Mortal Kombat

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MK

Attention ce dossier contient des images assez explicites. Bien sûr ça reste un jeu vidéo mais si vous êtes assez sensibles, ou tout simplement jeune, veuillez éviter de regarder les images ^^

Introduction : la saga Mortal Kombat

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Ed Boon et John Tobias, créateurs de la série Mortal Kombat

Tout commence en 1992, suite au raz de marée Street Fighter 2. De nombreux éditeurs, sentant le bon filon, décident de créer leur clone du hit de CAPCOM. Tous ne connaîtront pas le succès mais dans ce lot de jeux de combat, Mortal Kombat (MK), créé par Ed Boon et John Tobias pour Midway, fait une apparition remarquée. Certainement parce que Midway a développé son jeu avec une approche très différentes de celle de SFII : les personnages sont digitalisés, la violence omniprésente et surtout le jeu propose les désormais célèbre fatalités. MK est un jeu qui a souvent provoqué la polémique, mais au-delà du fait de l’aimer ou non, force est de constater qu’il est un des derniers dinosaures de l’âge d’or de l’arcade qui continue d’exister à ce jour.

MK un jeu « réaliste » ?

Midway a tout de suite voulu se démarquer de la concurrence. Il faut dire que pour se faire une place au soleil il fallait miser sur quelque chose de vraiment original. Et pour cela les développeurs ont choisi la violence et le réalisme ! Attention, certains esprits chagrins vont s’étonner de me voir qualifier de réaliste un jeu où l’on peut lancer des boules de feu, mais laissez-moi vous expliquer ce que j’entends par « réaliste ». Tout d’abord parlons de l’aspect graphique du jeu. A la place de personnages dessinés, ici nous avons des acteurs digitalisés. C’est-à-dire que l’on a pris de vraies personnes qu’on a photographiées pour créer les divers sprites du jeu. Cet aspect, pour certains, donne un coté plus adulte au jeu et se démarque totalement du style manga. Mais bon, on est dans un jeu vidéo et ce genre de considération n’a pas sa place ici. D’ailleurs il est amusant de relire certains tests d’époque qui considèrent MK supérieur à SF2 sur son seul aspect graphique jugé plus adulte !

Qui dit combat dit blessures et parfois mort. C’est en cela que le jeu est plus fidèle à la réalité que ses contemporains. Evidemment, je n’ai jamais réussi à arracher une colonne vertébrale à mains nues, mais il est bon de rappeler qu’un combat ne se finit pas toujours dans la joie et la bonne humeur. Un combat c’est violent, sanglant et ça peut même se révéler mortel (ne faites pas ça chez vous …).

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De même, le jeu pourrait presque passer pour un RPG tant l’univers et les personnages sont riches. Ceci tend à crédibiliser l’ensemble et le rendre plus vivant. On n’est pas face à de pauvres clampins qui se retrouvent pour se bagarrer, mais des gens avec des motivations et objectifs différents. Chaque personnage a ses affinités/rivalités avec les autres, mais en plus chacun a un alignement : bon, méchant ou neutre. La dure réalité de la vie est ainsi reflétée : le monde n’est pas tout rose ! La storyline du jeu dans son ensemble est elle aussi assez conséquente. Bien évidemment, cela n’apparaît pas dans les premiers épisodes, d’autant que pour bien des joueurs les scenarii dans les jeux de baston ne servent à rien. Néanmoins, je vous conseille de vous y attarder car elle est vraiment intéressante et étirée dans le temps (plusieurs millions d’années). Certains passages de l’histoire ont du être re-écrits au fur et à mesure des épisodes, mais heureusement on n’atteint pas dans ce domaine l’ampleur du massacre perpétré sur la saga des Street Fighter.

