Art Of Fighting / Ryuuko no ken – Test 1

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Année de sortie : 1992
Genre : Baston
Développeur : SNK
Système : NeoGeo MVS, AES
Testeur : Omega Kyo
Testé le 20 Avril 2004

L’Invincible Dragon, Ryo Sakazaki, a été entrainé depuis son enfance par son père à la forme mystique du karaté connue sous le nom de Kyorugenryu. Orphelin de mère depuis l’âge de 10 ans, il veille désormais sur sa sœur Yuri.
Le Tigre Furieux, Robert Garcia, fils du multimillionnaire Albert Garcia, a été envoyé pendant son enfance à l’académie impériale pour étudier le karaté KYOKUGENRYU sous la tutelle du père de Ryo, Takuma Sakasaki. A la mort de la mère de Ryo, puis à la disparition mystérieuse de Takuma, Robert s’est occupé du jeune Ryo tout en restant son rival le plus redoutable.
Les années passent et après une période où chacun vécut de son côté, ils se retrouvent pour voler au secours de Yuri, enlevée et retenue prisonnière dans la jungle urbaine de SOUTHTOWN. Réussiront-ils à sauver Yuri et à démasquer l’identité des kidnappeurs ?

Premier chapitre de la grande saga de SOUTHTOWN, le jeu Fatal Fury sorti précédemment se déroulant dans la même ville mais de longues années plus tard, c’est aussi le premier 100 mega shock de la NEO GEO, le jeu le plus « lourd » à cette époque étant World Heroes qui plafonnait à 82 MEGS.
De plus, de l’avis unanime des joueurs et testeurs de l’époque, ce fut le premier jeu de combat qui par la qualité de ses graphismes et son ambiance adulte fit réellement de l’ombre à Street Fighter II en arcade. Ce jeu propulsa, par la même occasion, SNK au panthéon des éditeurs de jeux de combats.


Système de jeu

Comme l’indique l’introduction, le jeu est scénarisé. Ainsi, le mode un joueur ne laisse le choix qu’à seulement 2 personnages qui sont Ryo et Robert. Chacun de son côté, affronte les pires truands de la ville à travers SouthTown glanant des indices par ci par là afin de retrouver Yuri.

Lors des combats , le joueur possède 2 jauges :
– Une barre de vie standard
– Une barre de force psychique qui diminuera en fonction des super attaques utilisées, la puissance de ces dernières variant selon le degré de remplissage de cette jauge.

Les 4 boutons servent dans ce jeu : A pour les coups de poing et B pour les coups de pied
Le C pour un coup fort poing ou pied selon le dernier bouton A ou B appuyé et aux choppes. Lors des sauts, le C permet de faire des sauts en triangle sur le mur pour riposter en coup de pied ou encore de faire un coup de pied arrière après être passer par-dessus la tête de votre adversaire.
Le D sert à provoquer votre adversaire et par la même occasion, diminuer la force mentale de l’adversaire.
A+C : pour un uppercut bas dans l’estomac et B+C pour le low kick.
Pour pouvoir recharger sa barre de force psychique, il suffit de maintenir le bouton A ou B enfoncé.
Il y a aussi la possibilité de faire des petits pas de course en donnant deux petits coups de stick en arrière ou en avant…Ca peut paraître bête de citer cette possibilité mais c’est le premier jeu de combat à le permettre … et ce n’est pas le seul point ou AOF innove !!!

Pour les coups spéciaux, c’est évidemment le même type de manipulation qu’à institué SF2 mais avec quelques subtilités. Par exemple:
– Le délai entre la manip’ au stick et l’appui sur le bouton A détermine la vitesse de la boule de feu…
– La possibilité de détruire les projectiles envoyés par n’importe quel coup…

Tous les 2 combats, un bonus stage se présente. 3 choix se présentent alors au joueur :
– Couper des goulots de bouteilles en appuyant au bon moment permettant d’augmenter sa barre de mentale si réussite.
– Casser des blocs de glace pour augmenter sa barre de vie et enfin l’apprentissage du fameux Haow-Ken, une des arcanes sacrées du Kyogugenryu.
Pour finir, il existe encore une arcane spéciale cachée imparable si contact, quand la barre de mentale est pleine et la barre de vie est à ¾ vide.

Pour le mode 2 joueurs, les autres 6 personnages sont jouables d’emblée, ainsi que les 2 boss à partir d’une sauvegarde du jeu fini soit un total de 10 persos jouables avec comme seul doublet Takuma et Ryo.
Le gameplay est vraiment très diversifié selon les personnages.Par exemple ! Micky le boxeur ne peut pas rebondir sur les murs, John n’a pas de choppe, Lee peut passer sous les projectiles en faisant son « pas de course » et contre attaquer tout aussi sec…..Une mine d’or de diversité !!!

