

Kyo est de retour! Rassurez-vous, ce nâest pas pour nous rechanter une derniĂšre danse, mais bel est bien pour se fritter joyeusement avec ses petits camarades. Et oui, câest avec une logique commerciale implacable que nous avons droit un an aprĂšs The King of Fightersâ 95 Ă sa suite: The King of Fighters: Heat of Battle. Nous allons donc refaire une escale sur une Ăźle trĂšs frĂ©quentĂ©e que nous avions dĂ©jĂ visitĂ©e lors de ce voyage autour des « adaptations de jeu les plus improbables que lâon ait pu trouver ».
On prend les mĂȘmes (ou presque), et on recommence! Tel est souvent le mot dâordre Ă la sortie dâun nouveau King of Fighters. Et bien pour ce nouvel Ă©pisode Game Boy la donne est diffĂ©rente, vu que plus du tiers du casting doit passer Ă la trappe pour faire tenir le jeu sur une cartouche. Si on devait classer les personnages, on pourrait les caser dans trois catĂ©gories:
– La premiĂšre est celle des chefs dâĂ©quipe et des hĂ©ros, les personnages principaux de chaque Ă©quipe qui ont souvent Ă©tĂ© les personnages centraux des jeux dâoĂč ils viennent (Kyo, Terry, Ryo, AthenaâŠ)
– La deuxiĂšme est celle des personnages secondaires super charismatiques, ou qui sont adulĂ©s car ils reprĂ©sentent les fantasmes des otakus (Joe, Yuri, Eiji, RalfâŠ)
– La troisiĂšme est celle des personnages secondaires complĂštement ringards ou qui nâont aucune classe, Ă un point tel quâils en deviennent attachants (Robert, Andy, DaimonâŠ)
Alors que The King of Fightersâ 95 sâest concentrĂ© sur les deux premiĂšre catĂ©gories, The King of Fighters: Heat of Battle se focalise quant Ă lui sur la premiĂšre et la troisiĂšme catĂ©gorie de personnages. On assiste ainsi au renouvellement de plus de la moitiĂ© du casting, ce qui reprĂ©sente en soit un changement assez considĂ©rable.
De base, vous pouvez donc sĂ©lectionner: Kyo, Andy, Terry, Ryo, Robert, Iori, Daimon, Mai, Geese, Mr Big, Krauser (et oui, la Boss Team est au grand complet), Mature, Athena, Chizuru et Leona. En appuyant trois fois sur Select au logo Takara vous verrez apparaĂźtre Goenitz, le charismatique boss de fin, sur la grille de personnages. Et si vous appuyez vingt fois sur Select, vous rajouterez au casting le boss secret Mr Karate, mais aussi Kagura (Chizuru dans sa version Boss) et les versions « Riot of the Blood » de Leona et Iori. Pour sĂ©lectionner ces versions alternatives, il faut appuyer sur Start lorsque le curseur est sur le personnage concernĂ©. En Ă©tant souple dans notre maniĂšre de compter, on peut donc dire que le jeu propose dâincarner vingt personnages diffĂ©rents, un record pour la Game Boy!
Pour ceux qui nâon pas encore lu le test de The King of Fightersâ 95, je vous encourage vivement Ă aller y jeter un coup dâĆil. En effet, la version originale de lâĂ©dition â96 est vraiment dans la continuitĂ© de celle de â95. Et les dĂ©veloppeurs de Takara ont conservĂ© cette idĂ©e de continuitĂ© dans la maniĂšre dâadapter ce KoF sur Game Boy.
