Toaplan est aujourd’hui une société légendaire pour les fans de jeux d’arcade, et ce statut de légende n’a pas été acquis par hasard. Toaplan c’est Out Zone, Hellfire, Snow Bros, ou encore Tiger Heli, des jeux qui ont marqué toute une génération de joueurs. Pour la génération plus récente, Toaplan c’est aussi l’inventeur du genre « danmaku » plus communément appelé « manic shoot », ces fameux shoot’em up modernes qui inondent l’écran par un déluge de balles. Et ce n’est pas pour rien puisqu’un partie des développeurs de manic shoot aujourd’hui chez Cave, Raizing/8zing et Takumi sont d’anciens employés de Toaplan. Revenons ensemble sur l’histoire mouvementée à la fin tragique de ce vénérable papa du shoot moderne.
La génese
L’histoire commence avec une petite société « Orca » qui de 1981 à 1984 développe une quinzaine de jeux d’arcade qui ne marqueront pas les mémoires. On peut citer les jeux Changes/Looper inspiré de Pac-Man, le sympathique The Bounty/River Patrol qui nous souhaite « bon voyage » en français avant chaque partie, le jeu de plate forme Springer et surtout deux shoot’em up : Espial, sorte de mélange de Star Force et de Xevious dont il s’inspire beaucoup, et le très bon Zodiack au scrolling multidirectionnel.
En 1984 Orca fait faillite, et l’équipe de développement créer une nouvelle société, « Clax » qui développera un seul jeu sous licence Taito : Gyrodine, un shoot’em up à la jouabilité assez particuliere ou l’on dirige un hélicoptere qui tire en l’air ou sur terre dans la direction ou l’on se déplace. Ce jeu est considéré comme à l’origine des futurs shoots Toaplan. A noter que Kenichi Takano, l’actuel président de Cave, est un ancien d’Orca et programmeur chez Clax. Gyrodine sera le seul jeu de Clax qui fait faillite à cause de gros problèmes financiers.
C’est sur les cendres fumantes de Clax et d’Orca qu’est créée la société Toa-Kikaku par le programmeur en chef de feu Orca, le designer chez Orca et un programmeur de Gyrodine. La branche développement de Toa-kikaku est appelée Toaplan (« projet de l’Asie de l’Est ») .
Les premiers pas
1984, une période faste pour l’arcade qui en est encore à ses balbutiements. Namco, Sega, Atari et autres Irem inondent les salles de hits en tout genre.. Le premier jeu Toaplan sera un jeu de mah-jonng, Jong-Ou / Mahjong King acheté et distribué par une société du nom d’SNK qui, âgée de six ans et grâce à ses hits dont son récent Vanguard II, à de l’argent plein les poches. Toaplan va continuer à se faire ses premières dents avec un autre jeu de mah-jongg : Jong-Kyuo / Mahjong Mania.
Mais leur premier vrai jeu, hors jeu de mah-jongg, est Performa sortit en 1985, un action shooting sans scrolling sur un écran figé dans lequel on incarne un petit robot qui doit shooter sur tous les ennemis et creuser des tunnels. Un jeu distribué par Data East qui est à l’époque un des géants de l’arcade au Japon.
Un sous-traitant Taito
De 1985 à 1989, Toaplan fera de la sous-traitance chez Taito, totalement dans l’ombre de ce dernier, le logo de la société Toaplan n’apparaissant même pas sur l’écran titre de leurs jeux jusqu’au jeu Hell Fire (1989).
1985
1986
1987
1988
Les musiques ToaplanToaplan a su s’entourer de compositeurs doués pour orchestrer les musiques de leurs jeux, comme Tatsuya Uemura, très connu dans le milieu du jeu-vidéo, qui composa les musiques de Tiger Heli, Flying Shark, Twin Cobra, Hellfire, Zero Wing, Dougyuun et Out Zone, puis partit plus tard chez Raizing en tant que développeur. Un autre compositeur reconnu ayant travaillé chez Toaplan est le talentueux Masanori Yuge ayant composé les musiques de Slap Fight, Truxton 1 et 2, Twin Hawk, Fire Shark, Vimana et V-Five, entre autres. Les joueurs ayant connus les jeux Toaplan à l’époque de leur sortie, en arcade ou sur console, gardent en mémoire ces mélodies. Les musiques sont un des gros points forts des jeux Toaplan et a participé au mythe et à l’aura du studio ! |