Outrun 2

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Année de sortie : 2003
Genre : Course
Développeur : Sega
Système : Chihiro
Testeur : Arngrim
Testé le 1er Mai 2004

Outrun 2 est la suite directe du mythique Outrun d’AM2 sorti en 1986, celui là même qui a contribué à la légende de Sega dans le domaine des courses automobiles en 2D avec, entre autres, Rad Mobile et Super Monaco GP, et qui s’est vu converti sur un nombre impressionnant de consoles. Si Outrun est aussi mythique c’est d’abord du au fait qu’il était le premier jeu de voiture à simuler la profondeur grâce aux zooms des sprites, technique qui avait déjà fait ses preuves avec Space Harrier et Hang On, mais aussi surtout pour son ambiance unique. En effet Outrun proposait de parcourir diverses contrées au choix, au volant d’une Ferrari Testarossa en pleine circulation routière, avec une musique au choix et tout cela accompagné d’une jolie blonde sur le siège passager, bref le rêve. Les signes particuliers de Outrun se devaient être présents sur son vrai successeur, Outrun 2, afin de restituer la magie sans pour autant se reposer uniquement sur ça.


Outrun premier du nom (1986)

Que le monde est beau…

Comme c’est souvent le cas chez Sega en arcade, ce nouveau titre est l’opportunité de mettre une petite claque coté technique. Quatrième jeu Sega tournant sur Chihiro (système basé sur le hardware de la Xbox) il montre une fois de plus la maîtrise de Sega sur ce système après de superbes House of the Dead 3 et Virtua Cop 3. Bref, les Ferrari sont superbement modélisées et très détaillées, elles font tout simplement honneur à leur modèle. Les décors sont également sublimes, super détaillés et s’étalent à perte de vue. Ils sont tous différents et variés mais restent dans tout les cas sublimes. Les effets dus aux conditions météo ainsi que d’autres tels que les reflets de l’eau sont magnifiques et renforcent les ambiances propres à chaque piste. Tout cela serait bien évidemment futile si l’animation ne suivait pas, mais là aucun reproche à faire bien au contraire, le jeu est très rapide, fluide et ne connaît aucun ralentissement quels que soit la densité de la circulation ou le parcours. A noter également les transitions entre les différents décors qui sont superbes et saisissantes et très bien pensées. Les véhicules de la circulation bien que ne bénéficiant pas autant de soin que les Ferrari sont de très bonne facture et ont bénéficié de beaucoup de soin puisque par exemple leurs clignotants s’allument lorsqu’ils s’apprêtent à changer de file. Le jeu fourmille de détails de ce type tel que votre accompagnatrice qui vous tapera si vous commettez un accident. Bref, un jeu haut de gamme d’un point de vue technique, fidèle à la politique de Sega en arcade.

Un homme, deux femmes, trois possibilités…

Penchons nous maintenant sur ce que propose le jeu aux joueurs. A l’inverse de son prédécesseur qui ne proposait qu’une voiture, ici on a le choix parmi huit Ferrari, la F50, la Dino 246 GTS, la Testarossa, et la Enzo Ferrari, puis en appuyant sur « change view » on a accès à la 360 Spider, la 365 GTS/4, la 288 GTO et la F40. Celles-ci correspondent à différents profils de conducteurs, du débutant au confirmé. En mode solo il est également possible de choisir la couleur en maintenant appuyé le frein et en agissant sur le levier de vitesse. Ensuite le joueur est amené à choisir entre une boite automatique ou manuelle (alors que dans le premier opus il n’y avait qu’une pseudo transmission à deux rapports). Une fois tout cela fait, le joueur doit choisir à l’instar du premier opus la musique qui va l’accompagner durant le trajet. Cette fois le choix s’étend à sept musiques, dont les trois originels remixées. Il est d’ailleurs possible d’entendre des extraits des musiques sur le site officiel. Ajouter à tout cela la possibilité pendant la course de choisir parmi trois vues, une extérieure classique, une intérieure avec le capot et une au ras du sol, et vous connaissez toutes les options du jeu.

