Hebus a écrit :Si la FDA comme l'AFSSAPS, enfin l'ANSM désormais n'avaient pour seule vocation que l'interet du patient ton point serait juste seulement c'est très loin d’être le cas.
Sauf que...quand bien même tu aurais raison (et moi-même ne me fait aucune illusion quant à eux) c'est dans le cas présent un argument Chewbacca.
Que ce soit pour des raisons "louables" ou agissant par pur intérêt vis-à-vis du lobby pharmaceutique et étant d'une mauvaise foi monumentale sur l'affaire, si on s'en tient strictement aux fiats sans aucun parti pris ni pour l'un ni pour l'autre la FDA a sur ce coup-là fait son boulot. Rien de moins.
Oui la FDA a fait son boulot, je ne pense pas avoir dit le contraire. Par contre elle aurait pu s'intéresser d'un peu plus près aux "experimentations" de Woodruff, qui malgré un protocole très peu académique montrait des résultats encourageants. Chose rare, l'Affsaps a récemment autorisé le Baclofène pour traiter les alcooliques alors que ça résulte des essais d'un toubib sur lui même et de quelques prescriptions illégales, c'est un signe d'ouverture plutot encourageant au moins en France.
Dans Dallas Buyer's Club, l'AZT traine de belles casseroles après que le labo ait essayé de l'imposer en traitement contre le cancer sans succès, puis réussi à l'imposer comme médicament officiel mais surtout unique de lutte contre le Sida, à grands coups de lobbying auprès de la FDA, alors que son rapport bénéfice/risque est assez loin d’être positif. Moins encore avec les doses énormes qui étaient utilisées à l'époque, surtout en regard du prix de vente.
Le film le dit lui-même à la fin: l'AZT a, à faible dose, un intérêt thérapeutique.
On a depuis trouvé de meilleures solution, fort heureusement, mais comme tu le dis toi-même, le contexte n'était pas le même à l'époque (les années 80).
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L'AZT à faible dose est encore aujourd'hui l'une des trois molécules utilisées en tri thérapie. Seulement à l'époque et pour justifier du prix scandaleux que demandait le labo, la dose était beaucoup plus importante voire trop importante. C'est d'ailleurs ce qui a conduit à la naissance d'Act Up, en guerre contre ce labo.
Hebus a écrit :
Sauf que ça, c'est ce qui ressort du film quand on en reste au premier stade de lecture, bien évidemment.
la réalité est moins simple: d'un côté, tu as la FDA certes complètement pieds et poings liés aux grand groupes pharma, mais même si à sa manière Woodrof apporte une solution, il n'en reste pas moins qu'il fait ça par business (on est membre du Dallas Buyers Club en payant 400$/mois, ça n'est quand même pas rien, encore moins dans les 80's, et dans le film il envoie clairement bouler un candidat parce qu'il n'avait pas les sous !). Et qu'il propose des médocs dont l'innocuité est quand même sujette à caution; même s'il les teste sur lui-même, ça reste bien insuffisant pour garantir que c'est sans dangers quand on sort du carde du pur complément alimentaire et que l'on touche à des produits encore expérimentaux.
Je ne connaissais pas cette histoire avant le film, mais j'ai vite compris que Woodruff était un dealer qui s'était trouvé un nouveau créneau, de ce point de vue j'ai le sentiment que le film est juste, même si on le sent très hésitant sur le visage à montrer du personnage, entre héros et dealer de bas étage. Il y a sans doute un peu de consensus dans ce choix pour ne froisser personne.