Le gameplay

Toujours dans le souci de se différencier de Street Fighter, Mortal Kombat propose un système de jeu atypique puisque la garde n’est accessible que par un bouton. Il vous faudra donc oublier vos réflexes sf-iens, mais ce n’est pas si pénalisant que ça à la longue, sinon d’autres jeux comme Virtua Fighter n’auraient pas repris ce principe 🙂 De même les coups spéciaux se font, pour la plupart, sans qu’il y ait besoin d’effectuer de ¼ ou ½ cercles ni mêmes de charges. On tapote le stick dans deux directions assez vite pour sortir un coup. Au fur et à mesures des versions, d’autres boutons sont apparus/disparus, comme le bouton Run du 3 ou celui pour swapper les styles de combat dans l’épisode Deadly Alliance.

Le seul reproche que l’on pourrait faire aux MK en 2d est la trop faible différenciation, au niveau coups, des personnages. En gros tous se jouent de la même manière, seuls les fatalités et coups spéciaux diffèrent. En même temps cela garantit de ne pas en favoriser certains, mais bon du coup on se demande pourquoi choisir un personnage plutôt qu’un autre en dehors de son look. Ce défaut sera partiellement gommé dans MK3 avec des combinaisons différentes pour les combos, mais on est loin d’atteindre la richesse d’un SFII. La solution sera partiellement trouvée avec l’avènement de la 3D : en effet depuis Deadly Alliance, chaque personnage s’est vu attribuer 3 styles de combat. En général 2 à mains nues et un à l’arme blanche. Les coups spéciaux sont toujours présents mais dans la pratique cet ajout de styles n’apporte pas grand-chose : on peut sortir des combos déments en enchaînant les changement de styles, mais la plupart du temps on se cantonne à celui où les combos sortent assez simplement. L’ajout de breakers dans l’épisode Deception est une bénédiction car cela évite de devenir spectateur comme dans la plupart des jeux de baston (comment ça KoF ?). Malheureusement ils sont en nombre limité (3).

En réalité, MK n’a jamais vraiment été un précurseur en matière de gameplay, mis à part pour la garde assignée à un bouton. Midway s’est contenté de reprendre les innovations à la mode, combos, runs, 3d et les adapter à sa sauce. Même le changement de style est repris de Street Fighter Alpha, plus précisément du personnage Gen. Néanmoins, MK a enrichi le principe et l’a surtout appliqué à tous ses personnages. Quand on joue à MK, ce n’est pas forcément pour son système de jeu plutôt basique, c’est surtout pour les petits à-côtés, l’ambiance, et surtout sa violence grand-guignolesque.

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La violence

Comme je l’ai dit un peu plus haut, dans Mortal Kombat tout combattant finit par mourir un jour. Mais cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit puisque Midway, outre le sang qui gicle abondamment à chaque coup de pied ou poing porté, a intégré dans son jeu le célèbre système des fatalités. Concrètement, à la fin du 2e round gagnant, l’adversaire vaincu, au lieu de s’étaler dans un magnifique ralenti que n’aurait pas renié John Woo, est à votre merci. Et c’est là, que les aspects les plus sadiques de l’humain refont surface. Comme dans les jeux du cirque, le joueur se voit proposer un choix cornélien : épargner son adversaire, ou alors le charcuter pour que chacun comprenne qui est le plus fort, ce de différentes manières.

En vrac, vous pourrez :
– Arracher le cœur de votre adversaire. Celui ci continuera d’ailleurs à battre quelques instants.
– Le congeler avant de l’exploser en morceau.
– Lui arracher des membres ou extraire sa colonne vertébrale.
– Le brûler.
– Le déchiqueter.
– L’envoyer dans le décor pour s’y faire trucider de différentes façons.
… et d’autres joyeusetés dans le genre (chaque épisode de MK est livré avec son lot de fatalités originales)

Les épisodes postérieurs à MK1 proposeront des alternatives plus « pacifiques » comme les babalities (transformer l’adversaire en bébé), les animalities (en animal) ou les friendship (le vainqueur fait un petit sketch comique au lieu d’achever son adversaire), mais le jeu reste tout de même violent. Alors qu’à la même époque Mario courait dans son univers où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, jouer à MK fut un vrai choc. Rappelons qu’en ces temps révolus, les jeux vidéo ne faisaient l’objet de quasiment aucune censure et que l’accès au salle d’arcade n’était pas réglementé comme aujourd’hui (interdiction au – de 16 ans pas toujours respectée), et pour un gamin, voir un homme se faire découper dans un jeu n’était pas courant. Cette violence s’est un peu atténuée avec le passage à la 3D. Exit les acteurs réels, on joue avec des assemblages de polygones, et arracher un pavé choque moins qu’une tête dont le modèle est plutôt fidèle à l’original.