Le gameplay est ainsi le mĂȘme dans les grandes lignes, et on trouve les mĂȘmes Ă©volutions que dans la version originale. La plus marquante concerne lâabandon de lâesquive par un pas de cĂŽtĂ© qui est remplacĂ©e par une esquive en forme de roulade sâeffectuant en appuyant sur A et B en mĂȘme temps que la direction vers laquelle on veut la faire. Du coup, la « Knockdown Attack » (C+D) se fait Ă prĂ©sent en appuyant simplement sur A et B au mĂȘme moment. Au niveau des nouveautĂ©s, on a Ă©galement droit Ă lâapparition dâun troisiĂšme niveau de saut, Ă deux niveaux de puissance pour les super coups spĂ©ciaux (le deuxiĂšme niveau Ă©tant accessible quand la barre de vie clignote et que la jauge de puissance est au maximum), Ă la possibilitĂ© de se rĂ©tablir rapidement lors dâune chute en appuyant simultanĂ©ment sur A et B au moment ou son personnage touche le sol, et il est possible de se libĂ©rer dâune choppe en appuyant sur le mĂȘme bouton que celui utilisĂ© par lâadversaire au moment oĂč lâon se fait attraper. Lorsque la jauge de puissance est au Maximum, le joueur a accĂšs Ă de nouvelles capacitĂ©s tant que celle-ci clignote, comme la possibilitĂ© dâĂ©chapper Ă un pressing en effectuant une roulade Ă lâinstant ou un coup est parĂ©. Beaucoup de personnages ont vu leur palette de coups retouchĂ©e (la plupart dâentre eux ont perdu leurs attaques Ă distance par exemple), et tous ont vu augmenter le nombre de coups Ă leur disposition. Les combos prennent leurs lettres de noblesse, avec un compteur les affichant Ă lâĂ©cran. Dans lâensemble, on peut dire que câest avec ce King of Fighters que la sĂ©rie a commencĂ© Ă devenir vraiment technique Ă jouer.
Le jeu reprend le dĂ©roulement de la version Neo Geo: on a le droit Ă une intro, un Ă©cran titre et un emballage trĂšs proches de leurs originaux, et lâhistoire suit le mĂȘme cours (circuit, hahahaha). Une chose est claire: Takara maĂźtrise Ă prĂ©sent parfaitement son sujet. Les personnages dĂ©jĂ aperçus dans la version prĂ©cĂ©dente ont Ă©tĂ© retouchĂ©s: ils sont plus fins, et les Ă©volutions que lâon a pu voir sur Neo Geo sont reproduites (comme les petits changements dans la posture de garde des combattants). Les petits nouveaux sont plutĂŽt rĂ©ussis, et ne dĂ©tonnent pas par rapport aux anciens combattants (si tant est quâil en existe encore, hahahaha). Les graphismes sont plus dĂ©taillĂ©s, et lâensemble est mieux animĂ© et plus fluide que dans le prĂ©cĂ©dent opus (Dei, hahahaha). Au bout du compte, ce King of Fighters est beaucoup plus dynamique et rĂ©ussi que son prĂ©dĂ©cesseur, et le plaisir de jeu est vraiment intense. Contrairement Ă ce que lâon a lâhabitude de voir (ou conduire: il faut choisir, hahahaha), les dĂ©cors sont loin dâĂȘtre anecdotiques. Ils reprennent directement ceux du jeu Neo Geo (Trouvetou, hahahaha). Certes ils ne sont pas animĂ©s, mais ils sont finement dessinĂ©s avec beaucoup de dĂ©tails et parfaitement reconnaissables. En cherchant bien, on trouve mĂȘme de petits clins dâoeils dans la plus pure tradition SNK, sous la forme de personnages absents du casting planquĂ©s dans les dĂ©cors. Pleins de petits dĂ©tails ont Ă©tĂ© soignĂ©s, comme les Ă©crans dâavant match ou le design de la jauge de puissance en mode « Maximum ». Les thĂšmes originaux sont moins bien transposĂ©s quâĂ lâaccoutumĂ©e et, comme pour tous les jeux Game Boy, les bruitages manquent de pĂȘche (Melba, hahahaha). Je tiens Ă mâexcuser auprĂšs des lecteurs pour tous les jeux de mots pourris qui parsĂšment ce paragraphe, mais il se fait tard et je craque (-monsieur, hahahaha).
The King of Fighters: Heat of Battle est une vraie rĂ©ussite. LâexpĂ©rience acquise par Takara lors de leurs prĂ©cĂ©dentes adaptations de jeux Neo Geo sur Game Boy a vraiment Ă©tĂ© mise Ă contribution, et ils ont enfin rĂ©ussi Ă se dĂ©barrasser des derniers petits dĂ©fauts qui entachaient leurs jeux (comme les dĂ©cors bĂąclĂ©s). On peut donc dire que ce King of Fighters reprĂ©sente lâaboutissement de leur travail, et ça tombe bien parce que câest leur derniĂšre adaptation dâun jeu SNK. Tout est lĂ pour retrouver lâambiance et lâesprit de lâoriginal. Les puristes ne seront vraiment pas déçus, il ne manque rien Ă ce jeu (si ce nâest une partie des personnages, mais câĂ©tait inĂ©vitable).
WellcooK