L’histoire de Toaplan

Facebooktwitter

toaplan_logo

Toaplan est aujourd’hui une société légendaire pour les fans de jeux d’arcade, et ce statut de légende n’a pas été acquis par hasard. Toaplan c’est Out Zone, Hellfire, Snow Bros, ou encore Tiger Heli, des jeux qui ont marqué toute une génération de joueurs. Pour la génération plus récente, Toaplan c’est aussi l’inventeur du genre « danmaku » plus communément appelé « manic shoot », ces fameux shoot’em up modernes qui inondent l’écran par un déluge de balles. Et ce n’est pas pour rien puisqu’un partie des développeurs de manic shoot aujourd’hui chez Cave, Raizing/8zing et Takumi sont d’anciens employés de Toaplan. Revenons ensemble sur l’histoire mouvementée à la fin tragique de ce vénérable papa du shoot moderne.

La génese

L’histoire commence avec une petite société « Orca » qui de 1981 à 1984 développe une quinzaine de jeux d’arcade qui ne marqueront pas les mémoires. On peut citer les jeux Changes/Looper inspiré de Pac-Man, le sympathique The Bounty/River Patrol qui nous souhaite « bon voyage » en français avant chaque partie, le jeu de plate forme Springer et surtout deux shoot’em up : Espial, sorte de mélange de Star Force et de Xevious dont il s’inspire beaucoup, et le très bon Zodiack au scrolling multidirectionnel.

espial zodiack
Espial
Zodiack

En 1984 Orca fait faillite, et l’équipe de développement créer une nouvelle société, « Clax » qui développera un seul jeu sous licence Taito : Gyrodine, un shoot’em up à la jouabilité assez particuliere ou l’on dirige un hélicoptere qui tire en l’air ou sur terre dans la direction ou l’on se déplace. Ce jeu est considéré comme à l’origine des futurs shoots Toaplan. A noter que Kenichi Takano, l’actuel président de Cave, est un ancien d’Orca et programmeur chez Clax. Gyrodine sera le seul jeu de Clax qui fait faillite à cause de gros problèmes financiers.

gyrodine
Gyrodine

C’est sur les cendres fumantes de Clax et d’Orca qu’est créée la société Toa-Kikaku par le programmeur en chef de feu Orca, le designer chez Orca et un programmeur de Gyrodine. La branche développement de Toa-kikaku est appelée Toaplan (« projet de l’Asie de l’Est ») .

Les premiers pas

1984, une période faste pour l’arcade qui en est encore à ses balbutiements. Namco, Sega, Atari et autres Irem inondent les salles de hits en tout genre.. Le premier jeu Toaplan sera un jeu de mah-jonng, Jong-Ou / Mahjong King acheté et distribué par une société du nom d’SNK qui, âgée de six ans et grâce à ses hits dont son récent Vanguard II, à de l’argent plein les poches. Toaplan va continuer à se faire ses premières dents avec un autre jeu de mah-jongg : Jong-Kyuo / Mahjong Mania.

Mais leur premier vrai jeu, hors jeu de mah-jongg, est Performa sortit en 1985, un action shooting sans scrolling sur un écran figé dans lequel on incarne un petit robot qui doit shooter sur tous les ennemis et creuser des tunnels. Un jeu distribué par Data East qui est à l’époque un des géants de l’arcade au Japon.

Un sous-traitant Taito

De 1985 à 1989, Toaplan fera de la sous-traitance chez Taito, totalement dans l’ombre de ce dernier, le logo de la société Toaplan n’apparaissant même pas sur l’écran titre de leurs jeux jusqu’au jeu Hell Fire (1989).

1985

tiger_heli_a
Et le premier jeu à succès de Toaplan va être Tiger Heli (1985), un shoot’em up vertical très solide dans la lignée de Xevious qui avait lancé le genre trois ans auparavant mais dans lequel on dirige un hélicoptère, comme dans Gyrodine. Le jeu est très bon, à l’ambiance militaire ou il faut détruire différentes machines de guerre, principalement des tanks.

tigerhb1_2xTiger-Heli

1986

Guardian
Changement radical de genre avec, en 1986, leur jeu suivant, Get Star (Guardian), un beat’em up au scrolling qui défile de manière automatique, plutôt sympa avec six mondes à visiter et dans lequel il faut kicker différentes bêtes, de l’araignée au monstre des cavernes.