Mais passons sur un point plus important du jeu, les modes de jeu. En effet, cet opus propose trois modes de jeu. Le premier mode baptisé tout simplement « Outrun Mode », avec Alberto au volant et en compagnie de la charmante Jennifer, reprend le principe du premier Outrun. En effet, il faut savoir que dans Outrun il n’est pas question de circuits ni de tours, mais de pistes. En effet, le joueur devra finir cinq pistes à la suite. A la fin de chacune des quatre premières pistes, le joueur se verra confronté à un embranchement qui lui laisse le choix entre deux pistes. Une fois le chemin décidé il entre dans une sorte de section de transition qui le mène à la piste suivante, le joueur gardant toujours le contrôle de son véhicule durant cette phase. Tout cela nous fait quinze pistes différentes et cinq points d’arrivé possibles et autant de fins différentes. Ces pistes sont de difficultés différentes, sachant que plus on va à gauche plus les pistes sont censées être faciles et plus on va vers la droite plus les pistes sont censées être dures. Notez toutefois l’utilisation du mot « censées » car bizarrement certaines se trouvent être plus ardues qu’elles ne devraient l’être, comme « Coniferous Forest » par exemple. Ainsi, le but est donc de boucler ces pistes le plus rapidement possible et ce malgré la circulation et en franchissant les points de contrôle situé à chaque début de piste dans le temps imparti, tout ce qu’il y a de plus classique.

Le deuxième mode, le « Heart Attack Mode », toujours avec Alberto au volant mais cette fois ci accompagné de la mignonne Clarissa, constitue le véritable challenge du jeu. Celui-ci reprend grosso modo le principe du « Outrun Mode » mais ajoute du piment, en effet Clarissa pendant le trajet vous lancera des défis. Ceux ci sont à réaliser une section bien définie de la piste, et à la fin de la section le joueur se voit attribuer une note (parmi AAA, AA, A, B, C, D et E). Ainsi, plus le joueur assure lors de ces défis, plus il gagne de cœurs, cependant, s’il cogne contre une voiture, a un accident ou bien fait du hors piste il perd ces précieux cœurs. Les défis consistent en majorité à dépasser le maximum de voitures ou bien à déraper un maximum dans les virages.

Cependant, en donnant pleinement satisfaction à Clarissa (toujours à propos des défis, on est bien d’accord) et donc en ayant des bonnes notes on accède à des requêtes spéciales de différente catégorie selon des conditions particulières à remplir (mais non indiquées dans le jeu). Ces requêtes sont variées et vont de passer un virage en roulant sur la partie rouge ou bleue de la route (correspondant à l’intérieur ou l’extérieur du virage), renverser les plots dans un virage (ceux ci décrivant la trajectoire parfaite pour passer le virage), de ne pas se cogner ou bien encore de zigzaguer entre les voitures (qui sont pour l’occasion reliée par un trait jaune sur lequel se trouve un cœur). D’ailleurs pour certaines de ces requêtes, la circulation disparaît au préalable afin de ne pas gêner le joueur (imaginez vous faire l’intérieur du virage alors que des voitures s’y trouvent, impossible bien sur). Au bout des cinq sections on assiste donc à la fin et on se voit attribuer une note finale et le nombre final de cœurs, fin qui au passage est malheureusement la même quels que soit le point d’arrivé ou la note finale, mais bon, l’intérêt de ce mode réside essentiellement dans la chasse aux records.

Le dernier mode quant à lui est le « Time Attack Mode » avec cette fois-ci à bord de la voiture…….. Alberto uniquement (vous avez cru quoi ?). Ce mode n’est plus vraiment à présenter, toujours basé sur le « Outrun Mode », il s’agira de faire le meilleur temps possible sur une route sans circulation où seul le fantôme du meilleur temps viendra vous narguer. L’autre changement par rapport aux autres modes est que le joueur décidera avant de commencer son point d’arrivée, sinon la mise en place d’un fantôme aurait été impossible. Cependant les points de contrôle sont toujours de rigueur. Ce mode est clairement pour les férus des Time Attack et au cas où les temps sur la borne ne seraient guère stimulants à cause d’un éventuel manque de participants intéressants dessus, il sera toujours possible de se mesurer aux meilleurs mondiaux qui auront prit la peine d’ajouter leurs temps au classement international grâce au mot de passe donné à la fin du trajet.

