

Année de sortie : 2005 |
![]() |
Un nouveau Cave, c’est aux amoureux de shoot’em up ce qu’est une nouvelle symphonie de John Williams pour les mĂ©lomanes: un bonheur rare et prĂ©cieux qui ne déçoit jamais. Nous avions eu droit l’an dernier Ă un Cave de classe mondiale, ESP Galuda, qui en plus d’ĂȘtre magnifique se targuait de proposer un systĂšme de jeu inĂ©dit. Cette annĂ©e, Mushihime Sama se devait donc de faire aussi bien, sinon mieux que son prĂ©dĂ©cesseur ! Pari rĂ©ussi ?
L’histoire du jeu
Mushihime Sama se dĂ©roule sur Terre mais dans un univers parallĂšle au notre, dans un monde dĂ©sertique. Dans ce monde, les arthropodes, ces invertĂ©brĂ©s possĂ©dant un squelette externe, ont prosperĂ© et sont devenus gĂ©ants. Les humains vivent dans des forets poussant dans l’ombre des carapaces de ces Ă©normes arthropodes qu’ils appellent « koujuu » et qu’ils considĂšrent comme des dieux. En 200 ans, les humains ont du donner une fois en sacrifice aux Koujuu une fille de 15 ans ce qui leur a permis de vivre en paix dans la foret jusqu’Ă maintenant.
Quand elle Ă©tait toute petite, la princesse Reko s’est perdue dans la foret de perle ou personne ne va jamais. Dans cette foret, elle a rencontrĂ© un garçon souriant qui lui a donnĂ© un bracelet, qu’elle n’a depuis jamais quittĂ©, un bracelet donnĂ© aux personnes choisies pour le sacrifice. 200 ans ont passĂ© depuis le sacrifice. Aujourd’hui, Reko a 15 ans et son village « Starfall » est assaillie d’une grave Ă©pidĂ©mie. Tous le monde est malade, sauf Reko, exactement comme le raconte la lĂ©gende quand le sacrifice n’a pas lieu. Reko, n’Ă©coutant que son courage, s’en alla, chevauchant son pote insecte Koujuu « Mori de Tomodachi » armĂ© jusqu’au dent, en direction de la forĂȘt de perle afin de rencontrer le dieu des insectes qu’elle espĂšre ĂȘtre le garçon qui lui a remis le bracelet, et ainsi sauver son village.
Prends en plein les mirettes
Vous lâaurez compris, Mushihime Sama se dĂ©roule dans lâunivers des insectes Ă carapaces, un univers qui dans le jeu se rĂ©vĂšle trĂšs bruyant, violent et colorĂ©.
ColorĂ© de part ses graphismes pastels Ă dominance bleue et violet qui flatte la rĂ©tine. Les boulettes se forment et dĂ©forment dans un vĂ©ritable ballet de formes diffĂ©rentes, un vrai feu dâartifice surtout dans les modes « manic » et « ultra » qui, au delĂ de leur difficultĂ©, se rĂ©vĂšlent absolument superbes. Un petit tour dans le mode manic et on sort vidĂ©, Ă©puisĂ© par le challenge que propose le jeu, mais totalement Ă©bloui par le spectacle. Les stages ne sont pas en reste; on survole des forets et des dĂ©serts trĂšs fins et joliment dessinĂ©s. A noter lâoriginalitĂ© du stage 3 ou pendant tout le niveau on sâattaque Ă un seul arthropode gĂ©ant quâon survole jusquâĂ la fin. Magistral.
Violent, Mushihime Sama lâest aussi, on la ressent vraiment non pas grĂące Ă des gerbes de sang ou autres effets gore, ce nâest pas le style de la maison Cave, mais grĂące Ă une mise en scĂšne diaboliquement rythmĂ©e des explosions et mise Ă mort des insectes. En effet, chaque insecte descendu meure dans une explosion bleue claire, la taille de lâinsecte crevĂ© Ă©tant en adĂ©quation avec la taille de lâexplosion, les plus gros insectes mourant dans des dĂ©flagrations gigantesques qui laissent une traĂźnĂ©e bleue sur tout lâespace de jeu et qui secouent littĂ©ralement lâĂ©cran, ou qui pour certains comme ces Ă©normes bĂȘtes du stage 5 font littĂ©ralement le mĂ©nage dans les boules qui surchargent lâĂ©cran en explosant. AjoutĂ© Ă cela les Ă©normes cris de souffrance que lĂąchent ces Ă©normes bĂȘtes pendant leur explosion, lâeffet est garantit.
Au niveau des musiques, c’est lĂ aussi un quasi sans faute. EntraĂźnantes et rythmĂ©es, elles collent parfaitement Ă l’action. Mention spĂ©ciale Ă la musique du stage 1 qui est un remix d’une musique d’ESP Galuda, et les musiques des boss franchement excellentes. Par contre, je trouve la musique du stage 4 un peu crispante et en deçà des autres. Mais globalement, c’est du tout bon Ă ce niveau lĂ .
