

Année de sortie : 2003 |
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Outrun 2 est la suite directe du mythique Outrun dâAM2 sorti en 1986, celui lĂ mĂȘme qui a contribuĂ© Ă la lĂ©gende de Sega dans le domaine des courses automobiles en 2D avec, entre autres, Rad Mobile et Super Monaco GP, et qui sâest vu converti sur un nombre impressionnant de consoles. Si Outrun est aussi mythique câest dâabord du au fait quâil Ă©tait le premier jeu de voiture Ă simuler la profondeur grĂące aux zooms des sprites, technique qui avait dĂ©jĂ fait ses preuves avec Space Harrier et Hang On, mais aussi surtout pour son ambiance unique. En effet Outrun proposait de parcourir diverses contrĂ©es au choix, au volant dâune Ferrari Testarossa en pleine circulation routiĂšre, avec une musique au choix et tout cela accompagnĂ© dâune jolie blonde sur le siĂšge passager, bref le rĂȘve. Les signes particuliers de Outrun se devaient ĂȘtre prĂ©sents sur son vrai successeur, Outrun 2, afin de restituer la magie sans pour autant se reposer uniquement sur ça.
Outrun premier du nom (1986)
Que le monde est beau…
Comme câest souvent le cas chez Sega en arcade, ce nouveau titre est lâopportunitĂ© de mettre une petite claque cotĂ© technique. QuatriĂšme jeu Sega tournant sur Chihiro (systĂšme basĂ© sur le hardware de la Xbox) il montre une fois de plus la maĂźtrise de Sega sur ce systĂšme aprĂšs de superbes House of the Dead 3 et Virtua Cop 3. Bref, les Ferrari sont superbement modĂ©lisĂ©es et trĂšs dĂ©taillĂ©es, elles font tout simplement honneur Ă leur modĂšle. Les dĂ©cors sont Ă©galement sublimes, super dĂ©taillĂ©s et sâĂ©talent Ă perte de vue. Ils sont tous diffĂ©rents et variĂ©s mais restent dans tout les cas sublimes. Les effets dus aux conditions mĂ©tĂ©o ainsi que dâautres tels que les reflets de lâeau sont magnifiques et renforcent les ambiances propres Ă chaque piste. Tout cela serait bien Ă©videmment futile si lâanimation ne suivait pas, mais lĂ aucun reproche Ă faire bien au contraire, le jeu est trĂšs rapide, fluide et ne connaĂźt aucun ralentissement quels que soit la densitĂ© de la circulation ou le parcours. A noter Ă©galement les transitions entre les diffĂ©rents dĂ©cors qui sont superbes et saisissantes et trĂšs bien pensĂ©es. Les vĂ©hicules de la circulation bien que ne bĂ©nĂ©ficiant pas autant de soin que les Ferrari sont de trĂšs bonne facture et ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de beaucoup de soin puisque par exemple leurs clignotants sâallument lorsquâils sâapprĂȘtent Ă changer de file. Le jeu fourmille de dĂ©tails de ce type tel que votre accompagnatrice qui vous tapera si vous commettez un accident. Bref, un jeu haut de gamme dâun point de vue technique, fidĂšle Ă la politique de Sega en arcade.
Un homme, deux femmes, trois possibilitĂ©s…
Penchons nous maintenant sur ce que propose le jeu aux joueurs. A lâinverse de son prĂ©dĂ©cesseur qui ne proposait quâune voiture, ici on a le choix parmi huit Ferrari, la F50, la Dino 246 GTS, la Testarossa, et la Enzo Ferrari, puis en appuyant sur « change view » on a accĂšs Ă la 360 Spider, la 365 GTS/4, la 288 GTO et la F40. Celles-ci correspondent Ă diffĂ©rents profils de conducteurs, du dĂ©butant au confirmĂ©. En mode solo il est Ă©galement possible de choisir la couleur en maintenant appuyĂ© le frein et en agissant sur le levier de vitesse. Ensuite le joueur est amenĂ© Ă choisir entre une boite automatique ou manuelle (alors que dans le premier opus il nây avait quâune pseudo transmission Ă deux rapports). Une fois tout cela fait, le joueur doit choisir Ă lâinstar du premier opus la musique qui va lâaccompagner durant le trajet. Cette fois le choix sâĂ©tend Ă sept musiques, dont les trois originels remixĂ©es. Il est dâailleurs possible dâentendre des extraits des musiques sur le site officiel. Ajouter Ă tout cela la possibilitĂ© pendant la course de choisir parmi trois vues, une extĂ©rieure classique, une intĂ©rieure avec le capot et une au ras du sol, et vous connaissez toutes les options du jeu.
