Kizuna Encounter / Fu’un Super Tag Battle

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Année de sortie : 1996
Genre : Baston
Développeur : SNK
Système : Neo.Geo MVS, AES
Testeur : le_prog
Testé le 12 juillet 2006

Voici venir le temps, non pas des rires et des chants, mais des dents qui pendouillent et des cris de douleur consécutifs aux os qui craquent.
Parmi les jeux de savate sur Neo Geo, de nombreux titres ont été portés sur consoles  » classiques  » les mettant ainsi à la portée du plus grand nombre. En effet, on ne compte plus le nombre de portages et de compilations de jeux SNK sur les consoles des autres constructeurs comme la Playstation 2 avec de nombreuses compilations a bas prix.
Seuls quelques (mal)heureux jeux n’ont pas eu droit à cette mise en lumière, ce qui les réserve a un public de connaisseurs/joueurs de MVS ou de Neo.Geo exclusivement. Parmi ces rares titres on retrouve par exemple les perles Ninja Masters et Rage Of The dragons (suite non officielle de Double Dragon), mais aussi celui qui nous intéresse maintenant : Kizuna Encounter Tag Battle, surnommé affectueusement Kizuna (tout court) dans la suite de ce test.

Kizuna est la suite directe d’un autre jeu de baston sortit sur Neo.Geo en 1995 : Savage Reign, avec lequel il garde un lien de parenté assez marqué au niveau graphique et des persos jouables. Pour l’anecdote, le titre japonais du jeu « fuu’n » qu’on retrouve aussi dans le titre jap de Savage Reign fait référence à l’art martial utilisé par le perso principal du jeu, Hayate , le Fuun-Ken qui combine karaté …et boomerang.

Comme à mon habitude lors des tests, je passerai la main sur l’histoire  » feuille de vigne  » de ce jeu, pour vous laisser la découvrir (et même si vous ne la découvrez pas, vous ne raterez pas grand chose). Parlons plutôt des subtilités du système de jeu et de la réalisation technique, qui sont les nerfs de la guerre lorsque l’on veut se faire une place dans le petit cœur battant amoureusement des joueurs de Neo Geo. Sachez juste que vous disposez ici de 10 combattants + 2 boss (déblocables avec un bon petit code des familles) qui vous donnerons du fil a retordre.

L’innovation principale apportée par Kizuna est, comme l’indique le sous-titre du jeu, le  » tag battle  » qui n’existait pas dans Savage Reign. Il s’agit, vous l’aurez deviné, de défier des adversaires par équipes. Alors vous allez me dire que KoF fait ça depuis 1994, et vous avez raison. Cependant je rajouterais que Kizuna ne fait pas du combat en équipe comme KoF. Première différence, les équipes sont composées de seulement deux joueurs contrairement à KoF qui propose des équipes de trois.

Seconde différence, les combattant d’une même équipe peuvent s’interchanger à tout moment dans le match, sans temps mort. Ceci ajoute un punch incroyable aux parties de Kizuna. L’échange entre les deux personnages se fait avec un appui sur D, à condition de se trouver sur la  » zone d’échange « . Cette zone est simplement matérialisée par un carré au sol de couleur rouge pour l’équipe de gauche et un carré bleu pour l’équipe de droite, sauf dans les niveaux des boss ou c’est une espèce de gravure centrale sur le sol qui sert de zone. Les boss ayant tendance à bouriner et à vous coller dans un coin, autant dire qu’il ne sera pas facile d’atteindre cette gravure avant la mort tragique de l’un de vos perso. D’ailleurs, la mort d’un des membres de l’équipe entraîne la fin de la partie, contrairement à un Rage Of The Dragons ou l’on peut poursuivre avec le personnage survivant. Pensez donc bien à interchanger vos combattant avant qu’il ne soit trop tard.

