Parodius – Parodius Da !

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Nom : Parodius (Parodius Da !)
Genre :
Shoot’em up
Support :
Cartouche
Sortie :
1992
Développeur :
Palcom
Editeur :
Konami
Testé sur :
Game Boy
Dispo aussi sur :
A peu prĂšs tout ce qui existe comme support jusqu’à la gĂ©nĂ©ration 32bits et sur PSP
Testeur :
WellcooK
Testé en mars 2007

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En replongeant le nez dans ma ludothĂšque, je suis tombĂ© sur ma toute premiĂšre console, qui n’est autre qu’une Game Boy de premiĂšre gĂ©nĂ©ration, ainsi que toute la pile de jeux que j’avais achetĂ©s pour nourrir son port cartouche. Mine de rien, j’en ai une jolie collection! Mais surtout, vu que c’est la seule console que j’ai possĂ©dĂ©e pendant de nombreuses annĂ©es, je me suis du coup retrouvĂ© Ă  acheter certains jeux qu’il Ă©tait plutĂŽt incroyable de voir portĂ© sur ce support. J’ai donc dĂ©cidĂ© de vous entraĂźner avec moi dans un voyage pour dĂ©couvrir « les adaptations de jeu les plus improbables que l’on ait pu trouver ». Mesdames et messieurs les passagers, embarquement immĂ©diat!

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Pour la premiĂšre Ă©tape de ce voyage, j’ai dĂ©cidĂ© de vous parler de Parodius sur Game Boy. Tous les vieux joueurs connaissent la sĂ©rie mythique de Konami qui a envahi quasiment tous les supports existants. Pour les plus jeunes, rappelons toutefois qu’il s’agit d’une sĂ©rie de jeux de shoot qui reprend les mĂ©caniques et le gameplay de Gradius, en les transposant dans un univers complĂštement loufoque et dĂ©lirant, dans lequel on se retrouve assailli par divers animaux volants nous tirant dessus et confrontĂ© Ă  quelques boss aussi improbables qu’une danseuse de french cancan qui essaye de nous Ă©craser avec ses talons. Oui, c’est du grand n’importe quoi, mais c’est cette alchimie gĂ©niale entre shoot’em up stressant et univers dĂ©lirant qui rend ce jeu aussi magique.

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Adapter un jeu sur la Game Boy de premiĂšre gĂ©nĂ©ration est toujours un dĂ©fi pour les dĂ©veloppeurs, dĂ©fi qui demande parfois de faire certains choix dĂ©terminants. Dans le cas de Parodius, les dĂ©veloppeurs de Palcom ont choisi l’orientation la plus judicieuse : celui de retranscrire les sensations de jeu avant toute autre considĂ©ration, en tenant compte des limites du hardware. Pas de fioriture, que du plaisir, telle est la philosophie de ce portage. Le jeu est ainsi trĂšs dĂ©pouillĂ© : pas d’introduction, pas d’histoire, et appuyer sur start nous lance presque directement dans le feu de l’action. Un plaisir vraiment « old-school » dans la plus pure tradition.

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Le menu d’options est trĂšs succinct. A part les rĂ©glages basiques que sont la difficultĂ© ou l’attribution des touches, le seul paramĂštre original et important est celui qui permet de rĂ©gler la cadence de tir. En effet, c’est lui qui va dĂ©finir dans un premier temps votre maniĂšre de jouer. Essayer les diffĂ©rents rĂ©glages pour voir lequel vous convient le mieux est donc une Ă©tape des plus importantes. On peut Ă©galement choisir le niveau par lequel on veut commencer la partie. N’espĂ©rez pas pour autant pouvoir le finir plus rapidement, car le jeu tourne en boucle, et il faudra finir tous les niveaux avant d’atteindre le niveau ultime. Mais le jeu n’a pas de fin, et une fois le challenge relevĂ©, la partie recommence avec un niveau de difficultĂ© plus Ă©levĂ©.

Ensuite, quand le jeu est lancĂ©, on se retrouve face Ă  la possibilitĂ© de choisir entre quatre personnages, dans une interface directement reprise Ă  Gradius. Vous aurez donc le choix entre Vic Viper, cĂ©lĂ©brissime vaisseau de Gradius, Octopus le poulpe, Twin Bee et Pentarou, le pingouin qui s’ennuyait sur sa banquise (hum). Le choix du personnage s’avĂšre dĂ©terminant, car c’est de celui-ci que dĂ©pendront les nouvelles capacitĂ©s auxquelles vous aurez accĂšs en cumulant les upgrades.

