Les jeux de combats Capcom sous licence Marvel

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VSLa genèse de la série qui nous intéresse ici commence en l’an de grâce 1994 avec X-Men : Children of The Atom et s’achève en 2000 avec le grandiloquent Marvel VS Capcom 2. Nous allons tenter de retracer 6 ans d’existence de l’une des séries de baston 2D les plus populaire de Capcom. En dépit de qualités évidentes, ces jeux sont aujourd’hui relativement délaissés par les joueurs à l’inverse d’autres grands cross over dont certains épisodes sont encore des standards de nos jours. Ce tour d’horizon sera accompagné de résumés pour chacun des jeux qui mettront en avant leurs spécificités et les innovations majeures qu’ils ont apportés au monde de la baston 2D.

captain

punisher

L’histoire de la licence Marvel dans les jeux-vidéo est assez chaotique. Elle est passée dans les mains de nombreux développeurs et éditeurs avant d’atterrir dans celles de Capcom. Le premier jeu Capcom utilisant un personnage tiré de l’univers de la Marvel est The Punisher sur la carte d’arcade CPS1 (1993) qui jouit d’une excellente réputation parmi les amateurs de beat’em up. Avant cela, la licence avait déjà eu droit à une tripotée d’adaptations sous forme de beat’em all (Maximum Carnage, Captain America and The Avengers…) ou sous forme de jeu de plateforme-action (Spiderman, X-men) principalement.
Vers la fin des années 90, en particulier au moment de la sortie au cinéma des films X-men et Spiderman, la licence semble s’être scindée en deux : d’un côté on retrouve les adaptations Capcom du comics original (sous forme de jeux de combat 2D très colorés), et de l’autre on retrouve les adaptations des films sus-cités (en 3D). La série des Marvel VS de Capcom est extrêmement intéressante dans le sens ou elle illustre bien le changement des goûts du public des jeux-vidéo dans la deuxième moitié des années 90. Au fil des années on a vu la popularité de cette série céder du terrain face à d’autres adaptations en 3D jugées plus réalistes par ce nouveau public.

groupAinsi on la verra passer du statut de paradigme du jeu vidéo, au statut de série mineure d’un genre devenu lui aussi mineur en l’espace de quelques années seulement. Elle suivra en quelque sorte la même décadence que le genre auquel elle appartient. Après 2000 et le dernier épisode de la série de Capcom, les adaptations en jeux-vidéo de cette glorieuse licence seront toutes en 3D (sauf sur GBA) et à la gloire des versions cinéma. Notons une exception : X-men Legends, jeu d’action-exploration lorgnant du côté du beat’em all et qui reprend la charte graphique du comics et non celle du film. En ce qui concerne la polémique au sujet de la mort des séries 2D, j’ai tendance à penser que Capcom en est l’un des principaux responsables, à cause principalement de sa politique de recyclage et de suites jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les joueurs se sont lassés des innovations au compte goutte, de la fréquence des sorties, de la complexité d’un gameplay qui nécessite plusieurs heures d’apprentissage, et surtout du manque d’évolution graphique entre les épisodes. Si aujourd’hui il y a si peu de séries 2D encore en activité c’est en partie à cause de Capcom et de la politique de sa branche arcade dans la fin des années 90. Bien entendu, ce n’est que mon avis et il ne s’agit pas d’une vérité absolue.

Un autre point intéressant de cette série est qu’elle a été initiée par Noritaka Funamizu (alias Poo), considéré comme le papa de Street Fighter 2 : il sera Game Planner sur X-Men Children of the Atom. Ce développeur mythique voire mythologique au surnom scatophile (seuls les anglophones comprendront…) interviendra à nouveau sur la série pour Marvel VS Street et Marvel VS Capcom en tant que producteur. Il est aussi crédité de nombreux jeux récents, sortit sur PS2, comme Resident Evil Outbreak et Monster Hunter. Récemment il est revenu dans le monde de l’arcade et a donné naissance à Super Dragon Ball Z, via son studio de développement Craft and Meister..