Mais passons sur un point plus important du jeu, les modes de jeu. En effet, cet opus propose trois modes de jeu. Le premier mode baptisĂ© tout simplement « Outrun Mode », avec Alberto au volant et en compagnie de la charmante Jennifer, reprend le principe du premier Outrun. En effet, il faut savoir que dans Outrun il n’est pas question de circuits ni de tours, mais de pistes. En effet, le joueur devra finir cinq pistes Ă la suite. A la fin de chacune des quatre premiĂšres pistes, le joueur se verra confrontĂ© Ă un embranchement qui lui laisse le choix entre deux pistes. Une fois le chemin dĂ©cidĂ© il entre dans une sorte de section de transition qui le mĂšne Ă la piste suivante, le joueur gardant toujours le contrĂŽle de son vĂ©hicule durant cette phase. Tout cela nous fait quinze pistes diffĂ©rentes et cinq points dâarrivĂ© possibles et autant de fins diffĂ©rentes. Ces pistes sont de difficultĂ©s diffĂ©rentes, sachant que plus on va Ă gauche plus les pistes sont censĂ©es ĂȘtre faciles et plus on va vers la droite plus les pistes sont censĂ©es ĂȘtre dures. Notez toutefois lâutilisation du mot « censĂ©es » car bizarrement certaines se trouvent ĂȘtre plus ardues quâelles ne devraient lâĂȘtre, comme « Coniferous Forest » par exemple. Ainsi, le but est donc de boucler ces pistes le plus rapidement possible et ce malgrĂ© la circulation et en franchissant les points de contrĂŽle situĂ© Ă chaque dĂ©but de piste dans le temps imparti, tout ce quâil y a de plus classique.
Le deuxiĂšme mode, le « Heart Attack Mode », toujours avec Alberto au volant mais cette fois ci accompagnĂ© de la mignonne Clarissa, constitue le vĂ©ritable challenge du jeu. Celui-ci reprend grosso modo le principe du « Outrun Mode » mais ajoute du piment, en effet Clarissa pendant le trajet vous lancera des dĂ©fis. Ceux ci sont Ă rĂ©aliser une section bien dĂ©finie de la piste, et Ă la fin de la section le joueur se voit attribuer une note (parmi AAA, AA, A, B, C, D et E). Ainsi, plus le joueur assure lors de ces dĂ©fis, plus il gagne de cĆurs, cependant, sâil cogne contre une voiture, a un accident ou bien fait du hors piste il perd ces prĂ©cieux cĆurs. Les dĂ©fis consistent en majoritĂ© Ă dĂ©passer le maximum de voitures ou bien Ă dĂ©raper un maximum dans les virages.
Cependant, en donnant pleinement satisfaction Ă Clarissa (toujours Ă propos des dĂ©fis, on est bien dâaccord) et donc en ayant des bonnes notes on accĂšde Ă des requĂȘtes spĂ©ciales de diffĂ©rente catĂ©gorie selon des conditions particuliĂšres Ă remplir (mais non indiquĂ©es dans le jeu). Ces requĂȘtes sont variĂ©es et vont de passer un virage en roulant sur la partie rouge ou bleue de la route (correspondant Ă lâintĂ©rieur ou lâextĂ©rieur du virage), renverser les plots dans un virage (ceux ci dĂ©crivant la trajectoire parfaite pour passer le virage), de ne pas se cogner ou bien encore de zigzaguer entre les voitures (qui sont pour lâoccasion reliĂ©e par un trait jaune sur lequel se trouve un cĆur). Dâailleurs pour certaines de ces requĂȘtes, la circulation disparaĂźt au prĂ©alable afin de ne pas gĂȘner le joueur (imaginez vous faire lâintĂ©rieur du virage alors que des voitures sây trouvent, impossible bien sur). Au bout des cinq sections on assiste donc Ă la fin et on se voit attribuer une note finale et le nombre final de cĆurs, fin qui au passage est malheureusement la mĂȘme quels que soit le point dâarrivĂ© ou la note finale, mais bon, lâintĂ©rĂȘt de ce mode rĂ©side essentiellement dans la chasse aux records.
Le dernier mode quant Ă lui est le « Time Attack Mode » avec cette fois-ci Ă bord de la voiture…….. Alberto uniquement (vous avez cru quoi ?). Ce mode nâest plus vraiment Ă prĂ©senter, toujours basĂ© sur le « Outrun Mode », il sâagira de faire le meilleur temps possible sur une route sans circulation oĂč seul le fantĂŽme du meilleur temps viendra vous narguer. Lâautre changement par rapport aux autres modes est que le joueur dĂ©cidera avant de commencer son point dâarrivĂ©e, sinon la mise en place dâun fantĂŽme aurait Ă©tĂ© impossible. Cependant les points de contrĂŽle sont toujours de rigueur. Ce mode est clairement pour les fĂ©rus des Time Attack et au cas oĂč les temps sur la borne ne seraient guĂšre stimulants Ă cause dâun Ă©ventuel manque de participants intĂ©ressants dessus, il sera toujours possible de se mesurer aux meilleurs mondiaux qui auront prit la peine dâajouter leurs temps au classement international grĂące au mot de passe donnĂ© Ă la fin du trajet.