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L’Univers MK

Même si cela ne semble pas évident dans les 2 premiers épisodes, l’univers de MK est plus riche que dans la moyenne des jeux de baston. Il faut dire qu’au fil d’une dizaine de titres, la saga a mis en valeur plus de 80 personnages principaux et beaucoup plus de secondaires. Car c’est un peu ça qui fait la force de cet univers, un nombre assez impressionnant de belligérants venant de mondes, voire de dimensions totalement différents. On est bien loin du schéma classique du héros karatéka parcourant la Terre pour tabasser tous les gros méchants qui lui tombent sous la main, MK lorgne d’avantage vers la science fiction. On sort du cadre terrien pour parcourir différents mondes, tous régis par des règles et philosophies différentes.

Les mondes

La galaxie MK est composée de 6 royaumes principaux, ainsi que de quelques mondes annexes qui sont plus anecdotiques. Cet univers comporte de nombreuses divinités : mineures, protectrices de royaume, mais aussi et surtout les Elder Gods (dieux anciens). Ces derniers règnent sur l’univers dans sa totalité mais n’interfèrent pas avec les affaires de chacun des mondes. Ils n’ont imposé qu’une seule règle, celle du Mortal Kombat, qui est la suivante : les invasions de royaumes sont interdites sauf si un des mondes l’emporte 10 fois de suite contre un autre royaume lors d’un tournoi MK. Attention, cette règle ne signifie pas que le perdant sera forcément soumis. La guerre sera autorisée et à chacun de se défendre ensuite. Pour plus de détails sur les différents royaumes, rendez-vous sur la page associée (voir le sommaire au bas de cette page).

Le casting

Avoir un monde aussi diversifié a forcement un impact sur le casting. On s’éloigne des « classiques » pour se diriger vers des personnages souvent atypiques. Bien évidemment la plupart des protagonistes sont humains, ou plutôt humanoïdes, mais on y rencontre aussi divers monstres et démons. Chacun a ses motivations et des ennemis personnels, en fonction des tensions entre royaumes. Contrairement aux séries de l’époque, MK est blindé de salauds en tous genres et autres brutes sanguinaires. Mais bon, c’est la vie, tout le monde ne peut pas être copain avec tout le monde… La saga verra d’ailleurs son casting beaucoup évoluer au fur et à mesure des épisodes car de nombreux héros vont mourir, ressusciter, puis re-mourir, et re-ressusciter…

L’autre spécificité de Mortal Kombat, et bien souvent une des choses qu’on lui reproche, est l’omniprésence des ninjas dans ses personnages. Midway étant une société américaine, l’image du ninja façon MK est bien loin de celle du folklore asiatique : ici il se téléporte, lance des armes, dispose de nombreux pouvoirs magiques et aime s’habiller en couleurs vives… On a souvent tendance à dire que les ninjas de MK ne sont que des clones. Ce n’est pas forcement faux, mais comme Street Fighter II avec Ryu et Ken, chacun d’eux s’est différencié au fil des épisodes.

Comme chaque jeu de baston de l’époque, Mortal Kombat contient son lot de références à des acteurs ou sportifs de l’époque. Jean-Claude Vandamme est le plus bel exemple mais il y a aussi d’autres clins d’oeils beaucoup plus subtils. Pour plus de détails, voir le trivia (via le sommaire).