Lançons-nous à présent dans la rétrospective de la série. J’espère que chaque lecteur apprendra des choses nouvelles en lisant la partie qui suit


LE COMMENCEMENT
X-Men : Children Of The Atom — 1994

xmenchildrenflyer2En 1994 arrive le premier épisode de la série. Et à l’époque force est de constater que c’est la grosse claque. Je dirais même la claque intergalactique. Tout d’abord ce jeu tourne sur la toute récente carte CPS2 qui démontre par la même occasion toute l’étendue de sa puissance pour la 2D. A l’écran c’est l’explosion de couleur, les sprites sont énormes et se payent le luxe d’être divinement animés. Bref c’est le perfect et les joueurs approuvent.
Pour les compositions musicales, on a du très bon Capcom : les musiques sont entraînantes et collent bien aux décors associés. Les bruitages sont magnifiques et retranscrivent bien la puissance et la diversité des coups, les voix en anglais des combattants apportent une identification accrue pour les joueurs occidentaux. Quant aux décors ils constituent l’une des plus grosse innovation de ce jeu : les niveaux destructibles. X-men a en effet introduit des décors interactifs de toute beauté. Dans le niveau de Colossus, on commence sur un pont qui se détériore au fur et à mesure que les adversaires tombent à terre. Au bout d’un moment le pont cède et –patatras- on fait une chute de plusieurs centaines de mètres pour atterrir sur une péniche ou l’on continue le combat de plus belle. Cette trouvaille rendait le jeu ultra impressionnant a regarder et donnait surtout vraiment envie de s’essayer à cette merveille de technologie. wX-Men__Children_Of_The_AtomC’était complètement inédit à l’époque et fut pour beaucoup dans le succès du jeu sur arcade, et sur Saturn l’année suivante.
En restant dans le domaine de l’émerveillement on peut noter les Spéciales de toute beauté, exécutables avec un simple quart de tour avant + 3 boutons de poing. A l’écran, un immense X apparaît, l’animation s’arrête une fraction de seconde, et ensuite le personnage envoie la sauce. Certains personnages comme Cyclope et Wolverines possèdent 2 Spéciales.
Pour ce qui est du système de jeu il est déjà très complet pour l’époque : super saut de trois ou quatre étages, Air combos, Tech. Hit, dash. Tout est là, et tout sort xX-Men__Children_Of_The_Atomfacilement, c’est le gros point fort du jeu : on met une pièce, le jeu démarre et on commence à faire des trucs de fous (parfois sans trop comprendre…).

Au chapitre des points noirs, on peut noter un trop faible nombre de personnages : 10 personnages + 2 boss (le fléau et magnéto), c’est cheap… Surtout vu ce qu’on trouve dans KoF94 sur la borne d’à côté…On voit bien que l’objectif de Capcom était clairement de créer un jeu très simple d’accès, et graphiquement superbe, dans lequel les débutants peuvent s’éclater dés les premières parties. Ce fut pour Capcom une tentative d’attirer de nouveaux joueurs dans les salles d’arcade, des joueurs qui n’avaient1099017017 pas commencé sur Street et qui demandaient plus, en termes de réalisation et de sensations que ce que pouvait apporter la veillissante série Street Fighter dont Super Street Fighter 2 Turbo venait de sortir la même année sur la même carte ; le genre de nouveaux joueurs plus attirés par les resplendissants Tekken et Ridge Racer de l’époque… Echec ou réussite de cette tentative, le constat n’est pas définitif à ce moment là : la baston 2D est encore très lucrative, et est LE genre majeur des jeux vidéos en général et de l’arcade en particulier. Et puis il n’y aurait pas eu autant de suites si l’épisode original n’avait pas été un succès.

NOTE : Akuma est disponible en personnage caché et préfigure déjà ce que pourrait donner le futur X-men VS Street.
NOTE 2 : Apparemment X-men serait le premier jeu à avoir utilisé la technique  » plusieurs sprites pour un même personnage « , pour créer Sentinel. Elle sera reprise ensuite par Gundam Battle Assault et The Rumble Fish 1 et 2.