Au niveau des commandes, les 4 boutons de la Neo Geo sont utilisés. A pour le poing, B pour le pied, C pour le coup fort et D pour le changement de personnage.
Vous disposez d’un Special pour tous les personnages qui s’exécute avec la même manipulation d’un personnage à l’autre (c’est bon pour les têtes de linottes) : demi tour arrière, avant + A. Très facile à sortir. Pour réussir votre Spécial, il faudra impérativement que votre barre de vie soit descendue au moins de moitié (elle sera alors rouge clignotante). A noter que vous disposez d’un mouvement d’évasion qui s’effectue avec : avant + A + B. Très utile contre les boss.
Le système de tag et le mouvement d’évasion permet de renverser les situations désavantageuses et de varier les coups et enchaînements dans une même partie. En parlant de combos, sachez qu’ils sortent très facilement, et que l’on peut faire des air combos. Vous pourrez par exemple commencer un enchaînement en l’air et le poursuivre lorsque vous atterrirez (les combattants se rétablissent en l’air d’eux même, sauf en cas de coup spéciaux).
Au niveau des points négatifs, je trouve pour ma part qu’il y a beaucoup de clones dans ce jeu. Même s’ils ne se ressemblent pas tous, les coups spéciaux sont très similaires d’un perso a l’autre : hadoken et shoryuken pour tout le monde, milles mains… Notons l’originalité de King Lion avec sa contre-attaque, et Eagle le chopeur du jeu.

Au chapitre de la réalisation, nous avons du bon et du mauvais. Sachez que ce jeu date de 1996, et comme sa préquelle Savage Reign il a plutôt mal vieilli. Certains points sont toujours à la fête, comme les bruitages qui sont vraiment péchus et qui soulignent très bien la violence des coups, surtout les coups forts qui sont portés avec des armes blanches. Les musiques sont moyennes mais pas déplaisantes. Les stages sont variés et pour la plupart très beaux, avec de petites animations sympathiques avant chaque combat. La vitesse d’animation est simplement hallucinante : on saute, on enchaîne, on balance des coups spéciaux à la vitesse de la lumière et tout reste fluide et rapide le tout avec un écran qui zoom en permanence en fonction de la distance qui sépare vos deux personnages. Parfois on dirait que l’on contrôle une puce mutante tellement ça bouge vite. Malheureusement, il y a une contre partie à cette vitesse : les étapes d’animation sont assez mal rendues. Les mouvements ne sont pas assez décomposés, ce qui fait vraiment tâche lorsqu’on vient de jouer à un KoF 96 ou à un Street Fighter Alpha 2 de la même époque. Ca fait mal aux yeux. De plus les sprites des persos sont vraiment d’un goût douteux : on a une espèce catcheur avec des gants de boxe, des ninjas flashys inspiré par Lorie, un flic au torse velu, et surtout un bouffon/clown le perso le plus moche du jeu. J’ai peut-être des goûts de chiotte mais je ne supporte pas la vue de ce clown horrible. C’est la principale raison qui me fait dire que ce jeu a vieilli : c’est kitch et flashy à mort, ce qui contraste avec les décors qui sont dans un style urbain très classe pour la plupart. Vraiment étrange.

Le nombre de personnage est très réduit (10 + 2 boss), ce qui vous laissera une impression de manque très prononcé, surtout si vous étés un amateur de Capcom VS SNK ou même des KoF avec leurs trentaine de personnages. On a l’impression de tourner en rond. On fini par se trouver une équipe fétiche et puis on ne sélectionne même plus les autres, sauf pour humilier les potes qui n’ont pas le jeu…

A noter cependant le soin apporté à certains détails amusants : le personnage de votre équipe qui ne joue pas dispose d’animation propre selon sont état de santé. S’il a toute ses vies, il vous regardera vous battre de manière normale, alors que s’il est proche de la fin, il sera plié en deux et soufflera comme un taureau que l’on va mettre à mort, jusqu’à ce qu’il ait repris un peu de vie. De même lorsque vous gagnez ou perdez, il vous gratifiera d’une petite animation. A choisir j’aurais préfère avoir des sprites statiques en arrière plan et de meilleures animations pour les combats, ou plus de personnages. Mais bon, ne nous plaignons pas des points positifs.

Kizuna est donc un jeu qui a assez mal vieilli au niveau du design et de la réalisation en général. Cependant il garde une pêche certaine et les matchs sont tout sauf ennuyeux. Un excellent défouloir entre deux sessions de KoF ou de Street, on y revient souvent entre potes pour sa rapidité et le fun qui en découle grâce en grande partie à son superbe système de tag et au rythme élevé du jeu. N’achetez pas ce jeu si vous jouez seul, il y a de grandes chances que vous le trouviez médiocre techniquement et peu profond. Au contraire si vous disposez de cobayes à portée de main, laissez-vous tenter, ce jeu ne coûte qu’une trentaine d’euros en MVS, et peut être que le coté flashy des sprites vous plaira.
A noter que, contrairement à la version MVS la version cartouche pour console Neo.Geo AES est l’une des plus chère, un prix qui s’explique non pas par la qualité du jeu en lui-même mais par la rareté de la cartouche.


Testeur: le_prog
Mise en page: WoVou

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