Le systĂšme de jeu

Les modes de jeu, les boutons et les types de tir
Avant toute chose, il faut savoir qu’une des particularitĂ©s de Mushihime Sama est de proposer plusieurs modes de jeu diffĂ©rents:
* Le mode original qui est le mode de jeu le plus simple
* Le mode maniac, plus dur mais considéré comme bien plus intéressants par les fans
* Le mode ultra completement abusé destinés aux gros joueurs qui ont plusieurs heures de pratiques et qui veulent un défi à leur hauteur.
En plus de ces trois modes, il existe le mode arrange spécifique à la version PS2 sur lequel nous allons revenir plus tard.
Contrairement aux autres productions Cave, dans Mushihime Sama il n’y a qu’un seul pilote, en l’occurrence Reko sur son insecte, mais trois types de tirs diffĂ©rents, Ă choisir avant de commencer la partie :
* Le M-Mode (vert) qui est un tir moyen
* Le W-Mode (rouge) qui est un tir qui ratisse large mais qui ralentit Reko
* Le S-Mode (bleue), un tir étroit, mais Reko se déplace rapidement.
Une fois le tir choisis, vous ne pourrez plus en changer.
Les controles dans les modes original, maniac et ultra sont les suivants :
* Boutons A : le tir. On peut soit tapoter dessus, soit laisser appuyer. En laissant appuyer, Reko se déplace deux fois moins vite (comme dans Progear). On va y revenir.
* Bouton B pour la bombe
* Bouton C pour le  » full auto  » ou  » auto shoot « , la mĂȘme chose que si vous tapotiez sur le bouton A Ă un rythme prĂ©dĂ©terminĂ©.
Sur Playstation 2, vous pouvez configurer dans les options deux boutons supplémentaires :
* le « rapid shoot auto » : tapotage du bouton A à la fréquence choisie.
* Le « rapid full auto »: tapotage du bouton C à la fréquence choisie
Une fois choisis le mode de jeu, et votre type de tir, la partie peut commencer.
Items et options
DiffĂ©rents items Ă rĂ©colter parsemant le jeu. Le classique  » bomb  » qui rajoute une bombe Ă votre stock, l’extra life assez rare qui vous rajoute une vie, l’item  » mode » qui augmente la puissance de tir de Reko, et enfin l’item  » option « .
Qu’est ce que cet item option ? Et bien c’est une autre particularitĂ© de Mushihime Sama, directement hĂ©ritĂ© du lĂ©gendaire Gradius. Une fois un item  » option  » ramassĂ©, un petit module tirant des lasers vient se greffer au cotĂ© de Reko. Vous pouvez ramasser jusqu’Ă quatre modules.
Les modules peuvent se positionner de deux maniÚres différentes autour de Reko, en fonction de la couleur du dernier item  » option  » ramassée.
* Le positionnement  » Trace  » : les modules vous suivent comme si vous les tiriez par une corde, si vous bougez ils bougent, si vous vous arretez, ils s’arretent. Vous pouvez donc les positionner Ă votre guise plus ou moins loin de vous afin d’arroser un maximum les ennemis.
* Le positionnement  » Formation  » : les modules sont collés autour de vous en formation serrées.
Le mode arrange
Une exclusivitĂ© de la version playstation 2. Alors que dans les autres modes du jeu le nombre de modules est limitĂ© Ă quatre, ici non seulement la limite est fixĂ©e Ă six modules, mais en plus vous commencez avec, soit disposĂ© en formation, soit disposĂ© en trace. De plus, vous pouvez switcher Ă tout moment avec un 4eme bouton entre les trois types de tirs. Au niveau de la difficultĂ©, le mode arrange se situe entre le mode original et le mode maniac. Il n’est pas possible de faire de continue, le mode arrange se devant d’ĂȘtre terminĂ© en un crĂ©dit. C’est, pour moi, le mode le plus intĂ©ressant du jeu.
Le scoring
En mode  » original « , le scoring est trĂšs simple et sans prise de tĂȘte. Il suffit de ramasser le maximum de pierres tout au long du jeu. Quatre types de pierres de diffĂ©rentes valeurs Ă rĂ©colter en dĂ©truisant les ennemis et qui sont comptabilisĂ©es Ă la fin des niveaux dans un tableau rĂ©capitulatif, des pierres qui soient viennent automatiquement vers vous pour les plus petites, soit Ă aller chercher pour les plus grosses. Evidemment si vous perdez un crĂ©dit votre solde de pierres rĂ©coltĂ©es est remis Ă zĂ©ro.
En revanche dans les modes maniac, ultras et arrange, en plus des pierres Ă rĂ©colter, on note l’apparition d’un compteur un peu spĂ©cial en haut Ă gauche et sur les ennemis. Pour faire grimper ce compteur, il faut constamment enchaĂźner les tirs sur les ennemis. Au moindre temps mort, si vous arrĂȘtez de tirer ou si il n’y a plus d’ennemi Ă dĂ©truire, le compteur dĂ©gringole. Et croyez bien que c’est tout une technique de faire monter ce compteur le plus haut possible, en alternant avec bouton A laissĂ© appuyĂ©, bouton C, martelage du bouton C, en dĂ©truisant les ennemis dans un bon timing de sorte Ă ce qu’il y’en ai toujours Ă tuer et ainsi faire du  » chain « .
