Samurai Shodown 64 / Samurai Spirits 64

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Année de sortie : 1997
Genre : Baston
Développeur : SNK
Système : NeoGeo Hyper 64
Testeur : Omega Kyo
Testé le 23 Septembre 2005

Fer de lance du lancement de sa nouvelle carte maison, l’Hyper Neogeo 64, Samurai Shodown 64 se dĂ©voilait en preview Ă  travers des images très flatteuses avec des promesses techniques quasi au niveau de Virtua fighter 3, rĂ©fĂ©rence de l’Ă©poque… Quelques mois avant sa sortie, refonte quasi-totale du jeu pour cause de problèmes de jouabilitĂ©. A sa sortie fin 97, les Ă©crans en haute rĂ©solution avec des persos imposants ont laissĂ© place Ă  de la basse rĂ©solution ce qui a portĂ© beaucoup de tort au jeu et Ă  SNK Ă  une Ă©poque oĂą la course technologique Ă©tait Ă  son boom. La grande question est : est ce que SNK a rĂ©ussi Ă  conserver le gameplay propre Ă  sa sĂ©rie justifiant la refonte visuelle ? C’est ce que l’on va dĂ©tailler dans le test ci-dessous.

Histoire

Tout a commencĂ© il y a plus de deux dĂ©cennies et a pris plusieurs annĂ©es Ă  se concrĂ©tiser. « Yuga le destroyer » a enlevĂ© plusieurs foetus Ă  travers tout le pays leur offrant des pouvoirs mystĂ©rieux avant de les restituer dans le ventre de leur mère. Ces enfants ont ensuite grandi comme si rien ne s’Ă©tait produit. Mais dès leur petite enfance, ces enfants furent dotĂ©s de capacitĂ©s uniques et furent bĂ©nis par les uns et diabolisĂ©s par d’autres. Les dĂ©cennies suivantes, ces enfants surdouĂ©s devinrent les moteurs de leur gĂ©nĂ©ration et accĂ©dèrent Ă  des postes Ă  hautes responsabilitĂ©s.
C’est alors que « Yuga le destroyer » rĂ©apparut dans leur vie et les manipula telles des marionnettes. Ils n’eurent d’autres choix que d’exĂ©cuter les missions pour lesquels ils ont Ă©tĂ© créés avant mĂŞme leur naissance.

Système de jeu

Premier épisode de la série à être porté en 3D, la série Last blade devant prendre sa succession dans le monde de la 2D/MVS, Samurai Shodown 64 est donc un jeu de combat en versus.
11 personnages sont Ă  notre disposition, dont une majoritĂ© issue d’anciens Ă©pisodes. Le système de Slash et Bust instaurĂ© dans Samurai Shodown 3 a Ă©tĂ© conservĂ©.
On retrouve donc:
Haohmaru, son âme damnée Genjuro Kibagami et Ukyo Tachibana pour les samurais.
Hattori Hanzo, Galford, Sogetsu Kazama et son frère Kazuki, pour les ninjas.
Nakoruru, sa sĹ“ur Rimururu et le nouveau personnage emblĂ©matique de la sĂ©rie, Shiki que l’on retrouvera dans SVC Chaos et Neogeo Battle Coliseum au niveau casting fĂ©minin.
Et enfin, pour le rôle du gros balaise, encore un nouveau venu répondant au doux nom de Hanma Yagyu, armé de son bras canon.

