas d’une opération réussite, c’était tout le match qui était renversé. En effet, cette attaque provoquait de tels dommages que l’adversaire pouvait bien perdre alors qu’il allait gagner ! A l’époque on n’avait pas l’internet et jusqu’à ce que Consoles + publie ces manips, découvrir une nouvelle fury procurait un plaisir jubilatoire indescriptible ! Ici on peut aussi avancer vers l’adversaire en restant accroupi. Ceci permet par exemple d’avancer tout en chargeant un coup (vous savez style le sonic kick de Guile dans Street). Le système des 2 plans du premier opus ont été maintenus et améliorés. Si avant on ne pouvait que suivre l’adversaire lorsqu’il changeait de plan, ici on peut décider de prendre l’initiative d’un tel changement en appuyant simultanément sur A + B ! Ce système de plans prend encore plus de valeur avec la possibilité d’effectuer un coup violent (en appuyant sur C + D) qui envoie l’adversaire dans l’arrière-plan. Chose qui peut avoir un impact conséquent quand le deuxième plan n’est pas accessible et qu’il inflige des dommages supplémentaires comme dans le ring électrisé d’Axel ! Inutile de mentionner la provoque (qui n’a pas une importance aussi forte que dans Art Of Fighting) ou le fait que cette fois les quatre boutons du stick sont utilisés (A poing faible, B pied faible, C poing fort, D
pied fort). Le seul bémol concerne le fait que les combos ne sont ici pas encore possibles.

Remarque qui n’a pas forcément sa place dans la section game play, on trouve ici des bonus stages où le but est de casser des murs de briques.

La réalisation

A l’écran, un grand pas en avant a été fait face à Fatal Fury premier du nom. Meilleurs graphismes, meilleure animation, plus de détails ! Les décors ont souvent plusieurs scrolling impressionnant comme le stage du train de Terry où on voit dans le lointain le paysage défilé à tout allure (normal quand on est sur un train qui marche) ou le stage de Mai, dans lequel on est sur un radeau qui défile sur un fleuve (l’effet de l’eau était vraiment splendide pour l’époque). Les différents moments de la journée qui avaient déjà été pris en compte auparavant sont ici encensés ! Certains éléments du décor sont sympathiquement destructibles, comme les estampes dans le niveau de Jubei ou les motocyclistes dans le niveau de Kim. En tout cas, ces graphismes étaient une belle claque pour l’époque. Bien sûr aujourd’hui ils ont un peu vieilli mais ils ont gardé pas mal de leur charme !
Mais c’est du coté de l’oreille qu’il faut voir un pavé énorme entre la réalisation made in SNK et celle made in Capcom. Les digits vocales sont splendides et différentes pour chaque personnage (rien à voir avec les pauvres « ‘anic boon » ou « Hodooookn » de chez capcom). Je noublirai jamais l’air stupéfait que j’avais quand j’ai perdu la première fois face à Krauser et qu’il dit : « You’re good, you fought well » ! Les musiques sont parmi ce qui c’est fait de mieux dans le domaine de la baston. D’ailleurs certains des thèmes ont été régulièrement repris dans d’autres titres comme King of Fighters ! La musique du niveau final est d’un niveau monstrueux. Imaginez un orchestre qui joue du Mozart avec qualité et vous serez encore loin du rendu final (surtout sur neo cd) ! Pour ce qui est du niveau sonore, on est en face donc de quelque chose qui tient encore très bien la route !!!

Le pourquoi du comment qui m’a marqué

La plupart du temps, quand on parle de jeux Neo Geo, on verse une petite larme à cause du prix qu’on a payé, à cause des heures qu’on a passé à rêver du jeu avant de l’avoir, à cause des heures qu’on a passé à le rentabiliser ou autres expériences du même genre. Voilà pourquoi je me permets de préciser le contexte dans lequel j’ai fait l’expérience Fatal Fury qui a marqué ma vie de joueur. Mis à part le fait que j’ai rêvé de ce jeu des mois durant avant de pouvoir me le permettre (et en devant bien sûr vendre un autre jeu pour avoir toute la somme), mis à part le fait que j’ai dû lire le consoles + qui testait ce jeu une bonne cinquantaine de fois, mis à part le fait que je me suis éclaté des heures durant, que dis-je des mois durant, une expérience unique dans ma vie de joueur m’est arrivée grâce à ce jeu. J’étais devenu très fort (à force de jouer, normal) et quand l’été qui a suivi nous sommes allés en Espagne en famille, je n’ai rien trouvé de mieux que de traîner dans une salle d’arcade (à part les moments passés à mater les nanas sur la plage, bien évidemment). Là-bas il y avait tous les jeux Neo Geo d’importance du moment, dont Fatal Fury 2. J’avais fait si bonne impression contre l’ordi, que tous les touristes me regardaient jouer. Après une petite démonstration, les adversaires commençaient à me défier et j’ai quasiment toujours gagné ! Je ne me suis jamais autant senti fort et je ne regrettai jamais les heures de « sacrifice » qui m’avaient été nécessaires pour en arriver à ce niveau !

Conclusion

C’est clair que le facteur nostalgie joue ici un rôle primordial. Le jeu à vieilli et pourrait choquer de jeunes joueurs ou des mauvaises langues (on ne citera pas de nom…). Mais il présente pas mal de bases du genre et permet de s’éclater vite et bien. Les seuls réels problèmes sont le fait que les combos ne sont pas encore disponibles et que le nombre de combattants est encore restreint, ce qui diminue quelque peu la durée de vie du jeu.


Squaregio