

Année de sortie : 1994 |
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Aero Fighters (Sonic Wings), sortit en 1992 en arcade, avait eu un grand succĂšs mĂ©ritĂ© en salle au Japon et une rentrĂ©e dâargent bien venue pour la sociĂ©tĂ© Video System. Câest donc tout naturellement quâest lancĂ© le dĂ©veloppement de sa suite, Aero Fighters 2 (Sonic Wings 2). Le premier Ă©pisode tournait en affichage vertical (3/4) sur PCB, mais ce deuxiĂšme Ă©pisode tournera en affichage horizontal (4/3) sur Neo.Geo MVS, un choix qui ne plaira pas Ă Shin Nakamura le dĂ©veloppeur en chef du premier opus qui dĂ©missionnera de Video System pour aller fonder la sociĂ©tĂ© Psikyo et ainsi developper sa «suite non officielle» de son Aero Fighters : Sengoku Ace (Samurai Aces) en affichage vertical bien sur.
Aero Fighters 2 qui sort en 1994, sans Shin Nakamura aux commandes et en affichage horizontal, bon shoot digne successeur du premier opus ou grosse déception ?
Le systĂšme Ă cartouche Neo.Geo MVS ne permet pas lâaffichage des jeux en position verticale. Video System ayant choisit ce support pour la suite dâAero Fighters –qui fait donc le bonheur de SNK ravi de voir une licence connue de lâarcade sur son systĂšme–, Aero Fighters 2 est donc un shoot Ă scrolling vertical en position horizontal. Le gameplay sâen trouve donc forcĂ©ment changĂ©. Fini par exemple les avions dĂ©boulant Ă grande vitesse sur notre petit piou-piou comme câĂ©tait le cas dans Aero Fighters premier du nom. Le fait de ne pas pouvoir les voir venir de trĂšs haut, ces avions kamikazes ne sont plus prĂ©sents.
Mais Aero Fighters garde tout de mĂȘme un lien de parentĂ© assez fort avec le premier opus malgrĂ© lâabsence de Shin Nakamura dans le staff. Beaucoup de sprites sont semblables, et quelques clins dâĆil viennent ponctuer le jeu comme le boss du stage 2 dâAero Fighters 1 quâon retrouve Ă la fin du stage 1 qui vient sâemboĂźter dans une nouvelle machine.
Aero Fighters 2 se joue avec deux boutons : A pour tirer et B pour lacher une mĂ©ga bombe, rien dâoriginal. 8 vaisseaux sont disponibles avec diffĂ©rentes caracteristiques chacun: puissance du tir et de la bombe et vitesse. C’est finalement cette derniĂšre caractĂ©ristique, la vitesse, qui est la plus importante tant les boules arrivent vite dans certains passages ce qui demande un avion qui se dĂ©place en un quart de tour. Certains avions Ă©tant bien trop lent, il vaut mieux Ă©viter de les prendre comme le A-10, trĂšs puissant mais aussi bien lent. Les avions prĂ©fĂ©rĂ©s des joueurs sont le F-14 et le F-15.
Aero Fighters 2 nous fait faire un tour du monde au travers de dix stages (dont deux stages bonus), en passant par New York ou lâon survole la statue de la libertĂ© (quâon peut tirer dessus !) et Paris et ses monuments. A noter que de nombreux Ă©lements du dĂ©cors peuvent ĂȘtre dĂ©truits, ce qui rapporte des points et quelques-fois des items « power up ».
Graphiquement on ne peut pas dire que le jeu soit beau. Tout est plutĂŽt terne avec des couleurs qui tendent vers le grisĂątre et le marron. Les dĂ©cors ne sont pas non plus rĂ©ussis, le survol de Paris par exemple se faisant sans aucun effet de profondeur. Un rendu visuel assez triste donc, plutĂŽt moche, trĂšs loin des canons du genre sortie la mĂȘme annĂ©e (1994) comme Gunbird de Psikyo.
Quelques passages sortent quand mĂȘme du lot comme le dernier stage Ă lâinspiration Ă©gyptienne, plutĂŽt rĂ©ussi.
Mais la faible qualitĂ© graphique du jeu est compensĂ©e par un gameplay trĂšs solide, digne hĂ©ritier dâAero Fighters 1. Les ennemis envoient leurs tirs par salves successives quâil faut Ă©viter en se plaçant de bonne maniĂšre, un placement aidĂ© par une jouabilitĂ© parfaite ou l’avion rĂ©ponds au doigt et Ă lâĆil, et plus ou moins rapidement suivant l’avion choisi.
Les quatre ou cinq premiers stages sont relativement faciles, les boules Ă©tant en faible nombre. En revanche ça se corse vers la fin ou les boules arrivent de plus en plus vite. Impossible de slalomer, les boules arrivant si vite quâil faut savoir se placer Ă chaque fois au bon endroit en bas de lâĂ©cran, ce qui passe obligatoirement par un apprentissage des patterns de boules. Si la moindre partie de votre vaisseau est touchĂ©e, câest une vie de perdue. Les fans de shoots adeptes des rĂ©cents «manic-shoots» et leurs masques de collisions rĂ©duits sont donc prĂ©venus ; ici, le masque de collision est au format XXL, pour une vitesse des boules trĂšs rapide. Trop rapide peut-ĂȘtre dans les derniers stages, ou la difficultĂ© est vraiment haute. Et câest lĂ que lâĂ©cran en position horizontale gĂȘne vraiment. Dans Aero Fighters 1 les boules arrivaient aussi trĂšs vite mais le fait de les voir arriver de plus haut permettait un timing plus gĂ©nĂ©reux pour se placer. Ici les tirs se font Ă une portĂ©e plus courte, la crise de nerf est pas loin dans les derniers stages avec des boulettes qui arrivent en nombre et Ă grande vitesse. Il va falloir sâaccrocher pour finir Aero Fighters 2 en un crĂ©dit.
A noter pour finir quelques Ă©lĂ©ments folkloriques comme les traductions anglaises ratĂ©es avec par exemple une confusion entre les verbes « fly » (voler) et « fry » (frire). Le design des persos est aussi un peu Ă©trange. On trouve un punk français, un robot, un dauphin… DrĂŽle de casting.
CONCLUSION
LâintĂ©rĂȘt du jeu est un peu gĂąchĂ© par un univers graphique trĂšs terne et une difficultĂ© plutĂŽt mal dosĂ©e. Il existe aussi des shoots au scrolling vertical bien meilleurs sur Neo.Geo MVS comme Strikers 1945 Plus de…Shin Nakamura, dĂ©veloppĂ© bien plus tard. Mais Aero Fighters 2 est tout de mĂȘme un bon shootâem up old-school qui propose un challenge intĂ©ressant aux fans de shoots en manque de jeu.
Wovou
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