Pour contrĂ´ler nos combattants dans leur environnement 3D, toujours nos 4 boutons cultes signant la patte SNK :
A pour les coups faibles
B pour les coups moyens
A+B pour les coups forts
C pour chopper et rouler au sol quand on est Ă  terre
D : si on appuie une fois, permet un esquive rapide sur les cĂ´tĂ©s. Si maintenu associĂ© au stick, permet au personnage de se mouvoir Ă  sa guise dans l’environnement 3D mais utilise la jauge d’endurance  » stamina gauge  » qui une fois Ă©puisĂ©e, fait que le joueur reste essoufflĂ© sans dĂ©fense pendant un court moment, procĂ©dĂ© pour Ă©viter que le jouer passe son temps Ă  fuir.
C+D : sert de  » starter combo  » comme dans le samurai 4 et utilise aussi la jauge d’endurance. Il faudra ensuite enchaĂ®ner une combinaison assez libre avec les boutons A et B jusqu’Ă  11 hits. L’adversaire pourra par chance bloquer le combo en faisant une manip adĂ©quate.
Sous la barre de vie est prĂ©sent une barre de rage qui une fois pleine permet Ă©videmment d’utiliser une Fury ou encore en appuyant sur A+B+C de faire exploser sa barre de rage. A ce moment, une autre barre apparaĂ®t allant dĂ©gressivement faisant office de compte Ă  rebours le temps d’utiliser soir une Fury ou le fatal Slash dĂ©jĂ  prĂ©sent dans le samurai 4 et utilisable aussi qu’une seule fois par match.
Les dash arrière et la course avant sont toujours possibles en donnant de coup de stick dans la même direction.
Pour finir, il n’y a pas de possibilitĂ© de dĂ©sarmer les personnages au cours du jeu.

Les graphismes

Commençons par les artworks du jeu qui sont magnifiques et en haute résolution, très proche du style de samurai 3. Ils collent vraiment très bien à la série des  » Samurai « .
Les persos en basse rĂ©solution souffrent d’une modĂ©lisation assez anguleuse mais qui n’a pas trop vieilli du fait des volumes du corps très bien retranscrits. Ainsi, dans les plans de loin, les persos sont tout Ă  fait crĂ©dibles comme successeurs de leurs homologues 2D.
De près, les textures ne sont pas très fines mais ont le mĂ©rite d’ĂŞtre diversifiĂ©es et travaillĂ©es pour respecter l’ambiance de la sĂ©rie. Les effets spĂ©ciaux sont issus des techniques 2D Ă  base de sprites parfois associĂ©es Ă  des effets de transparence simples mais qui collent bien Ă  l’action. Les dĂ©cors sont composĂ©s d’un premier plan interactif tout en 3D aussi en basse rĂ©solution mais aux textures assez soignĂ©es et riches pour l’Ă©poque, agrĂ©mentĂ©s souvent de sprites avec des clins d’Ĺ“il Ă  diffĂ©rents personnages de la sĂ©rie comme Sieger et Tam tam que l’on remarque dans le niveau de Galford lorsque l’Ă©cran fait une rotation de 180°. Le second plan est lui entièrement en 2D en haute rĂ©solution et nous permet de constater que SNK Ă©tait toujours autant inspirĂ© dans leur crĂ©ation.
Chaque personnage possède son propre environnement qui peut soit ĂŞtre un niveau Ă  part entière comme pour Galford, ou se le partager, chacun ayant sa variation comme classiquement Ukyo et Haohmaru (le nuit et le jour) ou encore Nakoruru et Rimururu avec un dĂ©cor en hommage aux 3 premiers opus avec une variation hiver pour Rimururu. De plus, certains dĂ©cors possèdent plusieurs niveaux (idĂ©e reprise dans Dead or Alive 2 et dĂ©jĂ  utilisĂ© en 2D dans X-men Children of the Atom ou encore la sĂ©rie « Mortal Kombat ») qui apporteront un plus dans l’immersion du joueur comme pour le niveau de Genjuro qui commence dans une salon clos typiquement japonais et lors d’un violent contact contre une porte/fenĂŞtre, les 2 persos, se retrouvent dans une cour qui est une version 3D du niveau de Genjuro de SS3. Autre exemple, dans le niveau de Galford, selon le bord du bateau oĂą l’on est projetĂ©, soit on tombe sur une place avec un saloon, soit on se retrouve sur un quai qui est un Ă©norme clin d’Ĺ“il Ă  SS2 avec son requin qui tourne.
Pour couronner le tout, comme dans Samurai 3, 4, 5 et 5 SpĂ©cial, l’environnement laissera place Ă  un dĂ©lire lumineux parfois agrĂ©mentĂ© d’estampes traditionnelles, lorsqu’il reste peu de temps lors du 3ème round dĂ©cisif.
Au total, bien que la 3D soit anguleuse, l’ambiance et l’environnement de la sĂ©rie des  » Samurai  » sont retranscrits avec brio et le talent artistique de SNK s’est encore une fois exprimĂ© de fort belle manière.