LA SEQUELLE
Marvel Super Heroes — 1995

marvelsuperFidèle à sa politique, Capcom nous pond la suite de X-men un an après, en 1995. L’effet de surprise est passé, les joueurs sont habitués aux nouveautés de X-men et attendent donc cette suite avec attention. Cet opus, contrairement au premier, jouira d’un portage sur Playstation dans tous les pays, ce qui assurera sa rentabilité. Les 32 bits sont sorties au Japon et la guerre fait rage, personne n’étant départagé, Sega perd donc une exclusivité qui vaut son pesant de cacahuètes.
Une nouvelle fois la grille de sélection est rachitique (10 personnages + 2 boss), surtout pour la suite d’un jeu à succès. Néanmoins, l’avantage c’est qu’il nous offre une sélection entièrement renouvelée : seuls trois personnages ont survécu au dernier épisode (Worlverines, Magneto et Le Fléau), tous les autres sont originaux et attention, on a droit à du lourd. Spiderman, Captain America et Hulk sont disponibles et leurs coups sont retranscris à merveille. On peut noter ici que Capcom s’est relativement mis en danger sur ce jeu puisqu’il a pris les joueurs à contre-pied : Pratiquement tous les personnages du précédent opus n’étant plus disponibles, les joueurs ont du réapprendre a jouer avec et contre de nouveaux venus, ce qui est une façon assez intelligente de renouveler l’intérêt.
Autre originalité : le système de jeu évolue et est maintenant basé sur un ensemble de gemmes de pouvoir wMarvel_Super_Heroes(sortes de power-up) détenus pas les adversaires du mode arcade et qui décuplent vos possibilités. Il faut donc maintenant tenir compte de ces power-ups comme dans un shoot’em up. Chaque gemme de couleur possède un pouvoir : rouge=rapidité accrue, violet=mode armure, vert=reprise de vie, rose=puissance accrue, orange=effets secondaires sur les attaques, bleue=reprise de barre de fury.
Au niveau technique, il faut bien avouer qu’il n’y a pas grand-chose de nouveau par rapport à X-men, si ce n’est l’animation de Hulk qui est de meilleure facture que celle du Fléau (pour comparer deux sprites de la même taille). Les 3 sprites récupérés de X-men n’ont pas été refaits (Magnéto et le Fléau restent donc mal animés).marvelSH
Etant fan de la série Marvel VS, je trouve que ce volet est le moins attirant de tous : pas assez de personnages, pas de nouveauté graphiqueet vraiment trop peu de différences avec l’opus précédent, si ce n’est la nouvelle grille de sélection.

NOTE : Les boss de cet épisode sont Doctor Doom (Fatalis en français) et Thanos.
NOTE 2 : Anita (Darkstalkers) semble être disponible en tant que personnage caché dans cet opus, mais je n’ai pas trouvé de photo pour prouver le code que j’ai trouvé… A vérifier.


L’ARRIVÉE DU TAG BATTLE
X-men VS Street Fighters – 1996

xmenvsstreetEn 1996, Capcom est un gros éditeur, fier du succès de ses jeux d’arcade dans les années passées, il peut se permettre de lancer de nouveaux concepts sur les 32 bits qui resplendissent partout dans le monde et en particulier sur la Playstation qui domine maintenant le marché mondial. C’est cette année là que sort Resident Evil qui deviendra l’ambassadeur du nouveau genre dominant : le survival horror. A cette époque Capcom est toujours dynamique en arcade et nous sort un beau X-men VS Street Fighters, introduisant le système de jeu par équipe que nous connaissons tous.
Le principe est ici de faire s’affronter des personnages célèbres de Street Fighters Alpha et de X-men. Pour cela les combattants de rues sont boostés aux hormones et à l’EPO puisqu’ils sont maintenant capables des même acrobaties que leurs collègues mutant (comme quoi quand on traîne dans la rue, ou au bas des immeubles, on peut faire des rencontres… OK cette blague est pourrie). Leurs techniques spéciales elles aussi ont suivi une cure de vitamines pendant l’hiver : les boules sont démesurées et les flammes de Ken feraient peur à un pompier du Var. Sur CPS2, contrairement à la version Playstation sortie par la suite, on peut échanger à volonté son combattant lors du match, ce qui donne des parties endiablées ou tout est possible et ou les retournements de situation sont fréquents. On peut aussi effectuer des Spéciales à deux avec des manipulations très faciles.xmenvs1
La charte visuelle de la série est ici respectée : c’est coloré, à la limite du flashy, l’animation est fluide (un petit miracle pour l’époque vu qu’il pouvait y avoir jusqu’à 4 sprites détaillés à l’écran). L’ambiance sonore est excellente avec les voix anglaises des X-men et les voix japonaises des Street Fighter, accompagnés par les bruitages dynamiques caractéristiques de chez Capcom. Le principal défaut des précédents opus n’a pas complètement disparu, puisqu’on a droit à 16 personnages ce qui est tout juste respectable à l’époque. Il y a dans cet épisode 3 nouveaux sprites tout beaux tout chauds : Gambit, Rogue alias Malicia et Sabretooth alias Dents de Sabre. Le joueur peut sélectionner son équipe sans contrainte, en revanche les xmenvs3équipes adverses sont indissociables. Elles sont composées comme suit : Cyclope+Ryu, Zangief+Le Fléau, Tornade+Charli, Dhalsim+Sabretooth, Rogue+Chun-li, Bison+Magneto, Gambit+Ken et Wolverines+Cammy. Akuma est à nouveau un personnages caché et Apocalypse est promu boss de l’extrême. Après avoir battu Apocalypse, le combattant de réserve de votre équipe devient votre adversaire lors du combat final qui sera donc un duel. Une façon originale de terminer un mode arcade.
Cet épisode ne sortira pas sur Saturn en France, ce qui signale déjà à cette époque que le marché de l’arcade (et de la Saturn) commence à dépérir en France. La Saturn n’ayant pas trouvé sa place hors du Japon, et X-men VS Street nécessitant une cartouche de RAMxmenvs2 en plus du CD pour tourner, la localisation ne se fera pas et les amateurs de bonne baston se tourneront une fois de plus vers l’import. Sur Playstation, la conversion peut presque être qualifiée de massacre : les animations sont bien inférieures à la version CPS2 et le Tag battle disparaît purement et simplement !!! On peut juste appeler son équipier en tant que striker pour filer un coup de pouce ponctuel ou déclencher les Spéciales à deux. De plus le 50 Hz et les loading n’arrangent rien.
Avec le recul, cet épisode n’apparaît pas comme le meilleur de la série, mais plutôt comme un précurseur, comme le fut Children of The Atom en son temps. Il pose les bases du système de jeu qui sera repris pour les épisodes suivants et constitue une vitrine technologique pour Capcom et son CPS2 qui envoient littéralement balader SNK et son MVS sur Mars au niveau technique.


