Yokushin Giga Wing Generations

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Année de sortie : 2005
Genre : Shoot’em up
Développeur : Takumi
Système : Taito Type-X, Playstation 2
Testeur : Wovou
Testé le 27 Mars 2005

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En 1999 Takumi sortait en arcade sur le systeme CPS2 pour le compte de Capcom un shoot’em up sous testosterone qui marqua les fans de manic-shoots : GigaWing. VĂ©ritable dĂ©luge de boulettes, ce jeu instaurait un gameplay inĂ©dit avec l’utilisation du « reflectbarrier », un bouclier circulaire entourant votre avion s’enclenchant en laissant appuyĂ© le bouton tir, qui protĂ©ge votre avion, renvoyant dans la face de vos ennemis les boulettes qui innondaient l’Ă©cran ! Une vraie petite perle qui est aujourd’hui considĂ©rĂ© comme un des shoots majeurs de la fin des annĂ©es 90.
Deux ans plus tards, Takumi remettait ça avec GigaWing 2, toujours pour le compte de Capcom, mais cette fois-ci sur le hardware Sega Naomi, bien plus puissant que le vieillissant système cps2. Tout en 3D mais gardant un gameplay de jeu 2D, GigaWing 2 fut une véritable petite bombe de par ses graphismes, sa bande son hallucinante et ses bruitages incroyables, mais aussi un « bourrinisme » exacerbé : les boulettes virevoltent de toutes part sous une avalanche de couleurs, de cris et d’explosions.
Quatre ans ont passé, et voilà que débarque enfin un nouvel épisode des GigaWing : Giga Wing Generations, non pas distribués par Capcom comme les deux premiers opus, mais par Taito. Quid de ce troisième opus ?

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Retour vers le passé

Une fois le jeu lancĂ© on retrouve le logo Takumi qui fait plaisir Ă  voir, suivi d’une courte dĂ©mo rythmĂ©e mais pas franchement belle ni originale, et qu’on aurait très bien pu rencontrer sur un jeu Saturn ou Ps One… Première dĂ©ception tant celle de GigaWing 2 Ă©tait magnifique.
Passé le joli écran titre du jeu sur une musique chantée bien sympathique, nous voilà dans l’écran de sélection des vaisseaux. Première mauvaise surprise, on retrouve les quatre même avions que dans GigaWing premier du nom, mais sous des noms différents. Aucune originalité donc de ce coté là.

Deuxième mauvaise surprise, le choc visuel ! On est très loin de la beautĂ© graphique et du feu d’artifice qu’est GigaWing 2, de toutes ses explosions qui nous titillaient les mirettes. On revient Ă  un jeu au graphisme simple et carrĂ©, très proche de GigaWing premier du nom, mais en 3D toutefois. De ce dernier on retrouve Ă©normĂ©ment d’élĂ©ments comme certains ennemis très ressemblants et des motifs de tirs identiques…On s’en rend compte de plus en plus au fur et Ă  mesure des parties, GigaWing Generations n’est pas la suite de GigaWing 2 avec lequel il n’a plus grand chose Ă  voir, c’est une suite alternative de GigaWing 1 avec lequel il est extrĂŞmement proche ! Une rĂ©gression de la part de Takumi ? Ou une envie de retourner aux sources, en abandonnant le chemin qu’avait pris GigaWing 2 ?
Les graphismes sont propres, fins et très colorés, les décors sont en 3D mais très basiques. On survole des étendus de lave, des forêts, des bases métalliques, les différents tons de couleurs utilisés pour les décors sont agréables à l’œil. C’est pas moche mais c’est pas dimmack ! (en gros ça casse pas des briques). Les explosions sont ratés, les boss n’ont rien d’originaux,.Quand au boss final, il est insipide. Il faut reconnaître que du coté de tout l’emballage graphique on ne sent pas un très gros travail de ce coté la de la part des développeurs.
A noter que, contrairement aux deux autres épisodes, l’affichage est en mode vertical comme pour les shoots Cave.

Au niveau de la musique c’est une grosse dĂ©ception. LĂ  encore la comparaison avec GigaWing 2 lui fait très mal, GigaWing 2 qui possĂ©dait sans aucune discussion possible l’une des plus belles bande originales qu’on ait pu rencontrer dans un shoot’em up ces dix dernières annĂ©es. Exit ici les grosses symphonies orchestrales de toute beauutĂ©s et place Ă  de l’électro sans grande envolĂ©e lyrique, qui ressemble Ă  du Moby ayant abusĂ© d’un rail de Llipton Yellow (© offrenday) Bref, une musique un poil techno plutĂ´t sympathique et entraĂ®nante qui colle assez bien Ă  l’action avec un petit thème rĂ©curent dans le jeu, mais forcĂ©ment dĂ©cevante après le passage de GigaWing 2.
Au niveau des bruitages, là aussi adieu toutes les digit’ vocales du 2, « spiiiiike attaaack » et autres «gulaaavityyy bommmba » qui participaient énormément à son ambiance survoltée. On retrouve le calme tout relatif de GigaWing 1, avec le retour du « okayy » après rechargement de la jauge du bouclier, bruitage qui avait disparu du 2. C’est un détail dans le jeu mais ça accentue cette impression de jouer à une suite directe de GigaWing 1, comme si le deuxième épisode n’avait jamais existé.
Enfin, l’animation est elle aussi décevante, il manque cet incroyable fluidité qu’on trouvait dans GigaWing 2 (toujours lui), mais après quelques minutes de jeu on n’y fait plus attention et au final ça ne nous dérange pas. Par contre il n’y a plus aucun ralentissement comme c’était le cas de GigaWing 2 qui en était blindé.