xGuardianwGuardian

SlapFight
Retour au shoot’em up avec le très bon Slap Fight en 1986 qui va vraiment marquer les joueurs qui l’on connu à cette époque. Le jeu reprend le principe de Tiger Heli (même vitesse de scrolling, ennemis au sol..) mais recadre l’action dans un futur lointain et remplace l’hélicoptère et les tanks par des machines futuristes. Grâce à son gameplay solide, ses différentes armes et ses stages réussis, Slap Fight est un succès mérité. A noter qu’il semblerait que Tsuneki Ikeda (aujourd’hui programmeur en chef sur quasiment tous les shoot’em up Cave) ai travaillé sur ce jeu

wSlap_Fightslapfight

1987

skyshark
Evolution notable du style Toaplan avec le mythique Flying Shark en 1987. La vitesse du scolling ainsi que de votre piou-piou est accéléré par rapport à Tiger Heli et Slap Fight. On trouve maintenant des avions à abattre en plus des ennemis à terre. Graphiquement pour l’époque, les graphismes sont magnifiques tout en restant sobres afin de ne pas gêner la visibilité des boules arrivant de plus en plus nombreuses au fil des niveaux. Le style des shoot’em up Toaplan s’affine.

fshark_2wSky_Shark

wardner
Toaplan ne se cantonne pas aux shoot’em up, et après leur beat « Get Star », ils développent leur premier et seul jeu de plate forme, Wardner no Mori (Pyros), un sympathique jeu mais qui ne restera pas vraiment dans la mémoire collective.

pyros_awardnerj_a

twin
Le shoot’em up reste leur territoire de prédilection et la même année la suite de Tiger Heli débarque dans les salles : Twin Cobra (Kyukyoku Tiger)/Ultimate Tiger, un vrai bon jeu qui comme tous les shoots Toaplan jusqu’à présent va rencontrer un succès mérité, dans la lignée de Flying Shark. Deux ans séparent Tiger Heli de Twin Cobra et forcément ça se ressent : les sprites sont bien plus gros, l’action plus rapide et graphiquement c’est aussi bien plus joli. La possibilité de jouer à deux joueurs apporte aussi évidemment un vrai plus. Un classique qui va faire son trou dans un marché de l’arcade saturé par les shoot’em up.

xTwin_Cobratwincobra_a

1988

rally
Nouveau jeu en 1988, et ce n’est pas un shoot mais un jeu de course de moto en vue verticale : Rally Bike… au gameplay qui ressemble quand même beaucoup à un shoot’em up ! On ne peut bien sur pas tirer mais il faut éviter les concurrents et slalomer des éléments du décor. Un très bon jeu!

rallybik_awRally_Bike

twinhawk
En 1989 sort Twin Hawk, shoot horizontal qui se passe durant une guerre imaginaire dans les années 30. Le shoot ne présente rien de vraiment original à cette époque si ce n’est le système de bombe assez original. En appuyant sur B une escorte d’avions viendra vous aider jusqu’au moment ou ils se feront toucher.

twinhawktwinhawk_a

truxton
Troisième évolution notable du style Toaplan en 1988 avec le shoot’em up Truxton. Cette fois-ci et pour la première fois pour un shoot Toaplan, l’action se passe dans l’espace et on contrôle un vaisseau. Mais ce qui surprend c’est la finesse des décors, et ces sprites énormes absolument magnifiques, du vrai pixel-art avec des couleurs admirablement choisies et des effets de reliefs sur chacun d’eux. Le rendu graphique général est un mix entre un aspect métallique et organique vraiment bien réalisé, qui tranche avec les anciens shoots Toaplan. Le jeu est toutefois très (trop?) dur, mais le style Toaplan passe donc un cap.

truxtonj_atruxton_a

Les musiques Toaplan

Toaplan a su s’entourer de compositeurs doués pour orchestrer les musiques de leurs jeux, comme Tatsuya Uemura, très connu dans le milieu du jeu-vidéo, qui composa les musiques de Tiger Heli, Flying Shark, Twin Cobra, Hellfire, Zero Wing, Dougyuun et Out Zone, puis partit plus tard chez Raizing en tant que développeur. Un autre compositeur reconnu ayant travaillé chez Toaplan est le talentueux Masanori Yuge ayant composé les musiques de Slap Fight, Truxton 1 et 2, Twin Hawk, Fire Shark, Vimana et V-Five, entre autres. Les joueurs ayant connus les jeux Toaplan à l’époque de leur sortie, en arcade ou sur console, gardent en mémoire ces mélodies. Les musiques sont un des gros points forts des jeux Toaplan et a participé au mythe et à l’aura du studio !

page suivante >>