ILLUSTRATION DU RECYCLAGE A LA CAPCOM
Marvel Super Heroes VS Street Fighters – 1997

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Tout juste un an après X-men VS Street arrive Marvel VS Street. La réutilisation semble ici avoir atteint sont paroxysme et à l’époque on pense bien que la boucle est bouclée avec cet opus. Oulaaaahhh, on se trompait !!! Les nouveautés sont assez peu nombreuses ici. Techniquement, c’est à peu prés identique à l’épisode précédent, mais on dispose maintenant de beaucoup plus de personnages à sélectionner. En effet, 18 personnages + 2 Boss, ça commence à être satisfaisant, d’autant qu’il y a pas mal de personnages cachés. Les décors sont dans l’ensemble assez décevant : il ne s’agit pour la plupart que de retouches des décors du précédent épisode, c’est vraiment dommage de voir un tel degré de fainéantise. De même, aucun nouveau sprite ne fait son apparition…
Les personnages cachés ne sont que des clones des personnages déjà présents, disposant de nouveaux coups ou de capacités propres. Avec quelques bon vieux codes on peut donc sélectionner Evil Sakura, Evil Zangief, Armored Spiderman, Mephisto, US Agent, Shadow Charlie, Gambit, et Norimaru (sur les versions japonaises du jeu seulement). Ce dernier personnage est LE seul sprite nouveau du jeu et n’est disponible que sur les versions japonaises CPS2. Il s’agit d’un Salary Man typiquement japonais, comprenez par-là un employé de bureau standard, basé sur un manga japonais célèbre à cette époque. C’est apparemment pour des raisons de culture différente qu’il ne sera pas disponible en dehors du Japon… Dommage.
Apocalypse reprend du service comme premier boss et Cyber Akuma devient le deuxième boss. Les capacités et les Spéciales de Cyber Akuma sont hallucinants, néanmoins il n’est pas insurmontable, tout comme Apocalypse que l’on peut bouriner à loisir. L’un des gros défauts du jeu est qu’il propose beaucoup trop de clones : Ryu, Ken, Akuma, Dan, Sakura… Ca fait beaucoup de karatékas à mon goût !! Ryu et Ken auraient suffit amplement et les places libérées auraient pu abriter de nouvelles tête (ou disons des tête plus originales).
Cette version n’est intéressante qu’à condition de ne pas posséder la précédente. Il fait vraiment figure de mise à jour plus que de jeu original. Les nouveautés sont trop pauvres pour motiver son achat. En revanche, si vous cherchez un épisode complet avec de nombreux personnages, c’est celui-ci qu’il vous faut (sauf si vous n’aimez pas Ryu et Ken, parce que vous allez en bouffer…). Cet opus a été converti sur Playstation, mais une nouvelle fois, c’est un massacre abominable : animation inférieure et tag battle indisponible vous feront vous abstenir…

