

Année de sortie : 2005 |
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En 1999 Takumi sortait en arcade sur le systeme CPS2 pour le compte de Capcom un shootâem up sous testosterone qui marqua les fans de manic-shoots : GigaWing. VĂ©ritable dĂ©luge de boulettes, ce jeu instaurait un gameplay inĂ©dit avec lâutilisation du « reflectbarrier », un bouclier circulaire entourant votre avion sâenclenchant en laissant appuyĂ© le bouton tir, qui protĂ©ge votre avion, renvoyant dans la face de vos ennemis les boulettes qui innondaient l’Ă©cran ! Une vraie petite perle qui est aujourdâhui considĂ©rĂ© comme un des shoots majeurs de la fin des annĂ©es 90.
Deux ans plus tards, Takumi remettait ça avec GigaWing 2, toujours pour le compte de Capcom, mais cette fois-ci sur le hardware Sega Naomi, bien plus puissant que le vieillissant systĂšme cps2. Tout en 3D mais gardant un gameplay de jeu 2D, GigaWing 2 fut une vĂ©ritable petite bombe de par ses graphismes, sa bande son hallucinante et ses bruitages incroyables, mais aussi un « bourrinisme » exacerbĂ© : les boulettes virevoltent de toutes part sous une avalanche de couleurs, de cris et dâexplosions.
Quatre ans ont passé, et voilà que débarque enfin un nouvel épisode des GigaWing : Giga Wing Generations, non pas distribués par Capcom comme les deux premiers opus, mais par Taito. Quid de ce troisiÚme opus ?
Retour vers le passé
Une fois le jeu lancĂ© on retrouve le logo Takumi qui fait plaisir Ă voir, suivi d’une courte dĂ©mo rythmĂ©e mais pas franchement belle ni originale, et quâon aurait trĂšs bien pu rencontrer sur un jeu Saturn ou Ps One⊠PremiĂšre dĂ©ception tant celle de GigaWing 2 Ă©tait magnifique.
PassĂ© le joli Ă©cran titre du jeu sur une musique chantĂ©e bien sympathique, nous voilĂ dans lâĂ©cran de sĂ©lection des vaisseaux. PremiĂšre mauvaise surprise, on retrouve les quatre mĂȘme avions que dans GigaWing premier du nom, mais sous des noms diffĂ©rents. Aucune originalitĂ© donc de ce cotĂ© lĂ .
DeuxiĂšme mauvaise surprise, le choc visuel ! On est trĂšs loin de la beautĂ© graphique et du feu dâartifice quâest GigaWing 2, de toutes ses explosions qui nous titillaient les mirettes. On revient Ă un jeu au graphisme simple et carrĂ©, trĂšs proche de GigaWing premier du nom, mais en 3D toutefois. De ce dernier on retrouve Ă©normĂ©ment dâĂ©lĂ©ments comme certains ennemis trĂšs ressemblants et des motifs de tirs identiquesâŠOn s’en rend compte de plus en plus au fur et Ă mesure des parties, GigaWing Generations nâest pas la suite de GigaWing 2 avec lequel il nâa plus grand chose Ă voir, câest une suite alternative de GigaWing 1 avec lequel il est extrĂȘmement proche ! Une rĂ©gression de la part de Takumi ? Ou une envie de retourner aux sources, en abandonnant le chemin quâavait pris GigaWing 2 ?
Les graphismes sont propres, fins et trĂšs colorĂ©s, les dĂ©cors sont en 3D mais trĂšs basiques. On survole des Ă©tendus de lave, des forĂȘts, des bases mĂ©talliques, les diffĂ©rents tons de couleurs utilisĂ©s pour les dĂ©cors sont agrĂ©ables Ă lâĆil. Câest pas moche mais câest pas dimmack ! (en gros ça casse pas des briques). Les explosions sont ratĂ©s, les boss nâont rien dâoriginaux,.Quand au boss final, il est insipide. Il faut reconnaĂźtre que du cotĂ© de tout lâemballage graphique on ne sent pas un trĂšs gros travail de ce cotĂ© la de la part des dĂ©veloppeurs.
A noter que, contrairement aux deux autres Ă©pisodes, lâaffichage est en mode vertical comme pour les shoots Cave.
Au niveau de la musique câest une grosse dĂ©ception. LĂ encore la comparaison avec GigaWing 2 lui fait trĂšs mal, GigaWing 2 qui possĂ©dait sans aucune discussion possible lâune des plus belles bande originales quâon ait pu rencontrer dans un shootâem up ces dix derniĂšres annĂ©es. Exit ici les grosses symphonies orchestrales de toute beauutĂ©s et place Ă de lâĂ©lectro sans grande envolĂ©e lyrique, qui ressemble Ă du Moby ayant abusĂ© d’un rail de Llipton Yellow (© offrenday) Bref, une musique un poil techno plutĂŽt sympathique et entraĂźnante qui colle assez bien Ă lâaction avec un petit thĂšme rĂ©curent dans le jeu, mais forcĂ©ment dĂ©cevante aprĂšs le passage de GigaWing 2.
Au niveau des bruitages, lĂ aussi adieu toutes les digitâ vocales du 2, « spiiiiike attaaack » et autres «gulaaavityyy bommmba » qui participaient Ă©normĂ©ment Ă son ambiance survoltĂ©e. On retrouve le calme tout relatif de GigaWing 1, avec le retour du « okayy » aprĂšs rechargement de la jauge du bouclier, bruitage qui avait disparu du 2. Câest un dĂ©tail dans le jeu mais ça accentue cette impression de jouer Ă une suite directe de GigaWing 1, comme si le deuxiĂšme Ă©pisode nâavait jamais existĂ©.