Sur certains ennemis bien prĂ©cis comme le sous-boss du stage 2, on peut faire ce qu’on appelle du  » skyrocket « , faire monter le compteur comme une fusĂ©e . Un ennemi « skyrocketable » est un ennemi qui possĂšde en plus du compteur principal un ou des petits compteurs. Avec un certain rythme de tapotage du C (pour 20 tapotages seconde par exemple, le rapid full auto est obligatoire), une certaine distance et en fonction surtout de l’Ă©tat d’avancement des petits compteurs pour que ce soit rentable, on peut ajouter Ă chaque touche d’un tir C la somme des petits compteurs au compteur gĂ©nĂ©ral. Evidemment, ce n’est pas sans prendre de risque et vous n’y arriverez qu’avec de l’expĂ©rience, mais c’est un passage obligatoire si vous voulez faire de trĂšs gros scores
Bref, un systÚme de scoring trÚs riche, mais aussi trÚs compliqué.
Subtilités du gameplay
Vous l’avez lu plus haut, le jeu se joue Ă la base avec trois boutons. En tapotant sur le bouton A, votre vaisseau se dĂ©placera Ă vitesse normale avec vos modules qui lanceront des lasers Ă vos cotĂ©s Ă plus ou moins grande puissance en fonction de la frĂ©quence du tapotage. En laissant appuyĂ© sur A, vos modules se plaçeront dans le mĂȘme axe que votre vaisseau, ce qui produit un tir puissant et concentrĂ©, mais Reko se dĂ©place deux fois moins vite.
Le bouton C équivaut au tapotage du bouton A à une fréquence pré déterminée, mais pour faire du score vous devrez parfois tapoter sur C à une certaine fréquence en fonction de la distance avec les ennemis pour faire monter le score.
ConcrĂštement, tout en Ă©vitant les milliers de boulettes aidĂ© heureusement par un masque de collision tout petit qui permet de faire des slaloms osĂ©s comme dans tous les Cave, il faut faire un maximum de  » chain « , alterner avec bouton A, bouton C, tapotage du bouton A puis du bouton C… Bon courage đ
La version Playstation 2
Le jeu est vendu en deux Ă©ditions diffĂ©rentes, une Ă©dition simple et une Ă©dition dites « collector » avec une petite figurine de la princesse Reko Ă lâage enfant. La jaquette est trĂšs belle, et trĂšs colorĂ©e, Ă lâimage du jeu, avec un des magnifiques arts Mushihime Sama.
Au niveau des bons points de cette version ps2 : lâadaptation est fidĂšle avec un framerate identique Ă lâarcade. Le mode « tate » est bien prĂ©sent, ce fameux mode qui permet dâinverser lâaffichage de lâĂ©cran et ainsi jouer en mode verticale sans les bandes noires avec la tĂ©lĂ© posĂ©e sur le cotĂ©. A noter aussi que toutes les touches sont paramĂ©trables.
Au niveau des mauvais points, on peut noter des chutes frĂ©quentes de framerate quand l’Ă©cran est surchargĂ©e en boulette. En gros ça rame grave quand c’est blindĂ© de boules notamment en mode ultra, mais c’est un mal pour un bien puisque avec sans ces ralentissements le mode ultra serait totalement injouable. A certains moments je suis mĂȘme persuadĂ© que les ralentissements sont voulus par les dĂ©veloppeurs pour que le jeu reste jouable. Bref, dans le feu de l’action, ces ralentissements sont loin d’ĂȘtre gĂȘnants, bien au contraire.
En revanche ce qui l’est un peu plus, ce sont les nombreux loadings entre chaque menu. Heureusement il n’y en a aucun entre les stages. A noter aussi l’absence d’un mode  » replay  » pour admirer des parties prĂ©-enregistrĂ©es comme sur dodonpapchi daioujou
On passera rapidement sur le mode gallery assez anecdotique qui permet d’admirer les 102 magnifiques arts du jeu et de zoomer sur les formes gĂ©nĂ©reuses de la petite princesse.
Conclusion
Aux premiers abords, Mushihime Sama est un magnifique mais banal manic shoot « presented by Cave » de plus. Mais en creusant un peu, on s’aperçoit rapidement de la richesse du jeu et de son incroyable replay value, grace notamment Ă ses trois niveaux de jeu et Ă son systĂšme de scoring aussi compliquĂ© qu’original. Evidemment ce n’est pas avec Mushihime Sama que les joueurs allergiques aux manics shoots bourrins vont se rĂ©concilier avec le genre. En revanche les fans de dodonpachi, esp rade et autres Progear seront aux anges ! Du trĂšs grand Cave qui, une nouvelle fois, ne déçoit pas.
Wovou