OUCH !
Ca faisait longtemps que j'avais pas lu un post de Rain aussi touffu, construit, et écrit correctement. (
en fait, je me rappelle pas de la dernière fois...
' )
Citation :
Faudrait pas que les gens se rendent compte qu’ils sont vraiment trop cons, et que les enfants deviennent tel qu’on les éduque
C'est pas tant que les gens soient "cons" . Personne ne naît accompli. Il faut le devenir. C'est justement le parcours de la vie. Et l'individu, tel l'enfant qui est forgé par l'éducation au sein de la famille, est forgé par la société (la meta-famille), à travers les rites, les traditions, la culture, l'instruction .
Là où ça par en couille, c'est la dégénérescence des Elites . Au fil des époques, et de plus en plus vite, de plus en plus violement, il y a un effondrement des valeurs, un effondrement du centre de gravité, qui laisse libre cours à un mépris de toute forme d'Elite, de tout ce qui touche à la préservation des traditions.
Mépris formulé d'autant plus violemment par chaque couche "d'en dessous" qui sans en avoir clairement conscience, se prend toute l'énergie néfaste de cette chute (ce qui fait que chaque étage tombe plus bas en faisant plus de dégats, et de plus en plus vite ).
Dans une formidable
inversion de la réalité, on nomme ce phénomène "progrès" , en attribuant de faux "moteurs", causes et effets, jusqu'à formuler des inepties comme "la lutte des classes" (et leur "émancipation").
Citation :
Le changement de génération s'étant toujours accompagné d'une évolution de la société que la génération précédente a souvent eu de mal à comprendre ou à accepter (on nous a pas attendus pour militer pour l'égalité des sexes, la libération des moeurs, et autres changements à chaque fois perçus comme "une dégradation de nos valeurs morales ben d'chez nous"), je ne vois pas tellement en quoi le contexte actuel est réellement différent, ni le fait que de dire "c'était mieux avant/on n'est plus chez nous" est cette fois-ci différent des attitudes réactionnaires qui ont toujours pointé le bout du nez dans les cas précédents...
Toute les sociétés reposent sur la tradition, sur l'observation et l'appréciation du temps cyclique, du temps qui revient. Les sociétés traditionnelles se reproduisent en maintenant tout ce qui participe à l'Ordre qui se répète sans cesse, immuable. L'ordre cosmique, l'ordre naturel, l'ordre du temps.
Un ordre où tout est défini, où chaque chose est à sa place, chacun est défini. Il en va des hommes et des femmes (du rôle de chaque sexe), des enfants, et de la famille, l'unité de base de la société.
Les sociétés occidentales sont les premières à entrer dans la
modernité, dans le mouvement de l' innovation (de la destruction de la tradition).
Malgré ça, au fil des siècles, certaines choses tenaient encore en place, malgré les destructions graduelles.
La grosse différence, qui affecte notre époque, et particulièrement le monde occidental, c'est "l'égalité des sexes". Le dernier palier, celui qui fait sauter les derniers rivets.
La femme
moderne se trouve dans une posture qui n'a jamais été assumée par aucune civilisation auparavant. [
On pourrait citer la place de la femme à l'époque Romaine (dans l'ère pré-chrétienne) ou les quelques sociétés "primitives" où la femme joue un rôle important dans la vie sociale, mais c'est sans commune mesure avec la situation actuelle.]
Une situation de la déstructuration familiale, du divorce banalisé, des familles "mono-parentales", des familles reconstituées... Bref tout ce qui participe à saboter les bases de la formation de l'individu, et qui témoignent déjà de la déstructuration de la meta-famille: la société.
Une situation qui met déjà en péril l'identité féminine, tenue à se "conformer à l'homme", à l'égaler, ce qui sous-tend bien sûr abandonner son poste traditionnel défini depuis des lustres: mère de famille.