Enfin, lâanimation est elle aussi dĂ©cevante, il manque cet incroyable fluiditĂ© quâon trouvait dans GigaWing 2 (toujours lui), mais aprĂšs quelques minutes de jeu on nây fait plus attention et au final ça ne nous dĂ©range pas. Par contre il nây a plus aucun ralentissement comme câĂ©tait le cas de GigaWing 2 qui en Ă©tait blindĂ©.
La Giga Daube ?
Heureusement pour lui et pour nous, les graphismes ne font pas tout dans un jeu, lâessentiel est Ă©videmment dans le gameplay et le fun. On retrouve donc les bonnes sensations procurĂ©es par les deux autres opus : slalom osĂ© entre les boules facilitĂ© par un masque de collision tout petit en attendant la rapide recharge du reflect shield avant de lâactionner et de renvoyer un maximum de boulettes Ă lâadversaire, puis Ă nouveau tenter de survivre en slalomant pendant les quelques secondes nĂ©cessaires au rechargement du bouclier protecteur, en lĂąchant une mĂ©ga bombe qui rase tout sur son passage une fois que ça devient ingĂ©rable. On retrouve aussi les cĂ©lĂšbres scores Ă 18 chiffres spĂ©cifique Ă GigaWing se comptant en milliards. Les fans de GigaWing ne seront donc pas dĂ©paysĂ© et on sâamuse comme des gamins.
Par contre on peut dĂ©plorer la disparition du deuxiĂšme type de bouclier apparu dans GigaWing 2 : le reflect laser, ainsi que la possibilitĂ© de faire exploser lâĂ©cran quand lâaffichage Ă©tait trop chargĂ©e en boulettes et en explosion. On retrouve seulement le gameplay de GigaWing 1 ni plus ni moins, sans rien de plus. Un trĂšs surprenant retour en arriĂšre de la part de Takumi.
Des le premier niveau câest une cascade de boulettes, mais passĂ© la surprise on se rend compte que ce nâest que de la poudre aux yeux. Le jeu nâest en effet pas vraiment compliquĂ© jusquâau quatriĂšme stage. En effet, en alternant bouclier et slalom, nâimporte quel joueur moyen avec un minimum dâentraĂźnement peut arriver au stage 4 en un seul crĂ©dit. Evidemment, la difficultĂ© Ă©tant progressive, le jeu se corse surtout Ă partir stage 4 ou le jeu devient beaucoup plus compliquĂ©. Mais on est loin du niveau de DoDonPachi Dai Ou Jou dans lequel on nâa pas de bouclier et ou il faut tout rĂ©gler au slalom. Petit point noir dĂ©jĂ prĂ©sent dans les deux autres opus, le jeu ne dispose que de 6 stages, il se fini donc extrĂȘmement vite en crĂ©dit infini (de lâordre de 20 minutes..), mais Ă©videmment tout lâintĂ©rĂȘt dâun shoot est dâaller le plus loin possible avec un seul crĂ©dit, et le one crĂ©diter ne sera pas chose facile.
Enfin, concernant la version Playstation 2, c’est un peu la catastrophe. Les couleurs bavent un peu, et on a droit Ă du 30 images par seconde lĂ ou la version arcade proposait du 60 images/seconde !! Inadmissible ! L’animation en prend donc forcĂ©ment un coup dans les gencives.
Au niveau des options, ça se rĂ©duit au strict minimum : arcade mode, score attack, options, ranking, tutorial et bien sur le mode tag pour jouer Ă deux simultanĂ©ment. A noter aussi la scandaleuse absence de ce fameux mode « tate » prĂ©sent gĂ©nĂ©ralement dans les versions ps2 des shootâem up arcade et qui permet dâafficher lâĂ©cran Ă la verticale, en jouant avec la tĂ©lĂ© retournĂ©e. A la place, on trouve un mode dâaffichage appelĂ© « original » qui diminue les bandes noires des deux cotĂ©s de lâĂ©cran. Et pour finir en beautĂ©, les temps de chargement entre les niveaux sont de l’ordre de 4 Ă 5 secondes.
Une adaptation console bien ratée.
Conclusion
PassĂ© la dĂ©ception liĂ©e Ă lâaspect purement technique, le jeu est toutefois trĂšs fun Ă jouer sans problĂšme majeur au niveau du gameplay, mais nâapportant rien de neuf Ă la petite saga. Il faut donc considĂ©rer GigaWing Generations comme un Ă©pisode se situant entre GigaWing 1 et GigaWing 2, une suite alternative au 1, ou un Ă©pisode 1.5, et ne surtout pas le comparer au 2 qui est supĂ©rieur Ă ce GigaWing Generations sur absolument tous les niveaux. Le jeu se terminant par un « The End » suivi d’un point d’intĂ©rrogation, espĂ©ront voir arriver un jour un vrai Ă©pisode 3.
Un bon shoot, fun et sympa, mais qui souffre trop de la comparaison avec son grand frĂȘre sortit il y’a dĂ©ja quatre ans. A se procurer Ă petit prix, mais certainement pas au prix fort.
Wovou