Art Of Fighting / Ryuuko no ken – Test 2

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Année de sortie : 1992
Genre : Baston
Développeur : SNK
Système : NeoGeo MVS, AES
Testeur : RainMakeR
Testé le 24 Septembre 2004 sur ma borne

1992, alors que Street Fighter 2 écrase la concurrence en arcade, SNK décide de lancer un nouveau jeu de baston Art of Fighting.
Après Fatal Fury qui eut un succès assez mitigé, quel va être le l’impact de cette nouvelle série ?

Parlons tout d’abord de l’ambiance du jeu.

A l’heure actuelle le scénario c’est pas ce qu’on retient en premier, surtout dans un jeu de baston ! En plus celui de AoF est «classique» : Yuri la soeur de Ryo a été enlevée (en même temps c’était un boulot à plein temps de se faire enlever dans les années 80-90 surtout quand on est une femme), Ryo et son pote Robert vont donc tout faire pour la retrouver.

Mais là où AoF fait fort c’est dans la construction de l’histoire. Les matches ne s’enchaînent pas au hasard. Chaque personnage que vous rencontrerez vous guidera dans votre périple jusqu’au boss final. On commence par Todo, on le latte et celui ci vous indique qu’il a entendu que quelqu’un dans un bar serait au courant de toute l’histoire.
Ni une ni deux vous allez dans le bar et demandez des comptes au gars en question. Une fois latté, il vous explique ce qu’il a entendu et ainsi de suite de combat en combat.

C’est aussi ça qui rend ce jeu si unique : chaque combat à une «justification». A noter d’ailleurs que chaque personnage reprend les grands clichés des films de série B des années 70-80. Le japonais kendoka, le gros biker un peu catcheur sur les bords. Un vrai petit film en somme

Et encore je ne vous parle pas de la fin tout bonnement diabolique dans son principe ! (spoiler en fin de test)

Système de jeu

En mode solo seuls 2 personnages sont disponibles : Ryo et Robert.
Ils sont totalement identiques au niveau des coups mis à part Ryo qui fait un multi coup de poing (Zanretsuken) alors que Robert l’effectue avec les pieds (Genei Kyaku)

Même le déroulement de l’histoire est identique.

En fait les seules différences sont au niveau

· du physique des personnages, Ryo est un karatéka de base et Robert un riche aux faux airs de Steven Seagal.
· Dans les cut scènes Ryo est en moto et Robert en voiture qui ressemble à s’y méprendre à une F40 (vive les droits de reproduction).


Conduire une moto en Geta (tong jap) les cheveux au vent ou une magnifique voiture quel dilemme

A 2 joueurs la sélection de personnages est plus grande, vous pourrez en effet jouer avec la totalité des personnages du jeu, même les 2 boss !

Mais revenons en aux fondements du jeu.

Là où Aof innove par rapport à Street Fighter 2 et ses clones c’est dans son gameplay. Pas de combo, le jeu est plus axé tactique et surtout plus basé sur les arts martiaux. En effet aof, comme son nom l’indique est une quête initiatique afin d’apprendre votre art le KYOKUGENRYU.
Point de hadoken dans tous les sens ou de pressing incessant. Ici on joue sérieux, chaque coup spécial (mis à part le dragon punch) coûte de l’énergie psychique et 3 coups suffisent à vider la barre de spirit.
Et alors ? Eh bien sans barre de psy plus de coups spéciaux ! Rajoutez à ça que vous pouvez vider la barre de l’adversaire avec des provocations et lui aussi peut en faire de même, que chaque boule de feu est stopable par un simple coup de poing/pied avec un bon timing et vous comprendrez que les coups spéciaux ne sont pas la clé pour maîtriser ce jeu !

Evidemment ils ne sont pas complètement inutiles vu qu’ils font beaucoup de dégât mêmes s’ils sont parés. Seulement ils sont très longs à préparer !
Dans Aof, il faut calculer chaque mouvement et ne pas se lancer tête baissée dans le combat.

La palette de coup est très bien fournie puiqu’en plus des classiques coup de pied/poing s’ajoute un uppercut, un low kick et même le célèbre coup de pied a 3 angles
C’est quoi un coup de pied 3 angles ? Eh bien pour ceux qui ne seraient pas familier avec les films de Jacky Chan ou les mangas de baston, il s’agit de prendre appui contre un mur et donner un coup de pied en se retournant.

Et oui dans aof on peut s’appuyer contre le bord de l’écran et donner un coup de pied/poing en repartant dans l’autre sens. Et croyez-moi ça sert énormément!