Incapable d'assumer des impératifs (élever des enfants) qui ne seront même pas comblés par les institutions dépassées par les évènements (institutions qui se contentent d'éjecter le plus rapidement possible la ribambelle de cas sociaux mal formés au sein d'une famille pulvérisée :- "notez large, très large ! on ne peut pas voir tout ce monde redoubler et encombrer les institutions: dehors !! ") , prise dans les rouages du monde impitoyable du travail (auquel elle échappait jusque là) qui ruine la santé et intoxique la psyché, incapable de définir sa féminité (en dehors d'artifices superficiels du marché lucratif de la cosmétique et des images falsifiées d'un corps en plastique), la femme moderne éprouve un désaroi profond et massif, passablement camouflé dans une sérénade mise en images (validées socialement) dans lesquelles on tente de ne pas perdre la face, de ne pas voir la perte de repères.
Evidemment, inversion de la réalité oblige, cette destruction nommée "émancipation" est bien entendu présentée positivement, trait bénéfique de la modernité, et il faut mettre tout le zèle nécessaire .... pour sauver les
apparences.
Bien entendu, décadence oblige, il n'est question du mouvement des femmes qui auraient
agit pour en arriver là (vis à vis de l'homme, et de sa position
traditionnelle avec laquelle il était temps de rompre !!!

) . Déjà en amont, c'est l'homme lui même qui est atteint, et avec là, toute figure paternelle au sein de la société et de la famille.
Tout ce qui a trait avec la virilité, avec la position de l'homme, est contesté, mis à mal.
Ainsi, de la même façon qu'une classe "inférieure" peut "s'émanciper" (prendre la position de la classe "supérieure" qui s'est effondrée à la suite de la dégénérescence) , les femmes prennent la place des hommes, inexorablement.
Sauf que personne ne prend la place des femmes.
Sans compter que les femmes ne font pas mieux que les hommes, qui de toute façon sont déjà débordés par la situation.
Un beau bordel en perspective.
L'Occident, moderne et décadent (éminemment anti-traditionnel), est émasculé , et rendu sévèrement
hystérique, de l'hystérie de la psyché féminine devenue "
dominante" (chez les individus et dans l'ensemble des institutions).
Ca se ressent dans tous les aspects de la vie quotidienne, des plus futiles au plus utiles.
Tiens, rien que l'exemple des notes à l'école : on va pas "sanctionner" les élèves s'ils se plantent (jusqu'à ce qu'ils réussissent) , c'est un trait autoritaire, paternel, masculin, viril (donc, éminemment dépassé !).
Non !... on va noter plus "soft" , avec complaisance. On va faire de l'assistanat (du "maternât") , un cadre lisse dans lequel on file tout seul,
passivement, sans obstacle.
Les médias, superficiels et à l'affut de tous les ragots, déversent des lignes de bouffoneries de non sens écrites dans un style caractérisé par l'hystérie.
Toute la vie s'orchestre autour des
images , du baratin animé et magnifié qui mystifie les esprits (hystériques), qui apporte une façade dorée et indolore à une réalité trop crue.
Les images qui falsifient la réalité, qui apportent une pseudo-réalité réconfortante et confortable, semblable à un utérus protecteur et fermé à l'extérieur.
Les craintes portées sur le virtuel, sur l'isolement dans des mondes factices, témoignent juste de cette régression (psychique) des individus qui subissent en masse ce à quoi ils ne peuvent décemment faire face , qu'ils ne peuvent nommer (les mots, drastiquement réduits par le sabotage de la formation du langage, n'ayant plus de sens et tendant invariablement vers l'inversion de la réalité et le déni ).
Se confronter aux choses, faire face, se dresser, sont des valeurs masculines, qui ont été désintégrées, et sont ineffablement
raillées sous le mépris de l'archaïsme.
Le cheminement a été long, mais il a pris une ampleur et une accélération dramatique depuis les années 60 , qui correspondent à l'entrée dans le dernier cycle de la modernité :
le consumérisme hystérique.
Voilà, maintenant, vous pouvez me jeter des caillasses .