Les graphismes

Les sprites étaient et sont encore de nos jours énormes. Le style graphique choisi est très réaliste, entre la digitalisation et le dessin réaliste. Par exemple, Lee ressemble beaucoup à un sprite digitalisé de part les couleurs choisis.
Le charisme de certains persos est toujours à ce jour immense comme John Crawley, King, Lee et Mr Karaté. Les effets spéciaux resplendissent avec des choix de couleurs très flashy. Les décors sont eux dans le même ton, détaillés, et parfois impressionnants comme le dernier niveau qui restera dans les annales.
Même si tout le jeu se passe dans une même ville, beaucoup d’environnements différents sont passés en revue : un temple japonais, le Mac’s bar, Chinatown, le resto chic, la rue sombre à l’abandon, un porte avion, une usine et enfin un temple sacré.
Les graphismes sont vraiment magnifiques pour l’époque et encore de nos jours agréables même si certains persos ont des positions de bases un peu raides par rapport aux standard actuels comme Robert et Ryo…

L’animation

Encore un point fort du jeu. Art of Fighting fut le premier jeu de combat à démocratiser les zooms selon l’éloignement des personnages, ils donnent un côté très nerveux à l’action.
Compte tenu de la taille des sprites, l’animation est un peu hachée mais très adaptée et renforce même l’intensité des combats. Les personnages sont projetés en arrière après avoir encaissé une grosse attaque, les visages se déforment au cours du combats. Les vêtements explosent lors de certains finish…
Le seul point faible technique du jeu est qu’il ne se déroule que sur un seul plan mais, on n’y fait vraiment pas attention au cours du jeu compte tenu des détails des décors…mais il fallait bien garder une innovation technique pour Ala suite Art of Fighting 2)

Le son

Allez, j’ose: la meilleure ambiance sonore de tous les jeux de combat 2D à ce jour écrasant toutes les productions actuelles. Des musiques de folie comme celles de King, de John ou de Mr Karaté Gym. Des bruitages explosifs lors des coups spéciaux, des impacts, des finish… Des voix digitalisées de toute beauté. Argh ! J’entend encore raisonner dans mes oreilles les fameux Venom Strike et Mega Smash ! Le must !!!!

La durée de vie

Une durée de vie assez courte en solo compte tenu des 2 persos sélectionnables. Elle devient quasi infini à 2 joueurs si on trouve un pôte qui ose s’y plonger….Car c’est quand même un vieux jeu….Mais il est toujours très speed, violent et technique pour les amoureux de l’action pure et dure nécessitant beaucoup de réflexes. Pour l’anecdote : dans la version AES, le mode VS est le mode de jeu par défaut…
La difficulté en solo est élevé mais une fois les quelques points faibles trouvés, les matchs sont homériques. Rien qu’à repenser à un Robert Vs Mr karaté, j’en ai encore des frissons. On pourra aussi noter que les améliorations des 2 persos principaux gagné lors des bonus stage sont réutilisables d’emblée via la mémory card et sont même exportable vers AOF 2/ SNK créateur du Beat’em up RPG ?

Au total

Le Jeu qui confirma dans toute sa grandeur la « SNK différence ». Fatal fury avait amorcé cette tendance avec les changements de plan, 2 joueurs contre l’ordi, les changements météo alors que World Heroes d’ADK n’est qu’un ersatz très sympa de Street Fighter II.
Il a introduit des innovations qui ont marqué les jeux de combats : la jauge de spirit pour les coups spéciaux qui sera décliné à toutes les sauces plus tard( Super SFII, Dragon Ball SNES, KOF 94, X-men ….), la dégradation du corps pendant le combat, les pas de courses, les zooms( même si Pit Fighter les utilisait déjà mais vu la pseudo qualité du jeu….), les sprites énormes, des graphismes très réalistes, une violence monstrueuse dans les coups agrémentée par une bande son de folie.
Eh oui, ce jeu a joué le rôle de pionnier d’énormément de concepts nouveaux dans le monde des jeux de combats. A une époque où SFII stagnait et se faisait juste copier par des concurrents sans génie, SNK, lui, rendait fier les possesseurs de NEO GEO et contribua à la création du « Mythe NEOGEO ».
Qui plus est, ses suites (AOF 2 et AOF Gaiden) n’ont plus du tout la même saveur : des musiques molles parfois « jazzy », des bruitages tout juste moyen et beaucoup moins percutant, un style graphique plus « fin », plus coloré mais beaucoup moins réaliste, … et surtout moins classe ( mais qu’on-t-ils fait à John et Lee…)
A réessayer sans modération, histoire de ressentir le SNK POWAAA dans toute sa grandeur.


Omega Kyo