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Le gameplay de Parodius est en effet calquĂ© sur celui de Gradius (pour les incultes, rappelons que le nom « Parodius » reprĂ©sente la contraction de « parodie » et de « Gradius »). En dĂ©truisant certains ennemis, ceux-ci libĂšrent des power-ups, qui permettent de progresser dans la barre d’upgrade situĂ©e en bas de l’écran. Plus vous cumulez de power-up, plus vous aurez accĂšs Ă  une upgrade puissante, tout en sachant qu’à chaque upgrade validĂ©e, il faut recommencer Ă  partir de zĂ©ro la collection de power-up afin d’accĂ©der Ă  une nouvelle upgrade. Petit Ă  petit on obtient donc un vaisseau de plus en plus puissant, ce qui va de paire avec une difficultĂ© croissante. Mais il faut savoir qu’à chaque mort, le personnage que vous pilotez se retrouve Ă  nu, sans aucune upgrade, ce qui s’avĂšre mortel dans les passages les plus ardus.

Le gĂ©nie de Parodius tient donc en cette formule : la survie Ă  tout prix. On fait des pieds et des mains pour ne pas mourir, et lorsqu’une boulette perdue dĂ©truit notre personnage, on pleure en essayant dĂ©sespĂ©rĂ©ment d’amĂ©liorer Ă  nouveau notre vaisseau pour pouvoir survivre plus de cinq secondes, tout en rĂ©sistant de toute nos forces Ă  l’envie irrĂ©pressible de balancer la console contre un mur Ă  chaque nouvelle mort. Le jeu est intense, cela ne fait aucun doute.

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Pour les habituĂ©s de la sĂ©rie, les limitations liĂ©es Ă  la Game Boy sautent assez vite aux yeux. Ainsi, la taille rĂ©duite de l’écran fait que les ennemis ne restent en gĂ©nĂ©ral affichĂ©s que peu de temps. Les personnages et les ennemis sont plus gros que ce que l’on a l’habitude de voir. Les dĂ©cors sont quasi inexistants, et quand ils sont prĂ©sents ils utilisent uniquement la teinte la plus claire des quatre niveaux de gris de l’écran de la Game Boy. En opposition, les sprites et les bordures de dĂ©cors utilisent les teintes les plus foncĂ©es. Enfin, les modules que l’on peut obtenir pour notre personnage Ă  travers les upgrades sont limitĂ©s Ă  deux.

Il ne faut pas pour autant hurler Ă  la trahison. Ces quelques concessions ont le mĂ©rite de nous offrir un jeu fluide et trĂšs lisible, pour lequel on peut rarement blĂąmer la console quand on meurt (comme le ferait tout bon Vaysse qui se respecte), mais plutĂŽt le manque d’attention ou encore la difficultĂ© vraiment corsĂ©e sur les derniers niveaux, dans la plus pure tradition des shoots Konami. Non seulement le jeu tient la route, mais en plus on retrouve tous les Ă©lĂ©ments caractĂ©ristiques d’un Parodius: les ennemis mignons et/ou bizarres, les boss de milieu et de fin de niveau Ă©normes et Ă©tranges, comme la danseuses Ă©voquĂ©e plus haut ou encore le pingouin gĂ©ant qui balance ses rejetons, ou le bateau Ă  tĂȘte de chat. Il y a aussi ces passages oĂč l’écran se dĂ©place verticalement avec notre personnage en tournant en boucle (ce n’est pas facile Ă  dĂ©crire, mais les connaisseurs comprendront). MĂȘme les thĂšmes musicaux ont Ă©tĂ© repris, et on les reconnaĂźt dĂšs les premiĂšres notes. On ressent avec plaisir cette sensation de surpuissance quand on a rĂ©ussi Ă  amĂ©liorer notre personnage jusqu’au bout, et cette sensation d’ĂȘtre une nullitĂ© quand on doit repartir avec un vaisseau dĂ©nudĂ©. Bref, tous les Ă©lĂ©ments, toutes les sensations qui font un Parodius sont lĂ  tout au long des huit niveaux qui constituent le jeu, et c’est bien lĂ  le principal.

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Il faut donc prendre ce Parodius pour ce qu’il est. PlutĂŽt que de vouloir Ă  tout prix reproduire une nouvelle copie conforme de Parodius, les dĂ©veloppeurs de Palcom ont pris en considĂ©ration le support sur lequel le jeu allait tourner, et ont fait en consĂ©quence un certain nombre de choix qui s’avĂšrent judicieux. Ce Parodius lĂ  n’est vraiment pas comme les autres, mais malgrĂ© tout il arrive Ă  restituer les sensations de la sĂ©rie de Konami, et c’est bien lĂ  l’essentiel. Palcom nous offre ainsi sans aucun doute l’un des meilleurs jeux du genre sur la premiĂšre portable de Nintendo.


WellcooK