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LA RECONQUETE
Marvel VS Capcom – 1998

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Après une cuvée 1997 anémique en nouveautés et en surprises, l’épisode 1998 se devait de sortir du lot. D’autant que le contexte n’est pas très favorable. En effet, en 1998 en arcade c’est Beat Mania, et DDR qui cartonnent. Les jeux de caisses avec leurs superbes bornes dédiées sont de plus en plus beaux, notamment sur la model3 (Scud Race) et la toute dernière Naomi Les temps ont changé : même les joueurs d’arcade réclament des polygones et commencent à cracher sur les pixels. Pourtant l’année 1998 sera un très grand cru de la baston 2D avec des hits du calibre de Street Fighter Alpha3 et KoF 98. Autant vous dire que cette année là il y avait du niveau !!
C’est dans ce contexte que déboule Marvel VS Capcom. Et cette fois-ci Capcom s’est surpassé : il n’y a qu’un quinzaine de personnages disponibles mais la plupart sont tout nouveaux tout beaux. On voit ainsi arriver War Machine, Venom (ahhhhh ce stance de malade), Jin, Megaman, Morrigan, Strider Hiryu et Captain Commando. Jin, Strider et Captain Commando ont même retrouvé une seconde jeunesse grâce à leur participation. Bref, pour le casting, c’est du lourd. Pour la réalisation technique, la CPS2 sort ses tripes et s’en sort encore plutôt bien. A l’écran ça flashe tellement qu’on se croirait dans Smash Bross Melee en 2D. Cet épisode voit arriver l’utilisation des strikers qui viennent vous rendre de menus services lors des rounds. Tout est super nerveux, voire bourrin. D’ailleurs ça a toujours été le principal reprochemarvelvscap1 de cette série à partir de X-men VS Street : l’absence complète de temps mort et la tendance des joueurs à faire du pressing en permanence ont donné à cette série une réputation de jeux bourrins, à réserver aux débutants. Et il faut bien reconnaître que ce n’est pas faux… Mais alors qu’est-ce que c’est bon!
Au niveau de l’enrobage, c’est assez inégal : certaines musiques sont géniales, d’autres anodines, les décors sont beaux dans l’ensemble mais certains sont trop peux animés. De ce point de vue là l’épisode original, X-men : Children Of The Atom est bien supérieur avec ses décors destructibles et ses musiques entraînantes.
La conversion Dreamcast est excellente, avec son mode Cross fever permettant de jouer à 4 par équipes de deux. Bonjours les cris, les rires, et les bleus sur les épaules (si si j’en connais qui tapent pendant les matchs pour reprendre le dessus…….. hé arrêtez de me regarder comme ça, je n’ai pas dis que je le faisais…….. Bon OK j’avoue ça m’est arrivé une fois ou deux…). Cette conversion vaut vraiment le coup, d’autant plus qu’elle est sortie en Europe sur consoles et est donc accessible au plus grand nombre. Fouillez au bas des étagères de votre boutique préférée et vous trouverez peut-être cette perle. C’est LA version qu’il vous faut pour découvrir cette série si vous ne l’avez pas déjà fait : la réalisation n’a pas du tout vieilli, le jeu coûte une bouchée de pain en occasion. Une conversion Playstation est aussi arrivée un peu après, mais elle fut encore plus confidentielle que celle des deux précédents épisodes, le public de la playstation n’étant plus du tout réceptif à la  » deudi » et préférant la  » troidi  » pourtant dégueulasse de l’époque. Période de merde.

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LE CHANT DU SIGNE
Marvel VS Capcom 2 — 2000