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La Giga Daube ?

Heureusement pour lui et pour nous, les graphismes ne font pas tout dans un jeu, l’essentiel est évidemment dans le gameplay et le fun. On retrouve donc les bonnes sensations procurées par les deux autres opus : slalom osé entre les boules facilité par un masque de collision tout petit en attendant la rapide recharge du reflect shield avant de l’actionner et de renvoyer un maximum de boulettes à l’adversaire, puis à nouveau tenter de survivre en slalomant pendant les quelques secondes nécessaires au rechargement du bouclier protecteur, en lâchant une méga bombe qui rase tout sur son passage une fois que ça devient ingérable. On retrouve aussi les célèbres scores à 18 chiffres spécifique à GigaWing se comptant en milliards. Les fans de GigaWing ne seront donc pas dépaysé et on s’amuse comme des gamins.

Par contre on peut déplorer la disparition du deuxième type de bouclier apparu dans GigaWing 2 : le reflect laser, ainsi que la possibilité de faire exploser l’écran quand l’affichage était trop chargée en boulettes et en explosion. On retrouve seulement le gameplay de GigaWing 1 ni plus ni moins, sans rien de plus. Un très surprenant retour en arrière de la part de Takumi.

Des le premier niveau c’est une cascade de boulettes, mais passé la surprise on se rend compte que ce n’est que de la poudre aux yeux. Le jeu n’est en effet pas vraiment compliqué jusqu’au quatrième stage. En effet, en alternant bouclier et slalom, n’importe quel joueur moyen avec un minimum d’entraînement peut arriver au stage 4 en un seul crédit. Evidemment, la difficulté étant progressive, le jeu se corse surtout à partir stage 4 ou le jeu devient beaucoup plus compliqué. Mais on est loin du niveau de DoDonPachi Dai Ou Jou dans lequel on n’a pas de bouclier et ou il faut tout régler au slalom. Petit point noir déjà présent dans les deux autres opus, le jeu ne dispose que de 6 stages, il se fini donc extrêmement vite en crédit infini (de l’ordre de 20 minutes..), mais évidemment tout l’intérêt d’un shoot est d’aller le plus loin possible avec un seul crédit, et le one créditer ne sera pas chose facile.

Enfin, concernant la version Playstation 2, c’est un peu la catastrophe. Les couleurs bavent un peu, et on a droit Ă  du 30 images par seconde lĂ  ou la version arcade proposait du 60 images/seconde !! Inadmissible ! L’animation en prend donc forcĂ©ment un coup dans les gencives.
Au niveau des options, ça se rĂ©duit au strict minimum : arcade mode, score attack, options, ranking, tutorial et bien sur le mode tag pour jouer Ă  deux simultanĂ©ment. A noter aussi la scandaleuse absence de ce fameux mode « tate » prĂ©sent gĂ©nĂ©ralement dans les versions ps2 des shoot’em up arcade et qui permet d’afficher l’écran Ă  la verticale, en jouant avec la tĂ©lĂ© retournĂ©e. A la place, on trouve un mode d’affichage appelĂ© « original » qui diminue les bandes noires des deux cotĂ©s de l’écran. Et pour finir en beautĂ©, les temps de chargement entre les niveaux sont de l’ordre de 4 Ă  5 secondes.
Une adaptation console bien ratée.

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Conclusion

PassĂ© la dĂ©ception liĂ©e Ă  l’aspect purement technique, le jeu est toutefois très fun Ă  jouer sans problème majeur au niveau du gameplay, mais n’apportant rien de neuf Ă  la petite saga. Il faut donc considĂ©rer GigaWing Generations comme un Ă©pisode se situant entre GigaWing 1 et GigaWing 2, une suite alternative au 1, ou un Ă©pisode 1.5, et ne surtout pas le comparer au 2 qui est supĂ©rieur Ă  ce GigaWing Generations sur absolument tous les niveaux. Le jeu se terminant par un « The End » suivi d’un point d’intĂ©rrogation, espĂ©ront voir arriver un jour un vrai Ă©pisode 3.

Un bon shoot, fun et sympa, mais qui souffre trop de la comparaison avec son grand frĂŞre sortit il y’a dĂ©ja quatre ans. A se procurer Ă  petit prix, mais certainement pas au prix fort.


Wovou