Et finalement Ă tous ces modes sâajoute le mode « Versus », qui est le mode multijoueurs. Celui-ci est calquĂ© sur le « Outrun Mode », avec 4 participants et oĂč la subtilitĂ© rĂ©side dans la possibilitĂ© du leader Ă lâapproche de lâembranchement des sections de choisir le trajet que vont prendre tous les concurrents, vu que tout les participants doivent emprunter le mĂȘme parcours. Ce choix peut se rĂ©vĂ©ler stratĂ©gique pour peu quâon connaisse les sections les moins apprĂ©ciĂ©es de vos concurrents et dans lesquelles vous excellez. Le gagnant Ă©tant celui qui finit premier la course (entendez par-lĂ celui qui fini premier Ă la section cinq) ou bien celui qui est en tĂȘte Ă la fin du temps imparti, bref tout ce quâil y a de plus classique et efficace
Chouchou, les freins donnent du mou…
Abordons finalement le sujet dĂ©cisif, celui qui dĂ©cidera si Outrun 2 est finalement un bon jeu ou non, la jouabilitĂ©. Sujet dâautant plus important lorsquâon connaĂźt Ă quel point les jeux dâarcade Sega tels que les magnifiques Daytona USA 1&2, Scud Race ou bien Sega Rally ont contribuĂ© Ă lâexcellente rĂ©putation de leur dĂ©veloppeur dans ce domaine. Et bien autant le dire de suite, Outrun 2 fait honneur Ă cette rĂ©putation, ceci avec une jouabilitĂ© purement arcade qui renoue avec lâesprit des jeux sus citĂ©s et ce malgrĂ© les rĂ©cents Initial D de Sega un poil plus orientĂ© simulation (mais avec une jouabilitĂ© tout aussi bonne dans son genre). Ainsi la clĂ© de cette jouabilitĂ© est le dĂ©rapage, comme seul Sega sait en faire, totalement jouissifs, instinctifs et purement arcade, des longs dĂ©rapages nerveux dans lesquels il faut contrĂŽler sa voiture sous peine de partir en tĂȘte Ă queue ou bien de heurter une autre voiture. Pour ce faire, il suffit de relĂącher lâaccĂ©lĂ©rateur et appuyer briĂšvement sur la pĂ©dale de frein juste avant de tourner le volant et de rĂ©-appuyer sur lâaccĂ©lĂ©rateur, la voiture se mettra donc Ă dĂ©raper dans la direction du coup de volant. Ceci est Ă©galement possible en rĂ©trogradant et en repassant trĂšs rapidement Ă la vitesse supĂ©rieure juste avant de tourner le volant. Bien Ă©videmment tout ceci sera plus ou moins difficile selon la voiture choisie, plus cette derniĂšre Ă©tant puissante, plus elle sera capricieuse lors des dĂ©rapages. Mais la principale difficultĂ© dâun dĂ©rapage nâest pas dâen faire un, mais de lâarrĂȘter correctement en contre-braquant de maniĂšre adĂ©quate ou bien en lâenchaĂźnant par un autre dĂ©rapage dans le cas oĂč un autre virage serrĂ© se prĂ©senterait juste aprĂšs. Sinon en ligne droite la voiture rĂ©agit Ă la moindre sollicitation, condition nĂ©cessaire afin de se faufiler rapidement dans la circulation parfois assez dense. Bref, le style est totalement orientĂ© arcade, purement dans le style Sega et comblera ceux qui se sentaient oubliĂ©s depuis Daytona 2.
Legends donât die. They get better!
Bref, Outrun 2 est une rĂ©ussite Ă tous les points de vue. DĂ©jĂ en tant que suite du mythique Outrun dont il a su conserver toute lâessence et lâatmosphĂšre sans les dĂ©naturer une seule seconde. On y retrouve donc tous les Ă©lĂ©ments qui ont contribuĂ© Ă sa lĂ©gende (mis Ă part le fameux « off road trick » qui Ă©tait quasi-impossible Ă implĂ©menter du fait que le jeu est en 3D et qui de plus ne se rĂ©vĂšle pas ĂȘtre une grande perte bien au contraire). Mais Outrun 2 est Ă©galement une rĂ©ussite en tant que jeu Ă part entiĂšre, ne reposant pas uniquement sur un nom prestigieux, il est dotĂ© dâune rĂ©alisation, dâun intĂ©rĂȘt, dâune jouabilitĂ© et dâun fun sans failles. Bref, si vous ĂȘtes fan des jeux automobiles arcade Sega et que vous avez une borne Outrun 2 pas loin de chez vous je ne peux que vous conseiller de vous y rendre rapidement pour y glisser des piĂšces.
Testeur: Arngrim
Mise en page: WoVou