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Une série qui a su évoluer avec son temps

Commencée il y a bientôt 16 ans, il fallait bien que la série évolue. Malheureusement, on regrette le coté « puriste » des débuts qui a progressivement laissé place à un jeu plutôt grand-public. Attention, je ne sous-entend pas que l’on peut mettre les Mortal Kombat entre toutes les mains, mais plutôt que ces jeux, avec le temps, ont fini par faire tout comme leurs petits camarades. J’en veux pour preuve l’apparition des combos, du passage à la 3D, des combos breakers…. Tout un tas d’éléments repris ou adaptés d’autres jeux. Au final, la série perd un peu de sa spécificité. Les jeux de combat récents ne sont pas mauvais, loin de là, mais comparé à la flopée qui sort tous les ans, MK n’a plus ce petit plus qui fait la différence. C’est surtout l’abandon de l’arcade au profit de titres développés sur consoles qui a eu pour conséquence de voir la série passer d’un style assez pointu et radical à une sorte de fourre-tout. A chaque nouvel épisode 3D viennent se greffer plusieurs minis jeux qui, même si la plupart se révèlent assez fun, laissent la désagréable impression de faire office de cache misère, ou d’argument de vente supplémentaire si vous préférez. Le paroxysme sera atteint dans l’épisode Deception avec un monumental mode Konquest qui éclipse totalement le mode Arcade. Un comble quand on sait que ce dernier a toujours été le gros morceau des MK, à tel point que même MK Shaolin Monk en intègre un !

Les esprits chagrins diront que cette quasi déchéance est due au départ d’une partie de la team fondatrice et du passage au tout 3D, mais bon, honnêtement, la série aurait-elle survécu si longtemps sans ces changements ? Même l’ennemi de toujours, Street Fighter, accuse de très longues périodes sans nouvel opus (9 ans entre SFIII Third Strike et SFIV). Seul KOF continue à faire de la résistance en restant fidèle à sa formule originale, mais pour combien de temps encore ? Si j’osais, je dirais que la saga MK est le reflet de ce qui se passe dans le monde du jeu vidéo : l’arcade est désertée peu à peu et les jeux sont de plus en plus calibrés pour un public large, pas forcément passionné. Du coup l’originalité n’est pas forcément récompensée… Ne noircissons pas trop le tableau tout de même car les MK sont toujours plaisants à jouer, et à chaque nouvel opus on est loin du navet. Cela dit, j’aimerais bien savoir dans quelle(s) direction(s) iront à l’avenir les développeurs.

Si on se concentre sur les seuls jeux vidéo estampillés Mortal Kombat, la série a connu quelques épisodes annexes (spin off). Plus axés aventure/plateforme que baston, ils sont anecdotiques pour la plupart, mais n’ayant pu en tester certains je ne me permettrai pas de porter un jugement définitif. Seul Shaolin Monks semble tirer son épingle du jeu en offrant un jeu davantage axé sur le cote aventure/beat’em all. Et comme les jeux vidéo ne meurent jamais, si vous voulez (re)découvrir ces titres secondaires sans forcement vous prendre la tête avec un émulateur, sachez qu’ils sont disponibles sous plusieurs formats : compilations ou même TV pad.

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Bilan

Evidemment, la série Mortal Kombat n’a pas que des fans. Certains lui reprocheront les faibles possibilités de son gameplay ou sa violence gratuite. Peut être sont-ce aussi ses origines américaines qui gênent les puristes. Toujours est-il que cette saga fait partie du paysage vidéo-ludique et a tout de même contribué à faire les beaux jours des joueurs en arcade. Sur consoles, plusieurs ratages sont tout de même à signaler, en particulier Special Forces et Mythology, qui ont un peu terni l’image de la série, mais la reprise amorcée depuis Deadly Alliance (qualité comme succès commercial) est significative et appréciable, d’autant qu’avec les progrès des consoles actuelles, la 3D s’affine et les personnages deviennent progressivement aussi réalistes qu’au temps de la 2D… J’espère que vous apprécierez ce dossier car cette série mérite que l’on s’y attarde un peu. Au-delà de l’intérêt des jeux, j’ai tenté de rendre hommage a un des derniers survivants de l’arcade qui tienne encore le devant de la scène.

Après cette présentation générale, rendez-vous sur les pages ci-dessous pour un historique détaillé de la série Mortal Kombat :

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Dossier réalisé par RainMakeR
Mis en page par Wovou et WellcooK