Et finalement à tous ces modes s’ajoute le mode « Versus », qui est le mode multijoueurs. Celui-ci est calqué sur le « Outrun Mode », avec 4 participants et où la subtilité réside dans la possibilité du leader à l’approche de l’embranchement des sections de choisir le trajet que vont prendre tous les concurrents, vu que tout les participants doivent emprunter le même parcours. Ce choix peut se révéler stratégique pour peu qu’on connaisse les sections les moins appréciées de vos concurrents et dans lesquelles vous excellez. Le gagnant étant celui qui finit premier la course (entendez par-là celui qui fini premier à la section cinq) ou bien celui qui est en tête à la fin du temps imparti, bref tout ce qu’il y a de plus classique et efficace

Chouchou, les freins donnent du mou…

Abordons finalement le sujet décisif, celui qui décidera si Outrun 2 est finalement un bon jeu ou non, la jouabilité. Sujet d’autant plus important lorsqu’on connaît à quel point les jeux d’arcade Sega tels que les magnifiques Daytona USA 1&2, Scud Race ou bien Sega Rally ont contribué à l’excellente réputation de leur développeur dans ce domaine. Et bien autant le dire de suite, Outrun 2 fait honneur à cette réputation, ceci avec une jouabilité purement arcade qui renoue avec l’esprit des jeux sus cités et ce malgré les récents Initial D de Sega un poil plus orienté simulation (mais avec une jouabilité tout aussi bonne dans son genre). Ainsi la clé de cette jouabilité est le dérapage, comme seul Sega sait en faire, totalement jouissifs, instinctifs et purement arcade, des longs dérapages nerveux dans lesquels il faut contrôler sa voiture sous peine de partir en tête à queue ou bien de heurter une autre voiture. Pour ce faire, il suffit de relâcher l’accélérateur et appuyer brièvement sur la pédale de frein juste avant de tourner le volant et de ré-appuyer sur l’accélérateur, la voiture se mettra donc à déraper dans la direction du coup de volant. Ceci est également possible en rétrogradant et en repassant très rapidement à la vitesse supérieure juste avant de tourner le volant. Bien évidemment tout ceci sera plus ou moins difficile selon la voiture choisie, plus cette dernière étant puissante, plus elle sera capricieuse lors des dérapages. Mais la principale difficulté d’un dérapage n’est pas d’en faire un, mais de l’arrêter correctement en contre-braquant de manière adéquate ou bien en l’enchaînant par un autre dérapage dans le cas où un autre virage serré se présenterait juste après. Sinon en ligne droite la voiture réagit à la moindre sollicitation, condition nécessaire afin de se faufiler rapidement dans la circulation parfois assez dense. Bref, le style est totalement orienté arcade, purement dans le style Sega et comblera ceux qui se sentaient oubliés depuis Daytona 2.

Legends don’t die. They get better!

Bref, Outrun 2 est une réussite à tous les points de vue. Déjà en tant que suite du mythique Outrun dont il a su conserver toute l’essence et l’atmosphère sans les dénaturer une seule seconde. On y retrouve donc tous les éléments qui ont contribué à sa légende (mis à part le fameux « off road trick » qui était quasi-impossible à implémenter du fait que le jeu est en 3D et qui de plus ne se révèle pas être une grande perte bien au contraire). Mais Outrun 2 est également une réussite en tant que jeu à part entière, ne reposant pas uniquement sur un nom prestigieux, il est doté d’une réalisation, d’un intérêt, d’une jouabilité et d’un fun sans failles. Bref, si vous êtes fan des jeux automobiles arcade Sega et que vous avez une borne Outrun 2 pas loin de chez vous je ne peux que vous conseiller de vous y rendre rapidement pour y glisser des pièces.


Testeur: Arngrim
Mise en page: WoVou