Autre innovation de taille les bonus stages. Ca existait déjà dans SF2 ou encore final fight mais a part ajouter quelques points a votre score ils ne servaient pas plus que ça (c’est aussi pour ça qu’ils ont été supprimés par la suite). Dans aof chaque bonus a son importance

Le 1er vous permet d’augmenter votre barre de spirit, le 2e la vie et le 3e vous permet d’apprendre la méga boule de feu.
Et surtout rien ne vous empêche de faire tout le temps le 1er ou le 2e afin d’avoir un perso plus spiritique ©JCVD ou plus résistant.

Comble du luxe, si vous chargez votre sauvegarde de aof dans aof2, vous récupérerez votre niveau de vie et de spirit !

Dernier détail et non des moindre, aof est LE jeu qui a inventé les furies (juste avant Fatal Fury 2 en fait) mais la encore pour pouvoir la déclencher il vous faudra une barre de spirit à fond, très tre peu de vie, et surtout une incroyable dextérité au Joystick

Les graphismes

Autre point fort du jeu, la taille des sprites est absolument hallucinante, et chaque personnage a un look unique (à part Ryo/Mr Karaté).
Le graphisme est magnifique mais aussi très différent aussi de ce qui se faisait a l’époque. On est très proche d’un rendu photo-réaliste ce qui contraste beaucoup avec l’aspect comics ou mangas de sf2 et ses clones.

Toujours dans ce souci de réalisme les visages des personnages se déforment sous l’impact des coups, et les lunettes de soleil volent après un bon coup de pied sauté.

Les décors sont variés : une rue mal famée, un jardin japonais, un bar… Seul petit bémol, le stage de John qui est une petite repompe de celui de Guile mis à part qu’on a un hélico a la place d’un avion.

L’animation

Attention encore une fois il faut se rappeler qu’on est en 1992, les étapes ne sont pas aussi détaillées que dans un Guilty gear par exemple, et certains coups ne disposent que de 2-3 frames de transition comme le dragon punch.
Mais ne vous y trompez pas elle est largement au-dessus de la moyenne : les sprites sont énormes, bougent sans ralentissement, et le jeu zoom dans tous les sens.
D’ailleurs jouer trop longtemps à Aof peut provoquer des mots de têtes tellement ces zooms sont nombreux

Le son

Les bruitages sont assez « lourd », pour renforcer l’impression de puissance de certains coups. Les digits vocales sont très bonnes et les musiques sont très agréables à écouter.
D’ailleurs si vous tendez bien l’oreille vous reconnaîtrez certains thèmes qui ont été repris plus tard dans les kof notamment.

Interêt du jeu

Je ne vous parlerai pas de la durée vie de ce jeu afin de ne pas ressortir les classiques du genre: à 2 c’est mieux, infinie avec des copains…. Pour vous parler de l’intérêt du jeu en lui-même !

En effet, pourquoi jouer à ce jeu à l’époque actuelle ?
Et bien je vous répondrai pour toutes les qualités citées précédemment. En effet c’est tellement rare de voir une histoire si bien construite et un jeu si technique. Attention technique dans le sens gestion du combat, pas dans le sens enchaînement de combos.
Les graphismes n’ont pas du tout vieillit et grâce à ses sprites énormes et ses zooms on peut dire sans honte que Aof reste dans le peloton de tête des plus beaux jeux de baston 2d.
Donc oui vous pouvez jouer sans honte à ce jeu qui reste même a l’heure actuelle un pur chef d’oeuvre !

Attention le jeu a une jouabilité oldschool, il faudra effectuer les manip assez lentement pour pouvoir sortir un coup spécial

Conclusion

Art of Fighting est le jeu qui a lancé LE mythe SNK, il fait partie de ses grands jeux qui ont marques de leur empreinte le jeu vidéo. Et c’est aussi grâce à toutes ses qualités que la neogeo s’est imposée comme la Rolls des consoles. Un hit à découvrir ou rédécouvrir de toute urgence.

Pour plus d’informations notamment sur les commandes de jeu n’hésitez pas à consulter le test de Omega Kyo.


SPOILER

Si vous l’avez pas remarque, King est en fait une femme. Comment s’en rendre compte ? tout simplement en l’achevant avec un coup spécial

Comme je vous le disais, là où l’histoire est diaboliquement bien construite c’est quand vous arrivez à terminer le jeu.
Alors que vous croyez avoir fini le jeu et que vous allez enfin connaître l’identité du kidnappeur Yuri intervient

To be continued… aaaaaaaaaaaargh va falloir acheter le 2 maintenant.
Si ça c’est pas du suspens et une fin originale (je dirai même géniale).


RainMakeR