FrédoVOOT a écrit : ↑24 oct. 2019, 12:17
kaneda56 a écrit : ↑24 oct. 2019, 10:28
Les « simples » propos autorisés banalisent les idées nauséabondes , et les idées nauséabondes précèdent les actes, qui se limitent rarement à de la moquerie. Y’a rien d’autre à dire. Ce qui se passe entre deux adultes consentants ne devrait pas donner lieu à une mise au ban de la société ni même à un jugement quel qu’il soit.
Je ne suis pas d'accord sur le fait de condamner des propos sur la base de la supposition de ce qu'ils pourraient causer. C'est du délit de penser, alors que selon moi, ce sont les actes qui doivent avant tout être punis.
Je fais naturellement la différence entre propos et insultes/incitations à la haine ou violence; les insultes étant (selon moi) définies par leur caractère délibérément blessant de la part de l'auteur, et non sur la base du ressenti du plaignant.
Le problème selon moi, c'est que de nos jours, on tente de forcer les esprits à s'ouvrir à grand renfort de
pinkwashing. Et à force de forcer, on obtient le résultat inverse: des gens qui n'étaient pas fondamentalement contre à la base finissent par se braquer parce qu'ils se sentent manipulés. Tu pourras jamais empêcher un mec d'être attiré par un autre; mais tu pourras jamais empêcher un troisième de trouver ça dégueulasse non plus, c'est de l'ordre de la préférence personnelle. Tenter de rééduquer ce dernier, ça n'est pas mieux que de tenter de rééduquer les deux premiers. (cf: South Park et ses Camps de la Mort de la Tolérance).
Là où je suis d'accord avec toi, c'est qu'on doit tous avoir le droit d'aimer ce qu'on veut; mais on devrait aussi avoir le droit de penser ce qu'on veut; et que force reste à la loi. Tu peux ne pas aimer les homos, tant que tu vas pas balancer des insultes ou des caillasses à quelqu'un, tu as le droit. Dans le cas contraire par contre, tu dois t'en prendre plein la gueule par l'appareil judiciaire, propre et net. Et c'est tout ce qu'il devrait y avoir.
Si on part sur la liberté de penser on va disserter des mois, pas que ça m’embête mais on arrivera nulle part. Parce que "penser", ce n'est pas "dire". Et si on part du principe qu'on a bien le droit de dire ce qu'on pense et qu'on est dans un pays libre (classicus), on peut tout aussi bien arguer que la liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres et que l'adage de notre beau pays ne se limite pas à cette seule liberté mais aux copains égalité et fraternité, or dire des saloperies à l'encontre de son prochain parce qu'il aime les brocolis et pas toi, ya mieux comme fraternité. Le plus embêtant de nos jour étant la capacité et la liberté donnée à tout un chacun de déballer ses pensées à la terre entière et surtout de se permettre de juger et condamner ceux dont la vie ne nous regarde ni de près ni de loin.
Et on touche un autre gros souci qui est celui de laisser dire tant que les propos ne sont pas suivis d'actes. Tu peux interpréter des propos d'autant de façon différentes qu'il y a d'individus sur terre, à partir de quel degré de saloperie doit on considérer qu'il y a agression? Comme ces nanas que leurs compagnons menacent de mort à demi mot mais que les flics ne peuvent pas coffrer parce qu'il n'ont encore tué personne. On marche sur le fil du rasoir du droit, et souvent, avant qu'il y ait possibilité de rétorsion légale, il y a fatalement des victimes. C'est le paradoxe insupportable et fataliste de minority report: est ce qu'on doit attendre qu'il y ait crime pour s'élever contre des vélléités de crime? Et ce faisant, est ce qu'on ne devient pas criminel a condamner quelqu'un qui n'est pas encore passé à l'acte?
Et plutot que parler "rééducation" je penche plus pour le terme de "sensibilisation". A une époque que nos grands parents ont connue, une femme n'avait pas le droit de vote, pas de droit de posséder un compte en banque, ça fait 70 ans qu'on parle d'égalité homme/femme et on peine encore à l'atteindre, même si de nos jour l'idée qu'une femme puisse être autre chose que bobonne aux fourneaux est ancrée dans les esprits, ça a mis du temps à faire son chemin et nombre de personnes à l'époque trouvaient ça "dégueulasse".
J'espère qu'un jour même si des orientations comme l'homosexualité ne seront probablement jamais considérés comme "normales" (que je déteste ce terme), au moins il seront naturellement tolérés par la société sans déclencher des manif monstres pour le simple droit de passer devant le maire.