marvelvscapcom2Le bug de l’an 2000 ayant épargné Capcom et les salles d’arcade, on a droit cette année là au dernier épisode en date du célèbre mais néanmoins mésestimé cross over Marvel VS. Une fois n’est pas coutume, il aura fallu environ 2 ans entre cet épisode et le précédent, et les nouveautés sont là.
Niveau réalisation technique, c’est maintenant sur Naomi que le soft tourne, et ça se voit au premier coup d’œil : effets de lumière, décors 3D, vitesse d’animation. Fichtre que c’est beau ! El enfoiro, comme c’est rapide ! En revanche coté ambiance c’est la catastrophe, les musiques Jazzy étant vraiment à vomir (attention ceci est mon avis personnel). Un tel choix artistique est vraiment incongru pour un jeu d’arcade, surtout venant de Capcom dont les compositions ont toujours été correctes. Ca a le mérite de dépayser et d’être original… Les décors sont très fins et pour la plupart très beaux, rien à redire de ce point de vue. Personnellement je les trouve très vides, il n’y a pas âme qui vive au bord des stages, on est loin de KoF ou CVS. Un peu dommage, mais ce n’est pas un gros défaut.
Le système de combat lui aussi a évolué. On ne joue plus par équipes de 2 mais par équipes de 3, les deux membres de réserve pouvant être utilisés comme strikers. Lors de la sélection de l’équipe, après avoir choisi un personnage, on doit choisir le type d’aide qu’il vous apporteramarv222 en tant que strikers. Certains font des apparitions assez classiques, mais d’autres ont des propriétés très intéressantes. Jill par exemple peut vous rendre un peu de vie avec une herbe verte en provenance de Racoon City, d’autres peuvent choper les adversaires, et d’autres encore vous servent de boucliers vivants. Notez que lorsqu’un personnage est appelé comme striker, s’il se fait toucher par les attaques adverses, sa vie descendra à la même vitesse que s’il était dirigé par le joueur. Une arme à double tranchant donc.
Il est possible de débloquer les modes extra des personnages pour disposer de coups et de couleurs différents, grâce à des points que l’on cumule en VS ou lorsque l’on fini le mode arcade.marv2a Au Japon les versions Naomi et Dreamcast étaient complémentaires. Il fallait obligatoirement jouer aux deux pour pouvoir débloquer tous les personnages, certains étant exclusif à l’arcade, d’autres à la Dream. Une façon assez intelligente mais artificielle de remplir les salles d’arcade.
Dans cet opus on est gâté côté choix de combattants avec plusieurs dizaines de gars en collant ou en kimono qui vous attendent pour mettre des pâtées à vos amis ou à l’ordi. On note l’apparition de nombreux nouveaux personnages comme Cable, Marrow, Amingo (un cactus très intéressant a jouer), Ruby Heart (une pirate ressemblant à Lady Oscar), Servbot (Megaman Legends), Sonson (Son Son), marv2222Tron Bonne (Megaman Legends) et la dernière mais non des moindres : Jill (Resident Evil). Cet épisode fait figure de Dream Match que tout le monde attendait, et il remplit très bien sont rôle. TOUS les personnages de la série sont présents et de nouveaux personnages assez jouissifs apparaissent, bref, ce jeu est bon. Personnellement je trouve qu’il n’a pas le charme de Marvel VS Capcom, mais c’est parce que j’ai une histoire particulière avec cet épisode précis…
Sur Dreamcast Pal, le jeu contient tous les personnages déblocages, pas besoin d’aller à la salle d’arcade (et de toute façon déjà à cette époque il fallait avoir le goût du voyage et des économies pour trouver une salle d’arcade). Plus tard, des versions PS2 et Xbox marv22sortiront mais en exemplaires assez limités. Le succès de ces conversions sera tout relatif vu qu’en face il y a les adaptations en 3D des aventures cinématographiques Spiderman et X-men. Le public les préférera au jeu de Capcom qui passe pour has been avec sa 2D made in Super Nintendo. En attendant, ces jeux 3D médiocres garnissent le bas des étagères des super marchés et des Micromania alors que les versions Capcom sont introuvables (sauf aux bonnes adresses). Ce n’est certes pas un gage de succès ou même de qualité, mais ça prouve que la revente de ce jeu a été très faible, ce qui veut dire qu’il a satisfait ses acheteurs. Et c’est bien là ce que l’on veut d’un jeu.


L’AVENIR

A l’heure actuelle, Capcom ne semble plus posséder la licence Marvel. Vu le tas de films à super héros Marvel qui sortent depuis quelques années (environ 2 par an) et tout le marchandising à côté, la licence doit se négocier à prix d’or. De toute façon, Capcom semble avoir définitivement retiré ses billes de l’arcade. J’aimerais simplement qu’ils nous gratifient d’une petite compil’ de la trempe de Street Fighter Alpha Anthology, pour que tout le monde puisse redécouvrir cette grande série d’arcade des années 90. Rien que de penser à ce que pourrait donner une version arcade perfect de X-men : Children Of The Atom sur PS2, je bave sur mon clavier. En attendant que mon rêve se réalise (et que la bave s’évapore de mon clavier), je retourne me faire une bonne petite partie de Marvel VS Capcom sur ma vieille Dreamcast !!! Et je vous invite à en faire autant.

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Rédacteur: le_prog
Mise en page: Wovou