L’animation

DotĂ©s d’une 3D en 30 FPS stable et fluide, les dĂ©cors 3D comme les persos souffrent Ă©videmment d’une manque de nettetĂ© lors de leurs mouvements du Ă  la basse rĂ©solution. NĂ©anmoins, les programmeurs de SNK ont su pour leur premier jeu 3D utiliser les ficelles de la camĂ©ra 3D pour nous offrir un panel de plan dynamique pour mieux retranscrire la violence des combats surtout lors des coups spĂ©ciaux. Par exemple, le plan en profondeur lors de la sublime Fury d’Hanzo avec l’adversaire qui reçoit une pluie de shurikens de face puis la camĂ©ra fait un tour de 180° pour se retrouver dos Ă  l’adversaire nous permettant d’assister Ă  un Hanzo fonçant en pourfendant son adversaire de son katana…un pur rĂ©gal et dĂ©lire visuel.
On assiste aussi lors d’un beau finish Ă  une fondu du personnage 3D en une sorte d’estampes en noir et blanc avec un personnage de dos se faisant trancher en 2 dans une gerbe de sang…Magnifique et qui fera plaisir aux amateurs de gore !!! Autre exemple, lors de certaines pauses de victoire, la camĂ©ra tourne autour du personnage puis zoome avant d’assister, encore une fois, Ă  une sorte de fondu avec l’artwork. Du très bon boulot d’ambiance.
Sinon, les persos bougent bien avec une vitesse de jeu proche d’un Samurai IV. Les coups sont bien retranscrits aussi bien dans leurs dĂ©compositions qui sont parfois volontairement hachĂ©s pour donner un effet plus sec et violent, qu’au niveau du sentiment de puissance qu’ils s’en dĂ©gagent. Du très bon SNK

Le son

Les bruitages sont excellents avec des bruits d’Ă©pĂ©es, des cris… dignes du meilleur SNK sur MVS. Les musiques, pour certaines des remix Ă©logieux, confirment qu’au niveau sonore, l’Hyper Neogeo 64 surpasse le MVS qui est pourtant une rĂ©fĂ©rence. Du grand SNK.

La jouabilité

Un petit temps d’adaptation pour se faire aux coups spĂ©ciaux n’ont plus qu’un niveau de puissance et après c’est parti pour des rixes dignes du meilleur des  » Samurai « . On peut juste regretter l’absence d’homogĂ©nĂ©isation des furies amorcĂ©e dans les dernières productions SNK mais elles restent simples Ă  effectuer.
L’AI de l’adversaire est bien dosĂ©e. Les sensations de jeu des « Samurai » prĂ©cĂ©dents sont biens retranscrites en 3D.
Donc pari réussi pour SNK pour avoir réussi à conserver la jouabilité qui a fait la renommé de sa série culte.

La durée de vie

11 personnages complètement diffĂ©rents avec chacun une variation, une jouabilitĂ© digne de ses prĂ©dĂ©cesseurs exploitant d’une fort belle manière la 3D faisant que l’on redĂ©couvre avec plaisir les anciens personnages, ainsi que 3 mid Boss dont Gandara la monstrueuse bĂ©bĂŞte mauve qui arrivera Ă  l’improviste, Deku et Dekuina qui se disputeront la joie de vous combattre lors du premier round du match en 3 manches contre le grand Yuga qui respecte la charte des boss de Samurai avec ses 2 formes, il y a de quoi faire pour longtemps !

Au total

Pour un passage en 3D laborieux techniquement parlant qui a pour beaucoup joué sur la mort prématuré du système Hyper Neogeo 64, SNK a néanmoins réussi à nous offrir comme premier jeu 3D un classique des Samurai Shodown avec une jouabilité 2D enrichie de fort belle manière par la 3D et une grande maîtrise artistique qui font que le jeu a très bien supporté le poids des années. Mon jeu préféré sur ce système. A découvrir sans hésitation pour les fans de la série.

A noter que le jeu 3D « lamentable » issu de la sĂ©rie sur Playstation n’a rien Ă  voir avec la version sur Hyper NeoGeo 64 testĂ©e ici


Omega Kyo